
C'est finalement Nokia qui a eu ses faveurs. SFR a annoncé, ce mercredi, qu'il allait déployer son « cœur de réseau » 5G avec l'équipementier télécoms finlandais dans le courant de l'année. Cette innovation permettra à l'opérateur de Patrick Drahi de doper les performances de son réseau. Aujourd'hui, SFR, à l'instar de ses rivaux Orange, Bouygues Telecom et Free, déploie des antennes 5G dans l'Hexagone. Mais les opérateurs utilisent encore de vieux cœurs de réseau 4G.
Passer à un cœur de réseau 5G présente plusieurs avantages. Cela permet d'abord de réduire presque à néant la latence, c'est-à-dire la réactivité du réseau lorsqu'on le sollicite. Cette propriété s'avère essentielle pour certains usages, comme le pilotage de véhicules à distance en temps réel. Un cœur de réseau 5G permet également à l'opérateur de « découper » son réseau en tranches, qu'on peut allouer à des usages bien précis. Ce « network slicing », comme les professionnels l'appellent, constitue une fonction importante pour certaines applications critiques, qui ne peuvent jamais souffrir d'un manque de bande passante.
Une évolution essentielle pour les industriels
Cette nouvelle 5G, dite « stand alone », est particulièrement attendue par les entreprises qui souhaitent utiliser cette technologie pour numériser leurs activités, et gagner en compétitivité. D'après SFR, elle permettra « de révolutionner les usages des entreprises et du grand public dans les années à venir ». L'opérateur juge que Nokia est, sur ce front, bien positionné. Celui-ci « a déployé des réseaux critiques pour plus de 2.200 grandes entreprises dans les secteurs du transport, de l'énergie, de la fabrication, du Web et du secteur public dans le monde entier », vante SFR. « L'équipementier a également installé chez ses clients plus de 515 réseaux privés sans fil, dans un large éventail de secteurs », poursuit-il.
SFR était le dernier des grands opérateurs français à ne pas avoir dévoilé avec quel équipementier il comptait déployer son cœur de réseau 5G. En juin dernier, Bouygues Telecom a signé un partenariat avec le suédois Ericsson. Il y a tout juste un an, Orange a, pour sa part, aussi fait le choix de Nokia. Il en va de même pour Free, qui n'a toujours travaillé qu'avec l'équipementier finlandais. Aucun opérateur français n'a choisi Huawei, pourtant leader technologique en matière de 5G. La raison est simple : celui-ci est banni, en France, des infrastructures critiques des coeurs de réseaux, pour des raisons de sécurité nationale.
Une jolie prise pour Nokia
Pour Nokia, SFR constitue une prise de choix. À la différence de son rival Ericsson, qui connaît de grosses difficultés, celui-ci se porte bien. Ce jeudi, Nokia a annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 12%, à près de 25 milliards d'euros, pour son exercice 2022. Idem pour ses bénéfices, qui ont progressé de 18%, à près de 2,5 milliards d'euros.
En parallèle de son partenariat avec Nokia, SFR a également annoncé qu'il comptait fermer ses réseaux 2G et 3G respectivement en 2026 et 2028. Orange avait, l'an dernier fait des annonces similaires. Le leader français des télécoms va fermer sa 2G en 2025, et sa 3G en 2028. Ces échéances sont importantes pour les opérateurs, qui pourront réutiliser les fréquences dédiées à ces technologies pour booster leur 5G.
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