Etats-Unis  : Washington diminue fortement les aides à l’achat de voitures électriques

De nombreux véhicules électriques ont perdu en début d'année, aux Etats-Unis, leur éligibilité à des crédits d'impôt pouvant aller jusqu'à 7.500 dollars, après l'entrée en vigueur lundi de nouvelles règles sur l'approvisionnement en batteries. Cette exclusion intervient alors que les ventes de véhicules neufs aux États-Unis ont profité d'une forte demande en 2023 grâce à des prix compétitifs.
La Tesla Cybertruck n'est plus élégible aux crédits d'impôt.
La Tesla Cybertruck n'est plus élégible aux crédits d'impôt. (Crédits : Tesla)

Coup dur pour de nombreux constructeurs de véhicules électriques. Aux Etats-Unis, certains de leurs modèles ne sont plus éligibles à des crédits d'impôt qui pouvaient aller jusqu'à 7.500 dollars.

Sont notamment concernés la Nissan Leaf, la Tesla Cybertruck, certaines versions de la Tesla Model 3 et le Chevrolet Blazer EV. La Volkswagen ID.4, la Tesla Model 3 Rear Wheel Drive, la BMW X5 xDrive50e, l'Audi Q5 PHEV 55, la Cadillac Lyriq et la Ford E-Transit font aussi partie des véhicules recalés. Au total, le nombre de modèles de véhicules électriques pouvant bénéficier du crédit d'impôt est passé de 43 à 19.

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Les constructeurs réagissent

Les voitures électriques recalées ne rentrent, en effet, plus dans le nouveau cahier des charges du Trésor américain. Il a publié en décembre des lignes directrices, détaillant les nouvelles exigences en matière d'approvisionnement en batteries, dans le but de favoriser la fabrication locale, au détriment de la Chine. Ces directives sont entrées en vigueur lundi.

« Pour renforcer la sécurité des chaînes d'approvisionnement américaines, à partir de 2024 un véhicule propre éligible ne pourra contenir aucun composant de batterie fabriqué ou assemblé » en Chine, Russie, Corée du Nord ou Iran, a souligné en fin d'année le Trésor dans un communiqué de presse.

Ces quatre pays sont considérés comme des « entités étrangères préoccupantes », selon des règles présentées par l'administration et qui sont ouvertes aux commentaires du public avant d'entrer en vigueur.

Les constructeurs doivent donc réagir pour ne pas se retrouver hors marché. General Motors a indiqué à ses concessionnaires qu'il fournirait l'équivalent du montant du crédit d'impôt pour les véhicules électriques « pour tout véhicule devenu inéligible en raison des nouvelles directives ». Les stratégies des constructeurs diffèrent néanmoins : Ford, a déclaré mercredi qu'il augmenterait le prix de ses F-150 EV les moins chères de 5.000 à 10.000 dollars et qu'il réduirait le prix de certains modèles haut de gamme jusqu'à 7.000 dollars. Selon le géant de l'automobile, le nouvel accord d'entreprise, arraché après six semaines de grève, devrait augmenter ses coûts salariaux d'environ 8,8 milliards de dollars sur quatre ans, et faire grimper de 900 dollars le coût moyen de production d'un véhicule d'ici 2028.

Une forte demande en 2023, proche des niveaux pré-pandémie

Des efforts tarifaires nécessaires alors que cette exclusion intervient au moment où les ventes de véhicules neufs aux États-Unis ont profité d'une forte demande en 2023. Ceci à la faveur notamment d'offres commerciales alléchantes dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et d'inflation élevée dans le pays. Les experts du secteur estiment qu'environ 15,5 millions de véhicules ont été livrés aux États-Unis en 2023, soit une hausse de près de 13% sur un an. Les ventes ont bénéficié de l'amélioration de la situation sur la chaîne d'approvisionnement, de stocks importants chez les concessionnaires, de davantage de choix pour les acheteurs qui ont su tirer profit de promotions, baisses de prix et aides fédérales. Le spécialiste des véhicules électriques Tesla a notamment pratiqué plusieurs réductions au fil des mois.

« Les prix ont baissé de 2% à 3% en général, de beaucoup plus pour les véhicules électriques, mais ils restent malgré tout à des niveaux élevés », constate Garrett Nelson, analyste de CFRA Research. Les acheteurs « cherchent des options bon marché », relève le cabinet Edmunds, constatant que les véhicules coûtant moins de 50.000 dollars sont écoulés en moyenne en trente jours, contre 47 jours au-delà de ce seuil. La part des véhicules électriques devrait continuer de grimper, pour passer à 8% de toutes les ventes en 2024, contre 6,9% en 2023, selon cette source.

(Avec agences)

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Commentaires 4
à écrit le 05/01/2024 à 9:33
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"La Tesla Cybertruck " serait-elle aidée à l'achat en France (si elle cochait tous les bons critères) ? Il parait qu'elle ne peut pas être vendue chez nous, à part la largeur excessive, le permis VL ne suffit pas, trop lourd l'engin (permis PL ?). J...

à écrit le 05/01/2024 à 8:13
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"General Motors a indiqué à ses concessionnaires qu'il fournirait l'équivalent du montant du crédit d'impôt pour les véhicules électriques" LOL ! On se demande bien pourquoi c'était l'argent public qui le faisait ça ! ^^

à écrit le 05/01/2024 à 8:03
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Les véhicules électriques sont achetés par des gens plutôt aises. Drôle d'idée, donc, de faire payer par le contribuable, même celui qui n'as pas de véhicule, une partie du coût de l'achat du véhicule électrique par d'autres. Ces subventions sont vra...

le 05/01/2024 à 10:06
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@Charlie - Il faut aussi amorcer la pompe du marché de l'occasion.

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