La métropole du Grand Paris, qui rassemble 131 communes de première et grande couronne, est une institution très jeune. Elle n'a que cinq ans, alors que les premiers départements et communes datent de 1790, au lendemain de la Révolution. C'est pourquoi son président (LR soutenu par LREM aux dernières élections municipales), Patrick Ollier, irrité par les critiques récurrentes, réclame une certaine indulgence sur ce projet ambitieux de créer une métropole de 7 millions d'habitants (plus ou moins l'équivalent du Grand Londres).
« La métropole est celle des maires : tous les projets sont votés à l'unanimité et j'en suis fier. En travaillant ensemble, les maires sont plus intelligents que chacun de leur côté », a martelé Patrick Ollier.
A la suite des deux premiers concours d'architecture et d'urbanisme "Inventons la métropole", les premiers des 70.000 logements prévus pour un investissement supérieur à 7,5 milliards d'euros commencent à sortir de terre. Et les 60.000 emplois générés sont particulièrement attendus dans une région qui a souffert durant la crise sanitaire, notamment sur le volet touristique. La troisième édition de l'appel à projets urbains innovants s'apprête, d'ailleurs, à entrer dans sa phase 2, avec l'annonce, très prochainement, des sites retenus et l'ouverture des candidatures. Les lauréats seront désignés au printemps 2022.
Le logement au cœur du réacteur
Président du Club des Acteurs du Grand Paris, association qui se présente comme « l'interface entre toutes les parties prenantes engagées du Grand Paris », Thomas Hantz, a, lui, redit l'importance du Grand Paris Express pour la région-capitale. Outre le super-métro, une enveloppe de 22 milliards d'euros est en effet prévue pour la modernisation des infrastructures existantes.
Et sans mobilité, difficile de développer une offre de logements, mais la pandémie a fortement ralenti le rythme des constructions, avec seulement 20.119 logements sociaux agréés en 2020. Après avoir rappelé l'impératif assigné à la région - construire 70 000 logements neufs par an - Thomas Hantz a rappelé que plus d'1,2 million de personnes étaient mal logées en Île-de-France et près d'un million en précarité énergétique.
« Qui peut penser qu'il ne faut pas changer cela ? » s'est exclamé le président du Club des Acteurs du Grand Paris, qui souhaite que ce projet politique devienne un enjeu majeur de l'élection présidentielle à venir.
"Nous souffrons d'un manque structurel de logements" (E. Grégoire)
En l'absence d'Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris et candidate à la présidence de la République, retenue à l'Hôtel de Ville, son premier adjoint Emmanuel Grégoire, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques, a assuré à Patrick Ollier que la Ville était prête à co-construire à ses côtés.
« Il faut parler habitat, logement, transports. Nous souffrons d'un manque structurel de logements. Nous allons vivre une crise de l'habitat d'ici à quelques années. Paris prendra toute sa place pour faire face à cet enjeu », a affirmé Emmanuel Grégoire
"Nous attendons avec impatience la réalisation de ces projets" (Me Darniche, 91)
Les notaires du Grand Paris sont des acteurs incontournables des projets immobiliers initiés par la métropole. Selon Maître Dorothée Darniche, présidente de la Chambre des Notaires de l'Essonne, les notaires sont « les rampes de sécurité juridique et technique de l'immobilier ». La profession s'est numérisée et organisée pour accomplir au mieux sa mission de service public.
« Nous sentons la pression qui pèse sur les élus, les collectivités et les résidents. Nous attendons avec impatience la réalisation de ces projets » a expliqué Maître Darniche.
L'avenir de la métropole est incarné par les six startups qui seront présentées lors du Sommet du Grand Paris ce 21 septembre. Des jeunes pousses qui incarnent, selon Jean-Christophe Tortora président de la Tribune, la Génération Grand Paris.
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