
20 logements et 500 m2 de surfaces commerciales divisibles et de services de proximité. A Loudéac, petite commune d'un peu moins de 10.000 habitants au cœur de la Bretagne, Qheur Loudia, se présente comme un programme immobilier phare pour la municipalité. Opéré par un groupement d'acteurs publics et privés, emmenés par la foncière régionale BreizhCité et la société coopérative Scobat Ingénierie et Construction, qui en est le maître d'œuvre, il sortira bientôt de terre. La commercialisation débutera prochainement pour une livraison prévue début 2025.
Cette construction s'inscrit dans le cadre de la stratégie globale de la commune, afin de redynamiser et de reconquérir un centre-ville menacé par le manque de logements et la désertification commerciale. Elle coche aussi une autre case : installée sur une friche, elle limite la consommation foncière.
« Les partenaires de BreizhCité ont validé ce projet qui répond à ses objectifs : proposer une offre dense, adaptée aux besoins de la population de jeunes actifs et des seniors souhaitant se rapprocher des services de proximité », a expliqué Guillaume Dieuset, président de BreizhCité lors du dévoilement du projet mi-septembre.
Un terrain vendu pour 1 euro symbolique
Créée en 2021 par la Région Bretagne, la foncière a pour principale mission de soutenir la revitalisation des centres villes et de pallier l'absence d'investisseurs privés sur certains territoires. Portée par la société d'économie mixte SemBreizh, elle associe l'Établissement public foncier de Bretagne (EPF), la Banque des territoires et les banques privées Banque Populaire Grand Ouest, Caisse d'Epargne et Crédit Mutuel Arkéa.
Au nom de « l'intérêt général », le conseil municipal de Loudéac a ainsi entériné la vente de la friche, au prix d'un euro symbolique (au lieu des 48.000 euros estimés), le 25 mai dernier.
Droit de regard sur le profil des acquéreurs
Réunis au sein d'une société civile de construction vente (SCCV), les deux opérateurs du projet accordent à la collectivité un droit de regard sur les conditions de réalisation et de commercialisation de l'opération. La mairie pourra, par exemple, s'assurer que les acquéreurs correspondent à la cible de population recherchée. Pour garantir la cohérence du projet, des commissions d'agrément des candidats pour les logements et les commerces vont être mises en place.
Quant au permis de construire, il devrait être validé « dans les jours qui viennent », avait signalé le maire, Bruno Le Bescaut. Conçu avec le cabinet Balsa Architectes de Plérin, le futur programme immobilier est organisé sur cinq niveaux autour un immeuble de 20 logements (T2 et T3 modulables à partir de 169.000 euros) répartis sur quatre étages. De facture moderne, l'ensemble doit s'intégrer à l'existant et s'ouvrir sur la ville en créant une liaison piétonne animée.
Taxe sur les logements vacants
Retenue dans le cadre du programme « Petites villes de demain », Loudéac s'est engagée dans la lutte contre la désertification et le bâti vieillissant. Outre un soutien du fonds pour le recyclage des friches, la ville a aussi bénéficié de 834.000 euros de subventions de la Région en 2019, dans le cadre de l'appel à projets redynamisation des centres-villes. Elle doit toutefois faire face à une pénurie de logements, et ce, alors que le nombre d'emplois à pourvoir progresse.
En août, le conseil municipal a même voté une taxe sur les logements vacants (200 recensés soit 11,5%, selon l'Insee). Objectif affiché, inciter les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché, en location notamment. À partir du 1er janvier 2024, ils seront assujettis à la taxe d'habitation (THLV) sur la base d'un taux de 18,49%.
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