Capital-risque : les transactions reculent de 50 % sur les 9 premiers mois de l’année en Europe

L’activité de sortie des actifs recule de 70 %, au niveau le plus bas depuis 2013. Peu de signes de reprise sur le capital-risque se manifestent même si l’activité reste peu ou prou à son niveau des années précédentes, excepté les années 2021 et 2022.
Les levées de fonds dans le capital-risque sont de moitié de celles observées en 2022.

La montée rapide des taux d'intérêt et le contexte géopolitique ont porté un rude coup à l'industrie du capital-investissement : les introductions en Bourse ne font de plus en plus rares et les entreprises se montrent très prudentes en matière de fusions & acquisitions. Résultat, selon la dernière étude sur le capital risque en Europe de PitchBook, la valeur des transactions devrait terminer l'année 2023 bien en-deçà de celle de l'année dernière : sur les neuf premiers mois de l'année, les transactions se sont élevées à 43,6 milliards d'euros, soit une baisse de 50 % par rapport la période équivalente en 2022.

Toutefois, souligne le rapport, ce niveau d'activité reste peu ou prou proche des années précédentes, excepté les années 2021 et 2022. Le niveau des transactions au troisième trimestre est même supérieur de 6 % à celui du deuxième trimestre, ce qui pourrait indiquer qu'un point bas aurait été atteint. Par région, la France et le Benelux affichent la plus grande résilience de l'activité sur les neuf premiers mois, même si le Royaume-Uni et l'Irlande restent, et de loin, en tête avec un tiers des transactions.

C'est d'ailleurs en France que la société Verkor a réalisé la plus importantes levées de fonds de l'année en Europe (2,1 milliards d'euros), loin devant H2 Green Steel (1,5 milliard) ou Congital (583 millions). Au total, la levée de fonds s'est maintenue à la moitié du niveau de 2022, à 13,9 milliards d'euros dans le capital-risque au 30 septembre, contre 27,6 milliards pour l'ensemble de l'année 2022.

Pire année depuis 2013

L'activité de sortie des actifs (soit par introduction en Bourse, soit par cession) sera néanmoins sans doute la pire depuis 2013 et aucun signe de reprise ne se manifeste. Au cours des trois premiers trimestres, la valeur de sortie a atteint 9,1 milliards d'euros, un montant en recul de plus de 70 % par rapport à la même période de l'année précédente. Selon PichtBook, le catalyseur de la reprise devrait être le retour des introductions en Bourse et le redressement des valorisations.

Deux conditions qui semblent difficile à remplir face à la dégradation de la conjoncture en Europe et la tendance baissière sur les marchés actions, dans un régime de taux d'intérêt durablement élevé.

Ces chiffres la difficulté pour les sociétés de capital-investissement à monétiser leurs investissements et à redistribuer l'argent aux investisseurs des fonds. C'est d'autant plus compliqué que les prix ne s'ajustent que lentement aux nouvelles conditions de marché et de taux. Beaucoup de sociétés de capital-investissement sont encore à des prix d'il y a deux ou trois ans alors les acquéreurs ont bien intégré la hausse des taux dans leurs modèles.

Ce qui n'a pas empêché la société de capital -investissement cotée suédoise de lever quelque 20 milliards d'euros pour son fonds EQT X. Toutefois, les sociétés de capital-investissement rivalisent d'imagination pour trouver des liquidités : cette même société EQT a indiqué cette semaine son intention de procéder à des ventes « privées » d'actions d'entreprises de son portefeuille pour pallier l'atonie du marché des introduction en Bourse.

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Commentaire 1
à écrit le 23/10/2023 à 8:21
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