La startup Zoï parie sur la médecine préventive

L'entreprise française, co-fondée par un ancien conseiller d'Emmanuel Macron, a bénéficié d’une levée de fonds initiale de 20 millions d’euros.
Marie-Pierre Gröndahl
Ismaël Emelien et Paul Dupuy, fondateurs de Zoï, à Paris le 14 décembre.
Ismaël Emelien et Paul Dupuy, fondateurs de Zoï, à Paris le 14 décembre. (Crédits : © CORENTIN FOHLEN POUR LA TRIBUNE DIMANCHE)

Les entrepreneurs se lancent souvent dans un domaine qui leur tient à cœur. Ismaël Emelien ne fait pas exception. L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, qui a quitté l'Élysée en 2019, s'interrogeait depuis longtemps sur les causes de certains de ses problèmes de santé. Son périple médical pour les identifier et les résoudre a donné naissance, quelques années plus tard, à sa première start-up : Zoï, soit « vie » en grec.

Avec son associé Paul Dupuy, un serial entrepreneur notamment dans le domaine de la tech en immobilier, l'ex-cadre de Havas, 36 ans, a démarré son projet il y a un peu plus de deux ans. Ce dernier a suscité l'enthousiasme d'investisseurs d'envergure, comme en témoigne la levée de fonds d'amorçage de 20 millions d'euros réalisée au début de l'année 2022. La liste des business angels qui ont en effet soutenu l'aventure dès ses débuts - à hauteur de 1 million d'euros minimum pour un « ticket » - comprend une demi-douzaine de grands noms des affaires : Stéphane Bancel, directeur général du laboratoire de biotech Moderna, spécialiste de l'ARN messager, Xavier Niel, fondateur d'Iliad, Rodolphe Saadé, le PDG de CMA CGM (propriétaire de La Tribune Dimanche), le banquier d'affaires Jean-Marie Messier, le créateur d'Orpea Jean-Claude Marian (qu'il a quitté en 2017), Emmanuel Goldstein, à la tête de Morgan Stanley à Paris...

« Agir dans l'intérêt général »

« Mon but consistait à développer une entreprise qui me permette de réunir des gens que j'apprécie, d'agir pour l'intérêt général et d'élargir mes connaissances », explique Ismaël Emelien. Au fil de ses rencontres avec le Dr Claude Dalle, spécialiste de la médecine anti-âge et membre de l'Académie européenne des sciences, ce fils d'un ingénieur et d'une infirmière connaît une « épiphanie » amicale et intellectuelle. Et décide de créer sa start-up dans le champ de la médecine préventive, pour l'instant relativement négligé en Europe mais en plein essor aux États-Unis. « Je cherchais la transversalité pour casser les silos en place dans le secteur médical », ajoute le cofondateur.

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Résultat ? Un ensemble d'examens biologiques et d'imagerie médicale poussés au sein d'un check-up complet allié à des recommandations médicales personnalisées, le tout associé à une gestion via la data et une approche comportementale. Les abonnés au programme (7 200 euros la première année pour deux check-up complets et suivi personnalisé) ont une application à leur disposition pour faciliter la mise en œuvre des mesures à prendre. La première étape s'est articulée autour de l'inauguration le 10 novembre du premier centre de diagnostic de 2 000 mètres carrés, installé à Paris dans le 2e arrondissement. L'ouverture proprement dite aura lieu en début d'année. Une équipe de 45 personnes (sur une soixantaine au total), dont des anciens de Doctolib et d'Uber, supervise l'ensemble de l'aspect tech et data.

« Nous assumons que la première phase du projet se concentre sur le haut de gamme, pour pouvoir ensuite le démocratiser », explique Ismaël Emelien. Zoï est une entreprise à mission depuis sa création. Un statut juridique qui reflète la volonté de rendre la médecine préventive personnalisée accessible à tous. « Cet objectif très ambitieux nécessite de lourds investissements, notamment technologiques, et c'est pourquoi Zoï s'adresse aujourd'hui à une clientèle aisée », complète l'entrepreneur. Qui réfléchit déjà à une future implantation à l'international, à Londres ou à New York.

Marie-Pierre Gröndahl

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Commentaires 4
à écrit le 25/12/2023 à 20:18
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Un "truc" à faire du pognon sans trop de travail. Ferait mieux de trouver un moyen pour qu'il y ait des médecins disponibles partout sur le territoire.

à écrit le 24/12/2023 à 17:13
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Pour information; la transversalité des disciplines médicales hospitalières est un sujet qui concerne les médecins depuis au moins 2006 (cf Bichât, la Pitié salpêtrière, en urologie et néphrologie). Prendre les sujets les plus porteurs et ne travail...

à écrit le 24/12/2023 à 17:12
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Pour information; la transversalité des disciplines médicales hospitalières est un sujet qui concerne mes médecins depuis au moins 2006 (cf Bichât, la Pitié salpêtrière, en urologie et néphrologie). Prendre les sujets les plus porteurs et ne travail...

à écrit le 24/12/2023 à 9:05
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C'est assez révoltant, c'est la médecine pour moyennement riches. Je me demande dans quelle mesure on ne peut pas faire une association avec des médecins qui serait capable d'offrir des services équivalents à un coût raisonnable. Par example chez un...

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