Production d'avions : Airbus redresse la barre, Boeing s'écroule

Airbus qui rit, Boeing qui pleure. La petite ritournelle s'est encore faite entendre durant le premier trimestre avec un avionneur européen qui accélère - ou du moins redresse la barre - et un constructeur américain qui regarde à nouveau vers le bas.
Léo Barnier
Le 787 est la seule satisfaction pour Boeing actuellement.
Le 787 est la seule satisfaction pour Boeing actuellement. (Crédits : POOL)

L'écart continue de se creuser entre Airbus et Boeing. Alors que l'avionneur européen, porté par ses objectifs de montée en cadence, accélère à nouveau ses livraisons au premier trimestre par rapport à la même période l'année précédente, son concurrent américain subit les conséquences de ses problèmes de qualité à répétition.

Airbus retrouve son niveau de 2022

Airbus a livré 142 appareils au cours des trois premiers mois de l'année, contre 127 au premier trimestre 2023. Cette hausse de l'activité a été porté essentiellement par la famille A320 NEO, avec 116 avions livrés, soit 11,5 % de croissance. Cela s'inscrit dans le cadre de la montée en cadence de la famille phare du constructeur, qui vise une moyenne de 75 appareils par mois à l'horizon 2026. Deux A350 de plus ont aussi été livrés.

Cette réussite industrielle est néanmoins à nuancer. Airbus avait déjà réussi à livrer 142 appareils au premier trimestre 2022 avant de connaître un début d'année 2023 compliqué, notamment en raison de goulets d'étranglements encore importants sur la chaîne d'approvisionnement. Ainsi, il bénéficie ici d'un effet rebond. Cela n'avait pas empêché l'avionneur de réussir ses objectifs en 2023... et de les rater en 2022.

Lire aussiAirbus pulvérise le record de commandes d'avions (et enfonce à nouveau Boeing)

Boeing plonge

Quoi qu'il en soit, la dynamique reste positive par rapport à Boeing. Le constructeur américain a dû se contenter de 83 appareils livrés depuis le début de l'année, contre 130 l'an passé à la même période. Les livraisons de 737 MAX sont presque divisées par deux et chutent à 66 exemplaires, tandis que les 787 progressent à peine. Cela devrait se retranscrire par une baisse importante du chiffre d'affaires dans les résultats du premier trimestre, et probablement de la rentabilité.

Cela illustre surtout les difficultés de Boeing à redresser la barre en termes de qualité de production, après des problèmes en série dont la perte d'un bouchon de porte sur un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines en janvier dernier. De fait, Dave Calhoun, directeur général du groupe américain qui partira en fin d'année, a renoncé temporairement à augmenter les cadences du 737 MAX et s'est refusé à présenter des objectifs de livraisons sur l'année.

Lire aussi737 MAX : empêtré dans ses problèmes de qualité, Boeing renonce à monter les cadences de production

Sur le plan des commandes, Airbus est là aussi en progression avec 170 commandes brutes (et aucune annulation pour le moment). Boeing continue tout de même de bien vendre avec 131 commandes brutes, soit plus que l'an dernier.

Lire aussiUn ingénieur de Boeing accuse : les tronçons du fuselage du 787 « sont incorrectement attachés et pourraient se dissocier les uns des autres en plein vol »

Léo Barnier

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 10/04/2024 à 11:53
Signaler
Rare secteur où l'Europe domine encore. Sur le reste, on est déclassé : numérique, intelligence artificielle, espace, biotechnologies...

à écrit le 09/04/2024 à 21:41
Signaler
Les companies aériennes low cost préférent le 737Max.Et les companies aériennes low cost vont remplacer les companies aero ordinaires c'est tlabsolument verifie pratiquement en Inde Brazil Europe etc.

à écrit le 09/04/2024 à 21:10
Signaler
L'oncle Sam va bien trouver une faille quelque part pour "ralentir", faire payer Airbus.

à écrit le 09/04/2024 à 19:42
Signaler
Aiebus peut pas compenser les lignes de production de Boeing

à écrit le 09/04/2024 à 19:30
Signaler
"Boeing continue tout de même de bien vendre avec 131 commandes brutes, soit plus que l'an dernier." C'est la phrase qui tue vu le contexte. Too big to fail.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.