Modèle mondialisé : HSBC gagne la bataille face au chinois Ping An

Certains investisseurs, dont le puissant assureur chinois Ping An, souhaitaient une scission de la banque sino-britannique afin de dégager davantage de valeur. La résolution en ce sens a été rejetée lors de l'assemblée générale du groupe. « Cela devrait mettre un point final au débat sur la structure de la banque » a déclaré le président du conseil d'administration d'HSBC Mark Tucker.
(Crédits : Brendan McDermid)

La banque HSBC, dont le siège est à Londres mais qui génère le plus gros de ses bénéfices en Asie, a remporté largement le vote des actionnaires contre les demandes de certains investisseurs de scinder le groupe, lors de son assemblée générale vendredi.

« Des résultats indicatifs montrent que les résolutions » déposées par des actionnaires minoritaires et qui demandaient notamment une scission des activités asiatiques du groupe «ont échoué» a déclaré le président du conseil d'administration d'HSBC Mark Tucker à l'issue de l'assemblée générale.

« Une grande majorité des actionnaires de HSBC ont voté massivement en faveur du conseil d'administration », qui s'opposait à cette scission, s'est-il félicité, à l'issue d'un événement secoué par de nombreuses interruptions de militants critiquant la stratégie climatique de la banque. « Cela devrait mettre un point final au débat sur la structure de la banque »a-t-il ajouté.

Le modèle mondialisé mis à l'épreuve

« Ces dernières années, HSBC a obtenu de bien meilleurs résultats dans ses opérations en Asie par rapport à ses opérations occidentales », pointait l'une des résolutions rejetées. « En février 2021, HSBC a annoncé un virage stratégique vers le marché asiatique et un retrait du marché occidental"», pourtant « les activités asiatiques continuent de subventionner dans les faits la partie occidentale de l'entreprise, au détriment des actionnaires mondiaux de HSBC », affirmait la résolution, qui était soutenue par Ping An, principal actionnaire de la banque.

L'assureur chinois Ping An mène depuis plusieurs mois une campagne en faveur d'une scission des activités asiatiques afin de dégager davantage de valeur. Dans une rare prise de parole publique, il avait estimé en avril que les performances de la banque n'étaient pas à la hauteur et que le groupe avait échoué à « relever les défis clé de son modèle d'entreprise »

Pression de l'assureur chinois Ping An

Le groupe bancaire HSBC a toutefois publié un bond de son bénéfice net part du groupe de 274,8% sur un an au premier trimestre 2023. Mais l'assureur estime que la récente amélioration des performances n'est liée qu'à la hausse des taux d'intérêt, qui a désormais atteint son pic, invoquant aussi la détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine pour justifier la restructuration.

La proposition de scission faisait des adeptes parmi les petits investisseurs à Hong Kong, certains exprimant leur frustration face à l'annulation des dividendes par la banque pendant la pandémie - une autre résolution rejetée vendredi demandait notamment à HSBC une politique de dividendes plus généreuse.

HSBC avait appelé ses actionnaires à se prononcer contre les projets de scission affirmant que cette option se traduirait par des pertes pour les investisseurs.

« Être (une entreprise) mondiale est la façon dont nous générons une part importante de nos revenus» et « une restructuration ou une scission signifierait que nous perdrions ces revenus car notre banque n'aurait plus le caractère connecté que nos clients apprécient », a fait valoir M. Tucker vendredi pendant l'assemblée générale.

Un excellent premier trimestre 2023

Le groupe bancaire HSBC a annoncé, le 2 mai, avoir presque quadruplé son bénéfice sur un an au premier trimestre 2023. De janvier à mars, le bénéfice net part du groupe d'HSBC a atteint 10,327 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros), contre 2,755 milliards (2,51 milliards d'euros) sur la même période en 2022. «Nos excellents résultats du premier trimestre prouvent une fois de plus que notre stratégie fonctionne», s'était félicité le directeur général du groupe Noel Quinn dans un communiqué, soulignant que les bénéfices étaient «répartis entre nos principales zones géographiques ».

Le géant bancaire a, par ailleurs, acquis début mars la branche britannique de la banque californienne en faillite Silicon Valley Bank (SVB), spécialisée dans les start-up, pour une livre symbolique. « La qualité de leurs prêts est bonne, la filiale britannique » de SVB « était bien gérée», a assuré le directeur général. Et d'ajouter : « Nous ne pensons pas qu'il y ait une crise bancaire mondiale à l'horizon. Nous ne pensons pas qu'il y ait des problèmes systémiques »

Avec AFP

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Commentaires 2
à écrit le 08/05/2023 à 8:45
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Pourquoi l'assureur s'est-il ravisé? Evolution de la situation économique? Intéressé par la filiale locale d'AXA achetée par HSBC?

à écrit le 07/05/2023 à 15:10
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Des vendeurs de tapis... tiens ! comme tapie !

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