Casino : un « accord de principe » trouvé avec certains créanciers sur l'offre Kretinsky-Ladreit de Lacharrière

Le distributeur français en sérieuses difficultés a annoncé, ce vendredi, avoir trouvé un « accord de principe » avec « certains de ses principaux créanciers » sur l'offre de Kretinsky-Ladreit de Lacharrière-Attestor, prélude à un changement de contrôle. Un accord qui intervient dans le cadre d'une procédure de conciliation sur sa dette ouverte fin mai. Casino a également annoncé avoir fortement revu à la baisse ses prévisions financières pour l'année 2023. Son action chutait de près de 20% en Bourse.
Jeudi, Casino a annoncé avoir davantage creusé sa perte nette à 2,23 milliards d'euros au premier semestre 2023.
Jeudi, Casino a annoncé avoir davantage creusé sa perte nette à 2,23 milliards d'euros au premier semestre 2023. (Crédits : STEPHANE MAHE)

[Article publié le vendredi 18 juillet à 08H11 et mis à jour à 09H35] Le verdict est tombé : ce vendredi, Casino a annoncé un « accord de principe » avec « certains de ses principaux créanciers » sur l'offre de Kretinsky-Ladreit de Lacharrière-Attestor. « L'Accord de Principe a été approuvé par le Conseil d'administration de Casino sur recommandation unanime du comité ad hoc », a précisé le distributeur dans un communiqué. Une décision qui permet « l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée au mois d'octobre 2023 et la réalisation effective de toutes les opérations de restructuration au cours du premier trimestre 2024 », a-t-il indiqué.

Lire aussiCasino : la marche forcée de Daniel Kretinsky

« Des groupes bancaires français (détenant, ensemble avec certains des créanciers susvisés, plus des deux tiers du RCF) ont confirmé au Groupe leur accord de principe sur les principaux termes de la restructuration tels qu'ils découlent de l'Accord de Principe », est-il encore ajouté.

Casino s'était fixé le 27 juillet comme date butoir pour trouver cet accord de principe et ce, dans le cadre d'une procédure de conciliation sur sa dette ouverte fin mai et qui peut durer jusqu'à cinq mois.

Les prévisions financières de Casino revues à la baisse

Et pour cause, le groupe connaît une situation financière particulièrement inquiétante. Jeudi, il a annoncé avoir davantage creusé sa perte nette à 2,23 milliards d'euros au premier semestre 2023, contre une perte de 259 millions d'euros un an plus tôt. Ce vendredi, il a indiqué avoir fortement revu à la baisse ses prévisions financières pour l'année 2023, divisant par deux notamment le bénéfice d'exploitation attendu en France, à 214 millions d'euros, plombé principalement par les hypermarchés et supermarchés.

Dans un document présentant l'accord de principe, Casino prévoit désormais une marge d'exploitation Ebitda de 1,4%, contre 2,9% initialement annoncé. L'entreprise prévoit également que ses liquidités disponibles baisseront à 595 millions d'euros d'ici la fin de l'année, contre 2,1 milliards fin 2022. Mais sur ces 595 millions d'euros, environ la moitié devra servir à rembourser une dette fiscale et des cotisations sociales auprès de l'Etat.

Suite à ces annonces, l'action de Casino chutait de 19,64% à 2,50 euros ce vendredi à la Bourse de Paris vers 09H15, nouveau plus bas historique de l'action. Cette dernière avait été suspendue pendant une séance, le temps pour l'entreprise d'annoncer l'accord trouvé et annoncé ce vendredi.

1,2 milliard d'euros d'argent frais

Les deux candidats à la reprise, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière adossés au fonds britannique Attestor, se sont dits ce vendredi « heureux que leur projet industriel de sauvetage à long terme du groupe » ait « rassemblé le soutien des créanciers-clés et des partenaires bancaires ».

L'offre de reprise « permet d'envisager un désendettement significatif du groupe Casino », à l'issue duquel le groupe « pourra tirer tout le profit de ses nombreux atouts, de la qualité de ses emplacements et de l'engagement de ses équipes, n'étant plus pénalisé par son surendettement », ont-ils estimé dans un communiqué commun.

L'offre du duo, à laquelle Casino a donné son feu vert le 18 juillet dernier, prévoit notamment l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais ainsi qu'une forte restructuration de la dette - toutefois un peu moindre qu'attendu au départ. Les candidats à la reprise comptent céder les activités du groupe en Amérique latine - notamment au Brésil - pour lesquelles travaillent les trois-quarts des salariés du groupe.

Grâce à cet accord de principe, Casino pourra ensuite soumettre le plan à l'approbation de ses actionnaires actuels - dont le poids sera considérablement réduit, à commencer par l'actuel PDG Jean-Charles Naouri - « au plus tard » le 30 septembre, pour une restructuration de sa dette attendue d'ici la fin de l'année. « En toute hypothèse, les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye [contrôlée par Jean-Charles Naouri, ndlr] perdra le contrôle de Casino », indique en effet le communiqué.

Disparition de Rallye, la maison-mère de Casino

Ce que Rallye avait déjà annoncé, la veille, précisant que la maison-mère disparaîtra si l'offre de reprise est validée. La dilution massive au sein du capital de Casino de la holding « aurait pour effet de priver quasi totalement la société Rallye des éventuels futurs dividendes versés par le groupe Casino et compromettrait la capacité de la société à exécuter son plan de sauvegarde dans le délai fixé », selon un communiqué. La société ne disposant pas d'autre actif susceptible de lui apporter de l'argent frais, elle « n'aurait pas d'autre solution réaliste à terme que la liquidation ou la cessation d'activité », est-il encore précisé dans le même document.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.