Tesla : colère d’Elon Musk suite au refus des services postaux de livrer des plaques d'immatriculation à ses usines en Suède

Des salariés en grève au sein des ateliers suédois du constructeur ont été rejoints, depuis lundi, par le secteur postal qui a décidé de ne plus livrer les usines Tesla en signe de soutien. Or, c'est lui qui livre les nouvelles plaques d'immatriculation. Une décision qualifiée d'« insensé » par Elon Musk ce jeudi.
Répondant à un utilisateur qui avait publié un message à ce propos sur X, anciennement Twitter, Musk, qui ne s'était pas encore exprimé publiquement sur cette grève, a affirmé : « c'est insensé ».
Répondant à un utilisateur qui avait publié un message à ce propos sur X, anciennement Twitter, Musk, qui ne s'était pas encore exprimé publiquement sur cette grève, a affirmé : « c'est insensé ». (Crédits : POOL)

Elon Musk est en colère. Le très médiatique PDG du constructeur automobile Tesla s'est exprimé pour la première fois sur la grève qui touche ses usines en Suède. Ce mouvement a débuté fin octobre quand quelque 130 mécaniciens, travaillant dans 10 ateliers Tesla répartis dans sept villes de Suède, ont débrayé pour la première fois à la demande du syndicat IF Metall. Le mouvement s'est ensuite étendu à d'autres ateliers où sont réparées des voitures électriques du groupe, mais aussi à la construction qui a annoncé qu'elle cesserait la maintenance des sites Tesla à partir du 28 novembre ou encore aux dockers qui ont également cessé de décharger les voitures Tesla arrivant dans les ports.

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Mais l'annonce qui a fait sortir de ses gonds et de son silence Elon Musk est celle faite par les employés du secteur postal qui ont commencé lundi 20 novembre à cesser de livrer les sites et ateliers de Tesla. Problème, les nouvelles plaques d'immatriculation sont envoyées par le groupe postal, Postnord, selon un email à l'AFP de Mikael Andersson, responsable des relations presse de l'Agence des transports. Et l'agence est liée par un contrat noué entre le groupe postal et les agences gouvernementales suédoises, a-t-il précisé.

Répondant à un utilisateur qui avait publié un message à ce propos sur X, anciennement Twitter, Musk, a écrit: « c'est insensé ».

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Une grève pour obtenir des conventions collectives sur les salaires

A l'origine de la grève, une demande de signature d'une convention collective par syndicat IF Metall. Négociées secteur par secteur, les conventions collectives constituent la base du modèle de marché du travail suédois. Elles couvrent près de 90% de l'ensemble des salariés suédois et leur garantissent des minimas salariaux et des conditions de travail. Mais le constructeur américain a tout de même refusé de signer une convention, prétextant, selon Jesper Pettersson, porte-parole du syndicat métallurgiste, qu'il « ne faisait cela nulle part dans le monde ». Le spécialiste américain de la voiture électrique a toujours rejeté les appels à la syndicalisation parmi ses 127.000 employés dans le monde.

Les conséquences de ce refus sont problématiques pour IF Metall. Selon Jesper Pettersson, ces employés ont « des salaires inférieurs, ne bénéficient pas des mêmes assurances et ont des retraites inférieures » par rapport aux autres travailleurs de l'industrie. IF Metall, qui compte 300.000 membres, affirme aussi que ces accords sont également bénéfiques pour les entreprises, car ils leur permettent « d'opérer sur un pied d'égalité » dans un même domaine. « Beaucoup » d'ouvriers de Tesla sont membres d'IF Metall, a expliqué le représentant syndical, sans vouloir donner de chiffre exact.

Selon plusieurs médias suédois, ce mouvement de grève a pour l'instant un impact limité. D'autant que Tesla a trouvé d'autres moyens de livraison, notamment via le transport routier. En outre, IF Metall accuse le constructeur automobile de casser le mouvement.

Tesla dans une période difficile

Cette mésaventure en Suède survient à un moment difficile pour Tesla. Lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, le 19 octobre, le constructeur américain a déçu en affichant une dégringolade de 44% de son bénéfice net, à 1,85 milliard de dollars, et une hausse de chiffre d'affaires largement inférieure à celle qu'attendaient les analystes. Face à cette performance moins bonne qu'attendue, le cours de Bourse de la société d'Elon Musk a chuté de près de 9% le jour de la publication.

L'entreprise fait avant tout les frais d'un changement de politique commerciale. Face à la baisse du nombre de véhicules vendus dans le monde et l'arrivée de challengers chinois low cost (BYD, Nio, XPeng, etc), le constructeur américain a décidé de baisser ses prix sur les modèles haut-de-gamme. En conséquence, les marges opérationnelles ont baissé passant de 17,2% au troisième trimestre 2022 à 7,6% au troisième trimestre cette année. « Il est logique de sacrifier les marges pour fabriquer plus de véhicules », justifiait le milliardaire lors de la présentation des résultats de Tesla en juillet dernier.

(Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 24/11/2023 à 23:00
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Ses prises de position condamnant le massacre des populations civiles à GAZA sont certainement à l'origine de ce lever de boucliers.

à écrit le 24/11/2023 à 11:46
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Dommage que Musk ne trouve pas insensé de faire faire des centaines de km à ses clients pour récupérer leur nouveau véhicule tout ça pour économiser les transferts entre concessions...

à écrit le 24/11/2023 à 11:45
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Et oui, la mondialisation ne revient pas à imposer les us et coutumes étasuniens au monde entier. Il serait temps pour Musk de se rendre compte que le monde ne tourne pas partout comme aux États-Unis. Les abus patronaux aux US ne peuvent être répliq...

à écrit le 24/11/2023 à 6:44
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Voilà un indice de plus qui démontre que l'Occident est en décadence, surtout l'Europe de l'Ouest. Nous sommes en route vers la tiers mondialisation d'ici quelques décennies car l'Europe ne produira plus rien.

à écrit le 23/11/2023 à 19:36
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Tesla ne peut pas révolutionner l'automobile. Il arrive au bout de son système. Au vu de son évolution, Tesla ne peut à terme qu'être racheté par un poids lourd du secteur. Sauf si Musk décide de se payer un Ford...GM...Stellantis... Toyota. ..Ça ri...

à écrit le 23/11/2023 à 19:24
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ben la réalité de MUSK n' est pas celles de ses ouvriers et du monde.ne .lui en déplaise au pseudo libertarien plutôt rétrograde cowboy du far west economique ..en SUèDE 90% des salariés sont syndiqués ...

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