Voiture électrique : les projets d'usines se multiplient au Royaume-Uni (BMW, Stellantis, Nissan)

Le constructeur automobile allemand BMW a annoncé vouloir investir 600 millions de livres (700 millions d'euros) sterling pour électrifier son usine Mini située à Oxford, au Royaume-Uni. Une victoire pour le pays qui entend relancer son secteur automobile. D'autant que d'autres constructeurs et producteurs de batteries électriques ont cédé aux sirènes britanniques, séduits par un gouvernement qui n'hésite pas à mettre la main à la poche.
Cette opération doit permettre d'assurer la pérennité de « 4.000 emplois hautement qualifiés » et de « renforcer la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques ».
Cette opération doit permettre d'assurer la pérennité de « 4.000 emplois hautement qualifiés » et de « renforcer la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques ». (Crédits : YVES HERMAN)

[Article publié le vendredi 11 septembre à 09H22 et mis à jour à 17H05] Le

Le Royaume-Uni a le vent en poupe. Ces derniers mois, les annonces de constructeurs automobiles désireux d'investir sur le sol britannique se sont multipliées. Dernière en date : BMW.

Samedi dernier, le gouvernement a annoncé que le groupe allemand allait investir plusieurs centaines de millions de livres pour électrifier son usine Mini d'Oxford, au centre-sud du pays. Au total, 600 millions de livres, soit 700 millions d'euros, vont être mis sur la table, a confirmé, ce lundi 11 septembre, BMW qui vise une production 100% électrique dans cette usine à partir de 2030.

Si des modèles électriques de Mini seront aussi produits en Allemagne et en Chine, BMW a assuré qu'Oxford resterait le cœur de la marque, où l'usine Mini a célébré cette année son 110e anniversaire. La Mini Electric est produite à Oxford depuis 2019 et la production de deux nouveaux modèles électrifiés - la Mini Cooper 3 portes et la Mini Aceman - débutera au Royaume-Uni en 2026, a précisé BMW dans son communiqué.

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En outre, cet investissement doit permettre d'assurer la pérennité de « 4.000 emplois hautement qualifiés » et de « renforcer la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques », soulignait samedi dans son communiqué le ministère des Entreprises et du commerce.

Un soutien financier de la part du gouvernement britannique

L'Etat mettra, lui aussi, la main à la poche. Cet investissement est, en effet, « soutenu par le gouvernement britannique et contribuera à garantir des emplois dans l'usine de fabrication d'Oxford » mais aussi « dans l'usine de presse de carrosserie de Swindon », à 100 km à l'ouest de Londres, a précisé BMW ce lundi. Le gouvernement n'a toutefois pas confirmé le montant de la subvention accordée à BMW. Les médias britanniques la chiffrent à 75 millions de livres (plus de 87 millions d'euros).

Un soutien financier qui « a clairement contribué » à convaincre BMW d'investir les 600 millions de livres, estime Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown et qui illustre la volonté de l'exécutif britannique qui oeuvre depuis plusieurs mois à relancer les efforts pour relancer le secteur de l'industrie automobile. Le ministère des Entreprises et du Commerce s'est ainsi félicité, ce lundi, de ce qu'il considère comme un « vote de confiance » dans la stratégie du gouvernement. « Nous avons dit très clairement que nous avions un plan pour le secteur automobile. Et ce plan produit des résultats », a également fait valoir la ministre britannique du Commerce, Kemi Badenoch, sur Sky News ce même jour.

« L'investissement de BMW est un autre exemple éclatant de la manière dont le Royaume-Uni est le meilleur endroit pour fabriquer les voitures du futur », a, de son côté, déclaré le Premier ministre Rishi Sunak cité dans le communiqué, vantant les mérites du soutien du secteur par son gouvernement en termes de croissance et d'emploi.

Enfin, Mike Hawes, directeur général du lobby automobile britannique (SMMT), s'est réjoui que cet investissement « démontre également une fois de plus nos capacités en matière de production de véhicules électriques ».

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100 millions de livres investies par Stellantis

L'annonce de BMW portera à 6 milliards de livres sterling (7 milliards d'euros) les investissements du secteur ces deux dernières années. BMW n'est, en effet, pas le seul groupe à montrer de l'intérêt pour le Royaume-Uni.

Comme l'a souligné le gouvernement britannique, le groupe Stellantis a annoncé il y a quelques jours le début de la production de véhicules électriques dans son usine d'Ellesmere Port (nord de l'Angleterre) après un investissement de 100 millions de livres sterling (116 millions d'euros). « D'ici la fin de l'année prochaine, Ellesmere Port deviendra le premier site Stellantis à produire des véhicules électriques en version utilitaire et pour les particuliers pour les marques Vauxhall, Opel, Peugeot et Citroën pour le marché national et à l'exportation », se réjouissait ainsi le constructeur début juillet, soulignant avoir été accompagné « par un soutien constant du gouvernement britannique» .

