Le projet d'hélicoptère lourd européen ENGRT n'est encore qu'embryonnaire, mais les motoristes ont décidé de prendre les devants. Afin d'éviter de reproduire les erreurs du passé - gimmick revenu de nombreuses fois dans le discours - l'Allemand MTU Aero Engines et le Français Safran Helicopter Engines ont signé un protocole d'accord ce mardi au salon du Bourget pour avancer conjointement sur la motorisation du futur appareil. Une coentreprise à 50/50 doit ainsi être créée très prochainement, pour reproduire le modèle établi entre les deux partenaires sur le programme d'avion de combat FCAS, avec pour objectif de proposer un moteur 100 % européen.
Motorisation
Le programme « European Next Generation Rotorcraft Technologies » (ENGRT) doit donner vie à une nouvelle génération d'hélicoptères avec pour objectif de remplacer l'actuel NH90 à l'horizon 2040. Il est pour l'instant financé par le Fonds européen de défense à hauteur de 40 millions d'euros. Les constructeurs Airbus Helicopters et Leonardo devraient notamment être en pointe sur le programme.
En ce qui concerne les moteurs, les deux partenaires entendent être à même de répondre à un futur appel d'offres pour la motorisation du ENGRT. Ils vont donc s'attacher à explorer différentes architectures et technologies (notamment la propulsion hybride-électrique) puis les faire monter en maturité, comme l'explique Cédric Goubet, président de Safran Helicopter Engines. Michael Schreyögg, directeur des programmes de MTU Aero Engines, ajoute vouloir être prêt à lancer le développement d'un moteur à forte puissance d'ici la fin de la décennie, avec une supply chain déjà robuste qui plus est.
« Leadership technologique »
La gouvernance du programme ENGRT sera assurée par les Etats qui s'engageront dans le programme, mais Michael Schreyögg veut être en mesure d'assurer « un leadership technologique » avec Safran Helicopter Engines. Dans la répartition des charges, l'industriel français devrait être responsable de l'intégration du moteur tandis que son partenaire allemand aura la main sur le soutien en service.
D'autres partenaires européens pourront s'associer au projet à condition d'avoir leur empreinte industrielle au sein de l'Union européenne (ce qui est le cas de Rolls-Royce très présent en Allemagne). Pour répondre au futur appel d'offres, un consortium pourrait ainsi être constitué auquel la coentreprise franco-allemande prendrait part. En revanche, l'objectif n'est pas d'intégrer d'autres partenaires directement dans cette joint-venture.
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