Voiture électrique : Honda et Nissan envisagent un « partenariat stratégique » pour faire face à la concurrence chinoise

Les deux constructeurs japonais, historiquement rivaux, entendent bousculer leur « approche traditionnelle » pour s'imposer face à l'arrivée de « ces marques émergentes » et ainsi se renforcer rapidement dans l'électrique, un marché dont le décollage mondial a pris de vitesse toute l'industrie automobile japonaise. Néanmoins, Nissan a toujours une importante coopération dans l'électrique avec Renault principalement axée sur l'Europe.
Nissan a toujours une importante coopération dans l'électrique avec Renault principalement axée sur l'Europe.
Nissan a toujours une importante coopération dans l'électrique avec Renault principalement axée sur l'Europe. (Crédits : PHIL NOBLE)

C'est un peu comme si Renault et Stellantis se rapprochaient. Rivaux historiques, les deux constructeurs automobiles japonais, Nissan et Honda, vont bel et bien s'associer. Ce vendredi, ils ont, en effet, confirmé envisager un « partenariat stratégique » à l'avenir dans l'électrique et les logiciels. Des énormes défis qu'ils ont en commun et où l'union peut faire la force.

« Notre industrie est à un tournant significatif » avec l'arrivée de « nouveaux acteurs » en plus des constructeurs historiques, a, en effet, rappelé le directeur général de Nissan, Makoto Uchida, lors d'une conférence de presse à Tokyo avec son homologue chez Honda, Toshihiro Mibe. Or, « ces marques émergentes, avec des produits innovants et de nouveaux modèles d'activité, percent sur le marché automobile et cherchent à devenir dominantes en capitalisant sur l'écrasante compétitivité de leurs prix et leur vitesse extraordinaire », a-t-il ajouté, dans une allusion à peine voilée aux constructeurs électriques chinois. Et de conclure : « Nous ne pouvons pas gagner cette course en gardant une approche traditionnelle ».

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« Relation gagnant-gagnant »

L'éventuelle coopération entre les deux groupes devra établir « une relation gagnant-gagnant, c'est la condition de départ » a, encore, commenté déclaré, rappelant néanmoins que « rien n'est décidé pour l'instant ».

Dans un premier temps, les deux groupes vont lancer une étude de faisabilité sur leurs perspectives de collaboration dans les plateformes de logiciels pour l'automobile, des composants clés pour véhicules électriques et d'autres produits complémentaires, selon un communiqué.

Concrètement, ce partenariat pourrait leur permettre de réduire les coûts de production, ont déclaré à Reuters trois sources au fait de la question. Nissan pourrait ainsi faire des économies d'échelle dans la production de véhicules électriques, ce qui permettrait aux constructeurs japonais de mieux affronter la concurrence des constructeurs chinois. Pour Nissan, cette collaboration concernerait d'ailleurs des pièces essentielles des véhicules électriques, ainsi que sur les « kei car », de petites automobiles moins puissantes que les autres véhicules et qui sont destinées au marché japonais.

Se renforcer sur l'électrique en Chine et en Europe

Nissan et Honda cherchent, en effet, à se renforcer rapidement dans l'électrique, un marché dont le décollage mondial depuis quelques années, surtout en Chine et en Europe, a pris de vitesse toute l'industrie automobile japonaise. Les ventes des deux constructeurs ont, d'ailleurs, durement chuté en Chine l'an dernier.

Au Japon également, même si la vague électrique y est plus faible qu'ailleurs, le marché automobile, historiquement ultra-dominé par les marques nippones, est désormais secoué par l'américain Tesla, l'arrivée du champion chinois de l'électrique BYD et le retour du sud-coréen Hyundai, là aussi avec des véhicules électrifiés.

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En outre, le partenariat pourrait s'étendre à des entreprises à l'étranger, ce qui ne serait toutefois pas sans conséquence, car cela pourrait affecter la collaboration entre Honda et General Motors selon deux des sources citées par Reuters. De plus, le quotidien économique japonais Nikkei a rapporté cette semaine que le partenariat entre les deux constructeurs japonais pourrait inclure des achats et des efforts de développement conjoints.

Réorganisation de l'alliance entre Renault et Nissan

De son côté, Nissan a toujours une importante coopération dans l'électrique avec Renault principalement axée sur l'Europe. Le constructeur japonais s'est, en outre, engagé à investir jusqu'à 600 millions d'euros dans la nouvelle entité de Renault dédiée à l'électrique et aux logiciels, Ampère.

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Et ce, dans le cadre de la réorganisation de l'alliance historique entre Nissan et Renault. En janvier 2023, ils avaient, en effet, annoncé la refonte de celle-ci en prenant 15 % du capital de l'autre. Le constructeur français a depuis créé une co-entreprise dans les motorisations thermiques et hybrides avec le chinois Geely.

Ensemble, ils entendent développer conjointement le réseau de bornes de recharge de voitures électriques ainsi que le recyclage des batteries. La prise de participation de Nissan dans la filiale électrique de Renault est une « opportunité pour compléter et renforcer l'offensive électrique en cours de Nissan en Europe et permettra de nombreuses synergies, notamment en termes d'efficacité des coûts, de conformité réglementaire et d'élargissement de la gamme de produits et de moteurs pour véhicules électriques », avait ainsi expliqué, en juillet dernier, le directeur général de Nissan, Makoto Uchida.

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Commentaires 3
à écrit le 15/03/2024 à 9:15
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Les riches ne se concurrencent pas tandis que 10% des plus riches du monde possèdent 75% de la richesse mondiale il est bien évident que tout leur appartient plus ou moins et que la concurrence c'est pour nous autres qu'on se concurrence, qu'on se dé...

à écrit le 15/03/2024 à 9:14
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qui a sauve nissan une entreprise francaise et qui a detruit cette alliance m macron en personne

le 15/03/2024 à 10:49
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@helio: Un coup de banquier, sans doute. Etait-il aussi efficace chez son précédent employeur? Tout le monde ne peut pas être Pompidou, qui était Normale Sup.

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