Liborgate : le Crédit Agricole dément toute implication

Le Crédit Agricole SA indique avoir répondu aux demandes d'information des autorités de contrôle mais n'avoir fait l'objet d'aucun griefs.
Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, indique que la manipulation des taux interbancaire sont une préoccupation majeure et font l'objet d'une enquête de l'Union. Copyright Reuters

Le Crédit Agricole et la Société Générale ont à peu de choses près la même position : elles coopèrent mais elles ne sont pas mises en causes dans l'affaire du Libor. Les deux banques françaises, interrogées dans le cadre de l'enquête sur les manipulations de taux interbancaires (Libor et Euribor) ont en effet démenti avoir fait l'objet de griefs de la part des autorités de contrôle.

Ces réactions font suite à l'article du Financial Times de jeudi 19 juillet selon lequel  les superviseurs bancaires se pencheraient actuellement sur les liens entre les traders de la banque britannique Barclays, à l'origine du scandale du Libor, et ceux de quatre autres banques européennes, dont Crédit Agricole et Société Générale. L'enquête porterait, selon le FT, cette fois sur l'Euribor, l'autre taux de référence des prêts interbancaires. L'Euribor n'est pas, pour l'instant, éclaboussé par le scandale du Libor, mais il fait néanmoins l'objet d'une enquête de la Commission européenne depuis octobre 2011.  Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a déclaré vendredi dernier que la manipulation des taux était une inquiétude majeure pour la concurrence et que l'Union euroépenne faisit de cette enquête une priorité absolue.

 Les réponses du Crédit Agricole

Dans un communiqué ce jeudi 19 juillet, le Crédit Agricole précise qu'il n'est membre du panel Libor (qui fixe le taux chaque jour) que depuis novembre 2010. Il n'en était pas membre de 2005 à 2009, période durant lesquelles les manipulations des traders de Barclays ont eu lieu. 

La banque verte souligne aussi "qu'il n'a été contributeur au Libor USD qu'à partir de février 2011".

Elle indique également avoir "répondu aux demandes d'informations des diverses Autorités, comme (elle) le fait de coutume".

Enfin, le Crédit Agricole souligne "qu'il n'a fait l'objet d'aucun grief".

"Aucune suites" pour les banques françaises, selon Chrisitan Noye,

Concernant l'implication éventuelle de banques françaises, le gouverneur de la banque de France Christian Noyer a déclaré mercredi 18 juillet qu'"elles ont été interrogées par les autorités compétentes et les réponses, apparemment, ont été satisfaisantes puisqu'à ce stade, il n'y a aucune suite".
"Pour l'instant, personne n'a dit, n'a émis l'idée qu'elles avaient participé", a-t-il martelé.

Des déclarations politiques

Evoquant le scandale "probablement le plus important de ces dernières années", le ministre français du Budget, Jérôme Cahuzac, a appelé à la manifestation d'une "volonté politique" pour que les banquiers éventuellement accusés puissent être traduits devant la justice."J'aimerais être certain que les dirigeants britanniques ont cette volonté-là", a-t-il soutenu.
Le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, a de son côté déclaré mercredi 18 juillet que les Etats-Unis vont se mobiliser pour une réforme "solide et crédible" du Libor. Quant à Ben Bernanke, le président de la réserve fédérale américiane, il avait jugé le système du Libor "strucutrellement déficient" lors de son audition par la Commission bancaire du sénat la veille le mardi 17 juillet.

Des poursuites pénales

Le département américain de la Justice rassemblerait  des éléments en vue de poursuites pénales contre plusieurs institutions financières et membres de leurs personnels dans l'affaire de la manipulation du Libor. Et en Grande-Bretagne, la Chambre des Communes et la Chambre des Lords vont constituer une commission d'enquête parlementaire sur le sujet . Pour sa part, l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) s'apprête à ouvrir une enquête pénale.





 

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