Fintech : le français Swan réussit le tour de force de lever 37 millions d’euros

La startup, spécialisée dans la « finance intégrée », compte poursuivre son développement en Europe en proposant à ses entreprises clientes, une offre de services bancaires en marque blanche. Elle a déjà traité environ 7 milliards d’euros de transactions pour le compte d’une centaine de clients.
Les cofondateurs de Swan, Mathieu Breton, Nicolas Benady et Nicolas Saison, ont intégré la dimension européenne dès le lancement de la start-up.
Les cofondateurs de Swan, Mathieu Breton, Nicolas Benady et Nicolas Saison, ont intégré la dimension européenne dès le lancement de la start-up. (Crédits : DR)

Dans un contexte particulièrement déprimé pour les fintechs, la startup Swan a réussi à boucler un nouveau tour de table de 37 millions d'euros. Une performance qui mérite d'être saluée alors que le ticket moyen d'une levée de fonds dans le secteur est désormais de 8,6 millions d'euros. Selon France FinTech, les opérations sont en recul de 56 % à la fin août par rapport à 2022 à 645 millions d'euros.

C'est le fonds de capital-risque suisse Lakestar qui a mené cette levée en série B, aux côtés des actionnaires historiques. En 2021, Swan avait finalisé un premier tour de table de 16 millions d'euros, sous l'impulsion du fonds californien de capital-risque Accel.

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« Cette opération a été plus difficile qu'en 2021 mais il reste toujours beaucoup de "poudre sèche" (capital disponible, NDLR) et peu d'investisseurs doutent de la pertinence de la fintech et de son impact sur l'industrie bancaire », avance Nicolas Benady, cofondateur de Swan. A cela s'ajoutent sans doute des valorisations bien plus attractives aujourd'hui pour l'investisseur qu'en 2021. Certaines fintechs ont vu fondre leur valorisation, comme Revolut ou Klarna.

Le boom de la finance intégrée

La fintech Swan est une plateforme de banking-as-a-service (BaaS) qui propose, en marque blanche, des services bancaires (comptes avec IBAN, cartes de paiement Mastercard...) à des partenaires pour leurs propres clients. « Nous fournissons les mêmes services que Revolut ou Quoto sauf que le canal de distribution est radicalement différent : le client ne télécharge pas une application Swan mais il va utiliser l'application du partenaire au sein de laquelle nos services sont totalement intégrés », résume Nicolas Benady.

De fait, Swan surfe sur le boom de la « finance intégrée », popularisée ces dernières par les solutions d'encaissement des VTC comme Uber et Cie. Aujourd'hui, intégrer des services financiers au sein d'offres non financières est devenu une évidence dans l'expérience client. Selon une étude du cabinet de consulting Roland Berger, publiée en juillet dernier, le marché de la finance embarquée pourrait représenter 180 milliards d'euros dans les cinq prochaines années, contre 55 milliards estimés en 2022 (soit un taux de croissance annuel de 22%). Le principal obstacle à son développement reste la confiance que porte l'utilisateur à l'entreprise qui lui propose ces services financiers.

Développement international

Swan a commencé à développer son offre avec l'éditeur de logiciel comptable Pennylane pour lui permettre d'assurer des fonctions de paiement au sein même de l'application. Même approche avec le spécialiste des RH Lucca qui offre notamment un service de cartes professionnelles de paiement pour faciliter la gestion des notes de frais. Aujourd'hui, la fintech revendique une centaine de partenaires dans 13 pays.

« Notre priorité numéro un est de continuer de nous développer en Europe », souligne Nicolas Benady. L'international semble faire partie de l'ADN de la fintech. Elle a ainsi vite créé une filiale en Allemagne - où il existe un écosystème fintech très riche - et en Espagne. Bientôt, la société compte s'installer également aux Pays-Bas et en Italie. Toujours avec l'ambition de travailler vite - intégrer un système de paiement dans un parcours client en quelques jours - et de proposer ses services au plus grand nombre, même si Swan semble aujourd'hui davantage viser les grands comptes.

Car, dans ce business qui repose pour l'essentiel sur la transaction, l'essentiel est de faire du volume, beaucoup de volume. D'autant que Swan doit partager ses commissions avec ses partenaires distributeurs. Aujourd'hui, Swan a traité environ 7 milliards d'euros de transactions depuis son lancement opérationnel en 2021 pour 150 collaborateurs, un nombre qui doit doubler en deux ans.

L'idée est de devenir une banque de détail européenne, au travers de ses partenaires, avec une offre de services de plus en plus étoffée pour un nombre plus grand de secteurs. La fintech compte ainsi se lancer dans les terminaux de paiement, un segment de marché pourtant très encombré.

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