
15 à 16 millions de visiteurs sont attendus pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Aussi, nombreuses sont les questions que soulèvent de tels événements en matière d'accueil, en particulier celui des personnes en situation de handicap.
Des aéroports aux gares en passant par le métro, les bus ou encore les tramways, autant de moyens de transport que les 350.00 personnes en situation de handicap dont 3.000 à 4.000 en fauteuil seront amenées à utiliser pour se placer sur les différents sites. Encore faut-il qu'elles le puissent.
« Nous faisons un énorme effort d'accessibilité depuis 2015 », a garanti, à ce sujet, la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, en ouverture du Sommet du Grand Paris, organisé par La Tribune, ce jeudi 14 septembre, assurant que « 100% du réseau de surface [les bus et tramways, ndlr] seront accessibles » à ces personnes et que « des solutions d'accessibilité pour tous les sites seront également mises en place ». De même, « tous les métros du Grand Paris Express seront accessibles », a-t-elle énuméré.
Pour autant, la présidente de région le rappelle : « il ne faut pas demander la lune. Le métro classique ne sera probablement jamais accessible » aux personnes à mobilité réduite. En effet, actuellement, sur l'ensemble des stations, seules celles de la ligne 14 sont accessibles aux fauteuils et de nombreuses lignes ne sont pas équipées de signalétiques sonores et visuelles.
Des navettes et taxis adaptés
Au-delà des transports publics, des solutions seront toutefois proposées lors des deux événements sportifs l'été prochain. Ainsi 150 navettes seront mises à disposition des personnes en fauteuil roulant pour qu'elles puissent se déplacer. Et elles pourront circuler sur des voies spécifiques qui leur seront réservées.
Par ailleurs, le ministre des Transports, Clément Beaune, assurait en avril dernier que 1.000 taxis adaptés aux personnes à mobilité réduite (PMR) seraient disponibles. Aujourd'hui, seuls 200 à 250 taxis sont équipés pour transporter des personnes en fauteuil roulant à Paris.
Une prise en charge « de bout en bout »
L'application de chauffeurs spécialisés dans le transport des PMR, Veebya, sera, elle aussi, au rendez-vous. Interrogée lors du Sommet du Grand Paris, sa présidente et fondatrice Rajae El Harrak explique : « l'idée est de rassembler au sein d'une même plateforme tous les chauffeurs qui peuvent prendre en charge des personnes en situation de handicap. Il y a des transporteurs spécialisés, mais aussi des VTC et chauffeurs de taxi capables de les prendre en charge ».
Lancée il y a un an pour « répondre à un besoin urgent », la plateforme permet désormais, au-delà de la course entre un point A et un point B, aux clients d'être accompagnés « de bout en bout », c'est-à-dire « avant et après leur trajet ». Par exemple, un chauffeur pourra se rendre jusqu'au domicile de son client, à la gare ou à l'aéroport pour le prendre en charge et « ne pas le laisser sur le trottoir une fois arrivé à destination. Il pourra l'accompagner jusqu'au point que son passager a défini pour sécuriser son déplacement et lui permettre d'être autonome sans forcément avoir besoin d'un accompagnant », détaille Rajae El Harrak.
Rajae El Harrak (à gauche), présidente et fondatrice de la plateforme de chauffeurs spécialisés, Veebya, était invitée du Sommet du Grand Paris ce jeudi.
« Il faut sensibiliser et éduquer au maximum »
L'entreprise travaille également à « la sensibilisation des chauffeurs pour rappeler les fondamentaux, notamment les gestes à avoir et les mots à utiliser face à ce type de public », explique-t-elle encore, se réjouissant d'être contactée par de plus en plus de chauffeurs « qui partagent les mêmes valeurs et veulent travailler avec nous ». En outre, les clients pourront réserver leurs courses de manière instantanée ou longtemps à l'avance pour s'organiser au mieux.
Quant à l'après Jeux olympiques, Rajae El Harrak espère que l'importante mise en lumière de la question de l'accessibilité des personnes en situation de handicap permettra de progresser sur le long terme, au-delà de l'événement. « Il faut sensibiliser et éduquer au maximum pour que l'accessibilité devienne une norme, tout simplement », conclut-elle.
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