GSK s'allie à CureVac pour créer un vaccin anti-variants

Après un faux départ avec Sanofi, le labo britannique GlaxoSmithKline trouve en la biotech allemande CureVac un partenaire pour revenir dans la course au vaccin (...d'ici à 2022). Curevac était sur le coup depuis l'an dernier, l'UE avait précommandé 225 millions de doses cet été, et son candidat-vaccin était l'un des 6 retenus par la DGS dans son programme de vaccination des Français. Le vaccin serait efficace contre plusieurs variants à la fois. Pénurie oblige, Bayer a annoncé qu'il pousserait à la roue en participant à la production.
Jérôme Cristiani
(Crédits : MATTHEW CHILDS)

DOSSIER - La course aux vaccins

GlaxoSmithKline et CureVac ont annoncé mercredi un accord pour développer la future génération de vaccins contre le COVID-19 destinée à être efficace contre plusieurs variants en un seul produit. Dans un communiqué commun, le laboratoire britannique et l'entreprise allemande de biotechnologie disent espérer une mise sur le marché en 2022.

Après deux alliances ratées, GSK à nouveau dans la course

GSK, qui détient une participation dans CureVac, annonce qu'il va aussi aider à la fabrication de jusqu'à 100 millions de doses du candidat vaccin de première génération de CureVac en 2021. Le montant global de l'accord est de 150 millions d'euros.

Pour GSK, premier fabricant mondial de vaccins, il s'agit de se relancer dans la course à la lutte contre la pandémie de COVID-19 après le retard pris par son alliance avec Sanofi-Pasteur et la fin d'une collaboration similaire avec le chinois Clover Biopharmaceuticals.

Lire aussi : Le français Pasteur arrête son principal projet de vaccin

Lire aussi : Le vaccin de Sanofi et GSK retardé à fin 2021

L'UE avait précommandé 225 millions de doses à Curevac en août dernier

Pour rappel, la biotech allemande Curevac n'a pas attendu GSK pour débuter sa recherche, et son candidat vaccin avait été jugé suffisamment convaincant pour que la Commission européenne lui pré-commande quelque 225 millions de doses, une fois l'efficacité du vaccin démontrée.

Lire aussi : Covid-19 : l'UE pré-commande 225 millions de doses du potentiel vaccin de CureVac

La France avait confirmé son intérêt et, dans l'interview accordée à La Tribune fin décembre 2020, la Direction générale de la Santé, détaillant son plan de vaccination pour la France, avait indiqué que le candidat-vaccin de Curevac faisait partie des six qu'elle retenait, précisant même qu'il faisait partie des quatre vaccins qui seraient produits en France:

"Sur les six vaccins précommandés, quatre seront en partie produits en France, que ce soient les trois vaccins à ARN messager (BionTech-Pfizer, chez Delpharm en Eure-et-Loir ; Moderna chez Recipharm en Indre-et-Loire ; CureVac à Pau et dans l'Eure (ou le vaccin développé par Sanofi). Les autres vaccins seront développés sur le sol européen (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne notamment)."

Lire aussi : Vaccination des Français: la Direction générale de la Santé explique son plan

Pénurie : Bayer va aider Curevac à produire 160 millions de doses

Par ailleurs, le 1er février, Curevac annonçait avoir conclu un partenariat avec Bayer en janvier et commencé les derniers tests de son vaccin expérimental en décembre. Il a annoncé s'attendre à obtenir des résultats intermédiaires au premier trimestre. Bayer prévoit de fabriquer 160 millions de doses du vaccin CureVac en 2022 sur son site de Wuppertal, dans l'ouest de l'Allemagne, a déclaré Stefan Oelrich, le directeur activités pharmaceutiques du groupe.

Bayer est le dernier géant pharmaceutique à se joindre à l'effort visant à remédier à la pénurie de vaccins, après que Novartis et Sanofi ont tous deux déclaré la semaine dernière qu'ils aideraient Pfizer.

CureVac, qui est coté au Nasdaq et qui est soutenu par les investisseurs Dietmar Hopp, la Fondation Gates et GlaxoSmithKline ainsi que par le gouvernement allemand, a annoncé qu'il visait jusqu'à 300 millions de doses produites en 2021.

Sanofi s'associe à la biotech Translate Bio

Sanofi continue de développer deux vaccins de technologie très différentes. Le labo français rencontre donc des difficultés avec le premier qui est à base de protéine recombinante. L'autre candidat-vaccin est conçu en partenariat avec la biotech Translate Bio spécialisée dans la technologie de l'ARN messager (cotée au Nasdaq [TBIO]).

"Nous prévoyons de débuter une étude de phase I/II au premier trimestre de 2021 et d'obtenir l'approbation potentielle de ce vaccin au plus tôt au deuxième semestre de 2021", expliquait le 11 janvier dernier à La Tribune, Olivier Bogillot, président de Sanofi France.

Lire aussi : « Sanofi est résolu à développer un vaccin sûr et efficace contre la Covid-19», Olivier Bogillot (Président France)

(avec Reuters)

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EN SAVOIR PLUS

Sur les relations entre Sanofi et GSK:

Lire aussi : Le vaccin de Sanofi et GSK retardé à fin 2021

Lire aussi : Accès des pays pauvres au vaccin anti-Covid: GSK et Sanofi promettent 200 millions de doses

Lire aussi : Covid-19: le coût du vaccin de Sanofi et GSK sera "à moins de 10 euros"

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Jérôme Cristiani

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Commentaires 3
à écrit le 04/02/2021 à 13:17
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Il est temps pour la France d’abandonner son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit de l’Europe (c'est à dire au profit de l’Allemagne) puisque, de fait, la France est le seul pays de ce conseil incapable de défendre sa population ...

à écrit le 03/02/2021 à 9:55
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SANOFI vire ses chercheurs, verse 4 MILLIARDS à ses actionnaires et n'arrive pas à mettre au point un vaccin

à écrit le 03/02/2021 à 9:09
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Toutes ces multinationales des médicaments pour si peu de vaccins...

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