Etats-Unis : la banque régionale NYCB fait trembler Wall Street

L’annonce d’une perte trimestrielle a fait chuter de près de moitié la capitalisation de la banque New York Community Bancorp (NYCB) en deux jours. L’action se stabilise vendredi mais l’épisode souligne la grande nervosité des investisseurs sur la question de la qualité du portefeuille de crédits immobiliers commerciaux, un secteur en crise aux Etats-Unis.
La banque régionale de New York a augmenté ses provisions de 552 millions de dollars au quatrième trimestre sur l'immobilier commercial.
La banque régionale de New York a augmenté ses provisions de 552 millions de dollars au quatrième trimestre sur l'immobilier commercial. (Crédits : Reuters)

La nouvelle a fait frémir les marchés obligataires, notamment le compartiment de la dette bancaire subordonnée. Et la frayeur est venue une fois de plus d'une petite banque régionale américaine, largement inconnue du public. Il s'agit de New York Community Bancorp (NYCB), dont le nom est apparu dans les radars des investisseurs l'an dernier lorsqu'elle a repris les actifs de Signature Bank, alors en faillite. Une opération qui lui a permis de se hisser parmi les banques régionales avec plus de 100 milliards d'actifs.

Aujourd'hui, la banque a lourdement dévissé en Bourse, perdant près de 45 % de sa capitalisation boursière en deux séances, mercredi (-37%) et jeudi. Le titre devrait se stabiliser vendredi après ces deux journées de tempête. La banque a publié mercredi une perte trimestrielle de 185 millions de dollars, qui n'a pas été du tout anticipée dans les marchés. La banque a expliqué cette perte par les nouvelles contraintes réglementaires qu'elle devait désormais assumer compte tenu de sa taille, notamment des exigences plus strictes en matière de capital et de liquidité.

La zone d'ombre

Mais le marché a surtout vu la nette augmentation de ses provisions (de 552 millions de dollars) sur ses crédits immobiliers commerciaux (commercial real estate). Et c'est là que le bât blesse. Car les banques régionales américaines portent l'essentiel du risque sur l'immobilier commercial aux Etats-Unis qui donnent de sérieux signes de faiblesse.

« L'immobilier commercial est la principale zone d'ombre des banques américaines », estime auprès de La Tribune un gérant crédit. Selon le courtier Jefferies, la banque n'a pas su apporter les précisions nécessaires sur la qualité de son portefeuille dans l'immobilier commercial, notamment les revenus nets d'intérêt. Et l'agence de notation Moody's a placé toutes les notations et les perspectives de la banque sous surveillance négative.

Pas de bank run

La chute de la banque new-yorkaise a entraîné toutes les banques régionales dans son sillage. Pourtant, les analystes se veulent plutôt rassurants. JP Morgan indique dans une note que cet épisode n'est en rien une répétition du bank run (fuite des dépôts) du printemps dernier. D'autant que les créances de NYCB sur l'immobilier commercial semblent plutôt bien provisionnées (8% des prêts).

De son côté, Bank of America a indiqué que le plongeon en Bourse de NYCB « n'est pas révélateur d'un problème plus large ». Mais la vente massive d'actions et les tensions, même momentanées, sur la dette bancaire, souligne la grande nervosité des investisseurs, dans un monde pourtant parfait « d'atterrissage en douceur » de l'économie américaine.

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Commentaires 2
à écrit le 03/02/2024 à 9:03
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Ben si une petite banque régionale fait trembler wall street il va être temps d’éradiquer les paradis fiscaux dans le monde hein, moi je vous le dis. Nos dirigeants sont nuls.

à écrit le 02/02/2024 à 17:34
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Le 31, à la lecture du FOMC, comme je l'ai écris [la Fed a supprimé la phrase suivante de la déclaration :"Le système bancaire américain est solide et résilient." Je dis ça je ne dis rien, si ce n'est que si la Fed ne dit plus maintenant que "le syst...

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