Airbus repousse encore son objectif de montée en cadence à 65 livraisons par mois

De 720 à environ 700, et maintenant à moins de 700 : Airbus a révisé une seconde fois ses objectifs annuels de livraisons, confronté à une supply chain en souffrance comme le reste de l'aéronautique, voire de l'industrie. Et comme il n'entrevoit pas encore la lumière au bout du tunnel, le constructeur a également repoussé ses objectifs de montée en puissance vers la « cadence 65 ».
Léo Barnier
Confronté à des vents contraires dans sa supply chain, Airbus revoit ses objectifs à la baisse.
Confronté à des vents contraires dans sa supply chain, Airbus revoit ses objectifs à la baisse. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Airbus n'aura pas réussi à rattraper son retard et doit revoir sa montée en cadence. En dépit d'une accélération des livraisons depuis cet été, le constructeur européen a dû annoncer ce mardi l'abandon de son objectif de 700 appareils commerciaux livrés sur l'année, désormais « hors de portée ». Mais derrière cette nouvelle ponctuelle, qui illustre un environnement toujours compliqué et une supply chain très tendue, Airbus a surtout été contraint d'annoncer une autre mauvaise nouvelle bien plus structurelle : il repousse son objectif de montée en cadence sur la famille A320 NEO, épine dorsale de son activité.

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Moins de 700 appareils cette année

La nouvelle était prévisible. À fin octobre, Airbus avait livré moins de 500 appareils. Avec les livraisons de novembre, il est désormais à 565 (total duquel il faut retrancher deux A350-900 destinés Aeroflot dont le transfert n'a pas été possible en raison des sanctions internationales à l'encontre de la Russie). Bien que la fin de l'année soit souvent la période la plus productive, avec une accélération pour finaliser la remise des appareils à leurs clients et tenir les objectifs, la marche était trop haute. Le constructeur aurait dû doubler sa production par rapport aux derniers mois pour y arriver.

Il vise désormais une performance inférieure sans donner de chiffre précis, se contentant d'indiquer qu'il « ne devrait pas être sensiblement inférieur à l'objectif (précédent) d'environ 700 livraisons ». C'est la deuxième fois cette année qu'Airbus révise ses prévisions annuelles, après avoir abaissé son objectif de 720 à 700 appareils livrés lors des résultats semestriels en juillet.

Malgré la révision à la baisse des livraisons, l'avionneur européen maintient ses objectifs financiers avec un résultat opérationnel ajusté de 5,5 milliards d'euros, ainsi qu'un flux de trésorerie libre de 4,5 milliards d'euros, avant fusions et acquisitions et financement clients. Ce dernier avait été réévalué à la hausse à l'occasion des résultats du 3e trimestre.

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La cadence 65 encore repoussée

Ce qui était moins prévisible, c'est l'annonce par Airbus qu'il allait « ajuster la vitesse de montée en cadence de la famille A320 au taux 65 sur 2023 et 2024 ». Autrement dit, le constructeur n'atteindra pas son objectif de produire en moyenne 65 appareils moyen-courriers (hors A220) par mois début 2024 comme prévu.

Celui-ci, qui correspond à son niveau de production avant la crise sanitaire, avait déjà été retardé de six mois en cours d'année. Lors des résultats semestriels, Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, avait imputé ce retard aux « perturbations persistances » qui secouent la chaîne d'approvisionnement mondiale depuis la pandémie du Covid-19. Depuis deux ans, celle-ci est ainsi mise à rude épreuve par les difficultés logistiques, le manque de matières premières, le coût de l'énergie, le besoin de main-d'œuvre qualifiée... La situation est particulièrement tendue pour les motoristes, qui peinent à retrouver leurs capacités. Et Airbus considère désormais que « cet environnement complexe persistera plus longtemps que prévu », ce qui l'a amené à reculer encore son objectif.

Le constructeur préserve en revanche ses ambitions à long terme. Il réaffirme ainsi sa volonté d'atteindre 75 appareils de la famille A320 NEO par mois au milieu de la décennie. Ce palier représente une accélération sans précédent pour l'industrie aéronautique. S'il était atteint, Airbus livrerait 900 A320 NEO chaque année, sans compter les appareils long-courriers et la famille A220. Mais, là aussi, la supply chain doit pouvoir suivre les ambitions du constructeur, certains équipementiers comme le motoriste Safran ayant exprimé des réserves à ce sujet.

Léo Barnier

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Commentaires 2
à écrit le 07/12/2022 à 6:42
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Bonjour, Un moments pour produire plus d'avion, ils faut plus de brads sur les chaine d'assemblage... Donc ils faut recruter en CDD et contrôler les capacité a l'emploi.... Garder le personnel compétences et renvoyé les autres... Bien sur ils n...

à écrit le 06/12/2022 à 21:50
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Moins d'avions? Ça me va tres bien.

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