A350 : Airbus et Qatar Airways mettent fin à leur conflit inédit dans l'histoire du transport aérien

Après dix-huit mois d'affrontements inédits dans l'histoire du transport aérien au sujet de la dégradation de la surface des fuselages d'une partie de la flotte d'A350 qui, selon la compagnie aérienne, menaçait la sécurité de vols, le constructeur d'avions et le transporteur aérien du Golfe ont décidé de régler « à l'amiable » leur contentieux et ont abandonné les procédures juridiques. Les 73 avions commandés par Qatar Airways qu'Airbus avait annulés font leur retour dans le carnet commandes d'Airbus.
Un Airbus A350 de Qatar Airways
Un Airbus A350 de Qatar Airways (Crédits : IMAD CREIDI)

Airbus et Qatar Airways enterrent la hache de guerre après dix-huit mois d'affrontements au sujet de la dégradation de la surface des fuselages d'une partie de la flotte d'A350 qui, selon la compagnie aérienne, menaçait la sécurité de vols. Le constructeur d'avions et le transporteur aérien du Golfe ont décidé de régler « à l'amiable » leur contentieux et ont abandonné les procédures juridiques qu'ils avaient lancées mutuellement. Un procès pour cette histoire rocambolesque était prévu en juin à la Haute cour de Londres.

Gros client d'Airbus, Qatar Airways avait attaqué l'avionneur en justice pour être dédommagé pour avoir cloué au sol 29 de ses 53 A350 à partir de juin 2021. La compagnie demandait la coquette somme de 200.000 dollars par avion par jour d'immobilisation, soit un total d'environ 2,5 milliards de dollars. Selon le transporteur et la direction générale de l'aviation civile du Qatar (QCAA), ces dégradations de la peinture mettaient en cause la sécurité des vols.

Cage de Faraday

Selon Qatar Airways, l'écaillement de la peinture de l'A350 « résulte d'un coefficient de dilatation différent entre le polymère composite renforcé de fibres (CFRP) dont est constituée la cellule et la couche de cuivre expansé (ECF, treillis de fils de cuivre qui recouvre les parties en carbone du fuselage pour offrir protection contre la foudre en formant une cage de Faraday, NDLR), qui y est collée ou polymérisée ». Elle assurait que le problème était donc amené à se reproduire.

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S'il a toujours reconnu que cette dégradation pouvait exposer un filet métallique intégré au fuselage en matériaux composites, destiné à protéger l'avion en cas de frappe d'éclair, Airbus a toujours rejeté toute conséquence sur la sécurité. Même cjose du côté de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Un problème d'ailleurs observé sur des A350 d'autres compagnies sans pour autant qu'elles aient cloué au sol leurs appareils. Après des réparations, les A350 de Qatar Airways vont reprendre les airs.

Selon Airbus, « l'accord de règlement ne constitue pas une reconnaissance de responsabilité pour l'une ou l'autre des parties ».

73 commandes de Qatar Airways reviennent dans le carnet de commandes

Avec cet accord, Airbus gonfle son carnet de commandes. Car, l'avionneur avait de lui-même annulé 2022 la commande de Qatar Airways portant sur 50 monocouloirs A321 mais aussi celle portant sur les 23 A350 qu'il devait encore livrer à Qatar Airways. Une décision inédite dans l'histoire du transport aérien.  Au prix catalogue, jamais appliqué en raison des ristournes, le montant de ces contrats dépasse 14 milliards de dollars.

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Il y a encore 10 jours, la bataille juridique battait encore son plein

Pas plus tard que le 19 janvier dernier, la bataille juridique battait son plein. Airbus et Qatar Airways avaient tous deux énoncé devant la justice britannique des entraves mises par leur adversaire dans la préparation du procès les opposant.

Dans un mémoire remis à la Haute cour de Londres à l'occasion d'une nouvelle audience préliminaire et que l'AFP a consulté, Airbus déclarait se heurter « à de longs retards, suivis de réponses peu utiles, obstructives et évasives » de la compagnie aux demandes de documents qu'il lui adresse pour préparer le procès. Airbus estimait ainsi n'avoir reçu que 11% d'environ 900 bulletins de maintenance d'A350 jugés nécessaires et demandés par ses experts. A moins que Qatar Airways « n'adopte une approche coopérative, les parties ne seront pas en mesure de remplir les étapes requises avant le procès », s'inquiétait l'avionneur.

La compagnie qatarienne jugeait dans son mémoire que le calendrier était « serré mais tenable » et se disait prête à répondre à des « demandes ciblées ».

Or selon elle, la stratégie d'Airbus était de faire des « demandes de divulgation (de documents) toujours plus importantes », parfois avec un très faible préavis, alors que l'avionneur dans le même temps n'avait « pas fourni d'informations » en réponse à des demandes de la compagnie.

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Commentaires 2
à écrit le 02/02/2023 à 11:20
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ET cela a coûté combien à Airbus???

le 04/02/2023 à 10:33
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Bonjour, Sa s'est une question pour lee etats actionnaires au PDG de cette entreprises ..

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