Le ministre des Armées Sebastien Lecornu se rendra dimanche pour le Nouvel An à bord du Dixmude, le porte-hélicoptère français ancré dans le port égyptien d'Al-Arich, où sont soignés des civils blessés de Gaza. Le ministre sera accueilli à 14H15 heure locale sur le navire avec les honneurs militaires puis il échangera avec les équipes du soutien sanitaire avant de se voir présenter les infrastructures médicales lourdes et de rencontrer des blessés, selon le cabinet du ministre. Arrivé à quai le 27 novembre, le Dixmude a accueilli dès le lendemain des dizaines de blessés, a indiqué le cabinet du ministre. Entre cinq et vingt par jour, selon des sources sanitaires locales.

La France est la « première puissance occidentale à mettre des moyens de soins aussi près de la bande de Gaza », selon le ministère, qui précise que les personnes soignées sont atteintes de pathologies lourdes.

Le Dixmude est ancré à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah entre l'Égypte et la bande de Gaza, où l'aide passe au compte-gouttes. La structure hospitalière du navire comprend deux blocs opératoires, 40 lits, plus de 80 soignants, des scanners et des laboratoires d'analyses, avait indiqué Sébastien Lecornu lorsque le Dixmude est arrivé en Égypte. Il accueille des médecins français du service de santé des Armées, très sollicité ces dernières années dans le soutien médical des opérations militaires et par la crise du Covid-19, mais aussi de personnels belges, danois et jordaniens. La France a également accueilli cette semaine deux premiers enfants palestiniens blessés, arrivés en France jeudi. Ils ont été pris en charge dans des services hospitaliers pédiatriques. Elle travaille à une nouvelle opération d'accueil d'enfants palestiniens blessés ou gravement malades dès la semaine prochaine.

Tsahal a tué plus de 21.000 civils à Gaza

L'armée israélienne pilonne sans relâche et mène des opérations terrestres dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre menée en Israël par le Hamas palestinien, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, et quelque 250 otages, dont 129 sont toujours retenus à Gaza selon Israël. Menées en représailles, les opérations militaires israéliennes ont fait plus de 21.600 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 56.100 blessés, selon le gouvernement du Hamas.

Seul 1% des blessés ont été évacués vers l'étranger à ce jour depuis le point de passage de Rafah, relève la même source. Parmi les victimes, 312 soignants ont été tués depuis le 7 octobre. Au total, 23 hôpitaux et 53 centres de santé sont hors service à cause des bombardements de l'armée israélienne, et 104 ambulances ont été détruites, selon la même source.

La France pour « un cessez-le-feu durable »

Le président Emmanuel Macron a réitéré mercredi, lors d'un entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahu, la position de Paris en faveur d'un « cessez-le-feu durable » à Gaza, a indiqué l'Élysée. Le président a fait part au Premier ministre israélien de « sa plus vive préoccupation face au très lourd bilan civil et à la situation d'urgence humanitaire absolue à laquelle était confrontée la population civile de Gaza ». Il a rappelé l'impératif de protection des civils qui s'imposait à Israël. La France entend mener des actions humanitaires « dans les prochains jours » dans le territoire palestinien, a ajouté la présidence. La situation humanitaire est catastrophique dans le territoire palestinien et la famine menace, selon l'ONU qui exige un acheminement d'aide à grande échelle.

Dans un communiqué publié par le Quai d'Orsay, La France se dit « extrêmement préoccupée par la situation humanitaire à Gaza et continue de se mobiliser pour venir en aide à la population civile ».

Le président a également insisté « sur l'importance pour Israël de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de mettre un terme aux violences commises par certains colons contre les civils palestiniens, ainsi qu'à tout nouveau projet de colonisation en Cisjordanie, qui venaient menacer la solution à deux États, seule solution viable pour assurer la sécurité à long terme d'Israël et répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens ».