Autoroutes : l'Autorité de régulation des transports plaide pour des contrats de concession plus courts

Alors que les principales concessions, comme Vinci, Eiffage et Sanef arriveront à terme entre 2031 et 2036, l'Autorité de régulation des transports (ART) s'est montrée favorable à des contrats de concession plus courts « afin de permettre des remises en concurrence plus régulières ».
Pour l'ART, « les contrats devraient être plus courts afin de permettre des remises en concurrence plus régulières ».

Les concessionnaires d'autoroutes ont-ils trop de poids ? C'est du moins ce que semble penser l'Autorité de régulation des transports (ART) qui a pointé dans un rapport publié jeudi le déséquilibre au profit de ces acteurs que permet le système actuel. L'ART s'est notamment penché sur la durée des contrats de concession accordés. Et pour l'autorité, ils sont trop longs.

Si elle soutient le système de la concession, jugeant « vertueuse » la logique de faire payer les usagers - il « sécurise les financements nécessaires à l'entretien de l'infrastructure et au maintien d'un haut niveau de qualité de service », tout en assurant un encadrement des dépenses - « néanmoins, dans sa déclinaison actuelle, ce modèle présente aussi des faiblesses », a-t-elle relevé. « Il est en effet caractérisé par des contrats longs, du fait d'investissements initiaux importants, mais aussi de multiples prolongements, ce qui confère une position incontournable aux acteurs en place et engendre des négociations souvent déséquilibrées au profit des concessionnaires », a-t-elle écrit dans son rapport.

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Des « contrats plus courts seraient souhaitables » pour le régulateur

Ainsi, pour l'ART, « les contrats devraient être plus courts afin de permettre des remises en concurrence plus régulières, quitte à introduire des modalités de financement innovantes ». « Des contrats plus courts, d'une durée de l'ordre de 20 ans, seraient souhaitables », contre environ 70 ans pour les concessions historiques, suggère-t-elle. Pour rappel, les principales concessions --notamment à Vinci, Eiffage et Sanef--, qui couvrent actuellement plus de 90% des autoroutes concédées, arriveront à terme entre 2031 et 2036. Selon l'ART, malgré la crise sanitaire, la rentabilité des sociétés d'autoroute est restée relativement stable ces cinq dernières années.

Ces contrats pourraient être plus courts « dans le cas d'une concession nécessitant pas ou peu de travaux », ou plus longs dans le cas contraire, poursuit l'ART qui, dans ce cas, recommande d'« encadrer plus strictement leur renégociation », aujourd'hui « opérée en dehors de toute discipline concurrentielle », avec notamment des révisions régulières de certains paramètres. « Si des investissements conséquents étaient nécessaires, une réflexion sur les modalités de financement adéquates devrait être engagée », ajoute-t-elle.

La prudence est d'autant plus de mise que les autoroutes vont avoir « d'importants besoins d'investissements d'atténuation et d'adaptation au changement climatique », rappelle le régulateur qui concède toutefois que « la question de la nature et du volume de ces investissements reste toutefois ouverte ».

Des collectivités récupèrent une petite partie de la gestion des autoroutes

Vinci, Eiffage et Sanef ne sont pas les seuls à avoir la main sur les autoroutes. Les collectivités vont récupérer la gestion d'une petite partie de celle-ci. En effet, la loi de décentralisation, de déconcentration, de différenciation et de simplification de l'action publique (« 3DS ») permettra de confier 3.000 kilomètres d'autoroutes non-concédées et de routes nationales aux élus locaux d'ici au 1er janvier 2024. C'est toutefois quatre fois moins que ce que prévoyait la loi, et surtout, cela ne représente que 0,75% du réseau routier national. Au total, vingt-deux collectivités ont manifesté leur intérêt pour cette décentralisation des routes, selon le Journal officiel du 8 janvier. Seize départements et trois métropoles se verront transférer ces pouvoirs d'aménagement en 2023.

(Avec AFP)

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Commentaires 8
à écrit le 27/01/2023 à 19:20
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Encore merci à ceux qui on privatisé les autoroutes, construites avec l'argent des contribuables.

à écrit le 27/01/2023 à 15:58
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Si les technocrates et bureaucrates savaient gérer, le patrimoine de l'Etat et son budget ne seraient pas dans cet état de délabrement avancé. Les mécanos pointilleux montés par les technocrates et bureaucrates ne font pas d'eux des entrepreneurs...

à écrit le 27/01/2023 à 10:54
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des contrats courts? he ben c'est comme avec les voitures d'occasion, chacun cherche a acheter puis revendre le plus cher possible sans n'avoir fait aucun travaux lourds; au 3eme proprietaire, la dure realite revient sur le devant de la scene; ca me ...

à écrit le 27/01/2023 à 10:53
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Souvenir : L'économiste français Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy, a été nommé président des autoroutes Sanef, a annoncé, mercredi, le groupe espagnol d'infrastructures et de services Abertis, maison mère de Sane...

à écrit le 27/01/2023 à 10:49
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" Selon l'ART, malgré la crise sanitaire, la rentabilité des sociétés d'autoroute est restée relativement stable ces cinq dernières années." Les SCA, un ensemble dominé par Vinci, Eiffage et Sanef (Abertis), ont versé 3,3 milliards d'euros de divi...

le 27/01/2023 à 13:05
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du contrat non renouvenable de 20ans pour la 1er tranche paris avallon en 1969 combien on vu un detournemnt de loi.. qui vont aller jusqu'a vouloir faire la meme chose avec les routes national au gouvernement fillon baroin avec des structures t...

à écrit le 27/01/2023 à 9:34
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"du fait d'investissements initiaux importants" et en 2030, si on ne construit plus aucune autoroute, ces concessionnaires n'auront que l'entretien à faire (de haut niveau, bien sûr) et moins besoin de rentrées financière élevées, non ? Il parait que...

à écrit le 27/01/2023 à 9:24
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Là encore on nous baratine sachant que l'etat recoit 37% de taxes et autre ,,,,, L'etat souhaite et PROVOQUE l'inflation pour payer ses gaspillages .Ex si on baisse le péage , et les taxes carburant les frais de transport diminuent et les le pr...

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