Les salariés des Galeries Lafayette (HPB) débrayent en région, la direction tente de rassurer

A Amiens, Caen ou encore Cannes, les salariés des 26 Galeries Lafayette que possèdent l'homme d'affaires Michel Ohayon appellent à la mobilisation et réclament des informations sur les finances de leur maison-mère, HPB, dont les enseignes Camaïeu et Go Sport ont été respectivement liquidée et placée en redressement judiciaire. Concernant les Galeries Lafayette, HPB s'engage à fournir les documents financiers et affirme qu'aucune fermeture n'est programmée.
HPB possède 26 magasins des Galeries Lafayette dans des villes moyennes.
HPB possède 26 magasins des Galeries Lafayette dans des villes moyennes. (Crédits : Hannibal Hanschke)

C'est une mobilisation qui n'a rien à voir avec la réforme des retraites. Les 750 salariés des 26 magasins des Galeries Lafayette se disent inquiets quant à la situation financière de leur maison mère HPB (Hermione People & Brands), propriété de l'homme d'affaires Michel Ohayon, dont plusieurs enseignes sont en grande difficulté.

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Les représentants du personnel d'Hermione Retail, la société regroupant les Galeries Lafayette de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, dénoncent un manque de transparence de la direction et appellent à des débrayages massifs mardi. De son côté, la CFDT, premier syndicat au sein du groupe Hermione Retail, a appelé ses salariés à débrayer mardi. La déléguée syndicale centrale CFDT au sein du groupe, Muriel Scanzi, a expliqué que le débrayage devait avoir lieu mardi prochain, de 12H00 à 14H00.

Pas de fermeture prévue promet HPB

Hermione Retail détient 26 magasins Galeries Lafayette répartis « sur l'ensemble du territoire français ». Ces franchises avaient été rachetées au groupe familial Galeries Lafayette en 2018. « Il n'y a pas, sur les magasins affiliés Galeries Lafayette relevant d'Hermione Retail, de projet de fermeture de magasin, ni acté, ni en réflexion », a assuré un porte-parole au lendemain d'un appel au débrayage émanant d'un des syndicats du groupe.

Ce n'est pas la première fois que les représentants du personnel font part de leurs préoccupations. Ils avaient déjà exercé leur droit d'alerte en décembre pour obtenir des informations sur la situation d'HPB. « Un mois après le lancement de cette procédure, la direction refuse de communiquer les documents demandés par l'expert sur la trésorerie de l'entreprise ou la justification des flux avec la société holding » HPB, ont regretté jeudi les représentants du personnel par communiqué.

« Dans l'ensemble, les performances commerciales de Hermione Retail sont bonnes », a assuré le porte-parole d'HPB, et le groupe n'est « pas loin d'avoir retrouvé ses performances d'avant 2019 ». Les documents demandés sont « en cours de transmission », a-t-il affirmé.

Sont concernés les magasins situés à Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rouen, Saintes, Tarbes et Toulon, acquis en 2018 par Michel Ohayon. Dans ces villes, HPB promettait de dynamiser l'offre commerciale avec une solution « tout en un », puisque l'entité détient des enseignes généralistes (Galeries Lafayette), mais aussi spécialisées sport, jouet ou textile.

Mouvements financiers suspects

Mais HPB et ses autres enseignes font l'actualité pour d'autres raisons ces dernières semaines. Camaïeu, ancien fleuron nordiste du prêt-à-porter, a été liquidé abruptement fin septembre, laissant plus de 2.000 salariés sur le carreau. Quant à Go Sport, il a été placé en redressement judiciaire ces dernières semaines, en attendant que des repreneurs se manifestent d'ici au 10 mars.

Gap France fait également partie de la galaxie d'enseignes reprises par Michel Ohayon et suscite des interrogations de la part de salariés de Go Sport. Ils s'étonnent de quelques 36 millions d'euros de trésorerie de leur enseigne, financièrement mal en point, vers HPB. En effet, HPB avait de son côté annoncé mi-janvier « l'acquisition de Gap France par Go Sport » pour 38 millions. Un an plus tôt Gap avait été racheté pour un euro.

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Alertés par ces précédents, les syndicats CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC des Galeries Lafayette observent que « les projets qui avaient été annoncés sont au point mort, l'effectif est réduit au minimum » et que « le blocage des livraisons de marchandises depuis quelques jours renforce encore les craintes des représentants du personnel sur la pérennité de l'entreprise et de ses 750 emplois ».

En dehors de HPB, trois autres holdings, ayant investi dans l'hôtellerie, de l'homme d'affaires Michel Ohayon ont été placées en redressement judiciaire à la suite du non-remboursement de plus de 200 millions d'euros d'emprunts, à Bank au China.

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