« La décision de Stellantis de renouveler son engagement envers ce site est une marque de confiance envers le Royaume-Uni, un des meilleurs endroits au monde pour une production automobile compétitive et de haute qualité »ajoutait son directeur exécutif, Carlos Tavares, cité dans le communiqué.

Sans compter que Stellantis prévoit de « lancer des consultations concernant de possibles investissements supplémentaires sur le site d'Ellesmere Port, avec la création d'un nouveau centre de distribution de pièces détachées au Royaume-Uni », était-il encore précisé.

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De nouvelles usines de batteries électriques

En effet, l'annonce de l'investissement de Stellantis atténue les inquiétudes « quant au manque d'infrastructures au Royaume-Uni, en particulier d'usines de fabrication de batteries », confirme Susannah Streeter. D'autant qu'en juillet, le groupe indien Tata, propriétaire de Jaguar Land Rover, a annoncé un investissement de 4 milliards de livres sterling (4,6 milliards d'euros) dans une usine de batteries électriques au Royaume-Uni, préférant ce pays à l'Espagne. Un projet remporté après neuf mois de négociations et qui devrait générer « jusqu'à 4.000 nouveaux emplois directs et des milliers en plus dans la chaîne d'approvisionnement élargie », précisait un communiqué du ministère des Entreprises le 19 juillet dernier. Cette nouvelle « giga-usine » sera « l'une des plus vastes en Europe » et doit être bâtie à Bridgewater, dans le Somerset, au sud-ouest de l'Angleterre, était-il précisé le document. La production doit y démarrer en 2026.

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Enfin, le chinois Envision AESC construit d'ores et déjà avec Nissan une « giga-usine » à Sunderland, au nord-est du pays, un projet annoncé en grande pompe il y a deux ans. Le constructeur japonais avait ainsi dévoilé un projet d'investissement d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros) pour y affecter un hub dédié à la production de voitures électriques. Il comprendra une usine de fabrication de batteries (gigafactory) d'une capacité de 9 GWh construite avec Envision AESC. Un site qui pourra monter à 25 GWh en 2030 en fonction de la demande, pour un investissement supplémentaire de 1,8 milliard de livres. En outre, Nissan avait annoncé la production d'un crossover électrique global avec une capacité de 100.000 voitures.

(Avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 12/09/2023 à 9:35
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La voiture électrique? Batteries monstrueusement polluantes à fabriquer et à détruire ! Recharges électriques à base d'électricité issues de centrales nucléaires ou à charbon ! Carrosserie en aluminium, métal polluant à produire ! Faire croire que c'...

à écrit le 11/09/2023 à 21:49
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Heureusement que le BREXIT est une catastrophe.....

à écrit le 11/09/2023 à 18:07
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"le Royaume-Uni, un des meilleurs endroits au monde pour une production automobile compétitive et de haute qualité », ajoutait son directeur exécutif, Carlos Tavares". Il semble évident que ce monsieur n'apprécie pas la France.

à écrit le 11/09/2023 à 14:17
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Considéra le devoppement probable de l’industrie auto, cet investissement est incompréhensible. Y a-t-il un autre objectif? Ou j’ ai tout faux !

à écrit le 11/09/2023 à 10:07
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Ici, la nouvelle est que le BMW a décidé d'abandonner l'idée de produire la Mini électrique uniquement en Chine en partenariat avec Great Wall.

le 11/09/2023 à 12:02
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Peut-être, mais l'"Opium du peuple" reste l'"Opium du peuple".

à écrit le 11/09/2023 à 9:31
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Encore un article sur les bagnoles allemandes !? Mais c'est pas vrai c'est une épidémie ou quoi que vous avez contracté ?

le 11/09/2023 à 10:21
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En même temps, la fiabilité des automobiles allemandes en regard aux bagnoles françaises n'est plus à démontrer.

le 11/09/2023 à 10:32
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Depuis l'après guerre bizarrement, donc ce n'est pas un fait nouveau, par contre les chinois et les coréens cartonnent avec leurs bagnoles et on ne nous en parle jamais je ne connais aucun modèle chinois d'ailleurs ! Par contre les constructeurs alle...

le 11/09/2023 à 11:12
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@Raymond: Cela n'est pas tout à fait vrai et dépend du modèle, de l'année etc. Dans les classement elles sont au milieu du tableau au-dessous des japonaises et dès fois coréennes, mais il faut voir cas par cas.

le 11/09/2023 à 12:56
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@Ex-Moscovite. Merci pour cet éclairage et là j'avoue que mon expérience personnelle des voitures allemandes d'un certain standing (comparativement à d'autres modèles de standing comparable) a pris le pas sur les données agréées. Votre modération est...

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