ArcelorMittal en négociation avec le gouvernement italien sur le sort de l'aciérie de Tarente

Plusieurs ministres du gouvernement italien ont entamé une réunion avec des représentants d'ArcelorMittal. Objectif, évoquer des solutions permettant à l'aciérie ex-Ilva, située à Tarente dans les Pouilles, de maintenir son activité. Rome ambitionne de longue date d'en prendre le contrôle et pourrait accélérer cette prise de pouvoir, le site étant en proie à de grandes difficultés financières.
L'aciérie située dans le sud de l'Italie est en proie à une grave crise de liquidités, n'arrivant plus à rémunérer une grande partie de ses fournisseurs et à régler ses factures de gaz et d'électricité.
L'aciérie située dans le sud de l'Italie est en proie à une grave crise de liquidités, n'arrivant plus à rémunérer une grande partie de ses fournisseurs et à régler ses factures de gaz et d'électricité. (Crédits : Reuters)

Le sort de l'aciérie anciennement détenue par Ilva, située à Tarente dans la région des Pouilles, au sud de l'Italie, préoccupe le gouvernement italien, une nouvelle fois. Plusieurs de ses membres - le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti, le ministre aux Affaires européennes, Raffaele Fitto, et le ministre des Entreprises, Adolfo Urso, d'après une source gouvernementale auprès de l'AFP - se sont réunis à Rome ce lundi, avec des représentants d'ArcelorMittal, l'actuel gestionnaire, via sa filiale Acciaierie d'Italia. Objectif, évoquer la suite de l'activité du site.

De fait, l'aciérie est en proie à une grave crise de liquidités. Résultat, elle ne parvient plus à rémunérer une grande partie de ses fournisseurs et à régler ses factures de gaz et d'électricité. Parmi les hypothèses sur la table pour améliorer la situation : la prise de contrôle d'Acciaierie d'Italia par l'État italien. L'objectif du gouvernement Meloni est plus ambitieux : relancer la sidérurgie italienne et permettre à l'entreprise de régler ses dettes envers ses fournisseurs, pour sauver les 11.000 postes de travail, voire 20.000 si l'on tient compte des emplois indirects.

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Une prise de pouvoir qui se fait attendre

L'ambition n'est pas nouvelle. Ce site très pollué avait été placé sous administration de l'État en 2015, après une série de déboires financiers et judiciaires. ArcelorMittal l'avait ensuite repris en 2018, avec la promesse d'y investir 2,4 milliards d'euros sur cinq ans, dont la moitié pour la ramener à des normes environnementales acceptables d'ici 2024.

Un an plus tard, le géant avait toutefois fait part d'un possible retrait, avant de trouver un pré-accord avec le gouvernement italien. Celui-ci s'engageait à entrer à son capital à hauteur de 60% à l'horizon de mai 2024, en deux étapes. C'est ainsi que l'État a d'abord pris 38% des parts en avril 2021, laissant à ArcelorMittal la part majoritaire de 62%.

La prise de contrôle de la deuxième tranche avait un temps été imaginée plus tôt que prévu, au printemps 2022, avant de finalement conserver la date initiale. La mise sous séquestre des hauts fourneaux, décidée en 2012 par la justice en raison d'une pollution meurtrière, n'avait pas été levée. Mais face à la crise financière actuelle de l'aciérie et sous la pression des syndicats, l'État italien pourrait finalement avancer réellement cette date cette fois.

« Des réunions sont en cours et nous n'allons pas anticiper la conclusion de ces réunions en faisant des commentaires à ce stade », a indiqué ArcelorMittal à l'AFP avant le début de la rencontre à Rome.

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Reste que, en attendant cette prise de pouvoir, les difficultés financières ne cessent de s'accumuler pour Acciaierie d'Italia. Le gouvernement italien s'était d'ailleurs déjà engagé fin décembre 2022 à lui fournir une aide publique allant jusqu'à un milliard d'euros pour relancer son activité et lui permettre de régler ses dettes envers ses fournisseurs d'énergie. Une bouffée d'oxygène qui n'aura néanmoins pas été suffisante.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 09/01/2024 à 9:01
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ArcelorMittal changerait son fusil d'épaule en quittant l'Acier?

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