Avec Omicron, les croisières ne s'amusent plus. Du tout

Malgré l'argument avancé par les croisiéristes selon lequel le pourcentage de passagers concernés est faible et qu'il s'agit essentiellement de cas asymptomatiques, le variant Omicron met sens dessus dessous l'écosystème des croisières, avec force passagers mis à l'isolement voire obligés de circuler à bord avec un bracelet électronique, et nombre de bateaux détournés ou en quarantaine, le tout fortement médiatisé.
Le 12 novembre dernier, la croisière organisée par Atlas Ocean Voyages devait s'interrompre après la découverte de cas de Covid-19 parmi les passagers et l'équipa à bord de son navire, le World Navigator, forcé de rejoindre le port de Buenos Aires (Argentine). Cette même compagnie a annulé, hier 6 janvier 2022, une autre croisière en Antarctique, pour plusieurs cas de Covid détectés parmi les passagers comme parmi l'équipage.
Le 12 novembre dernier, la croisière organisée par Atlas Ocean Voyages devait s'interrompre après la découverte de cas de Covid-19 parmi les passagers et l'équipa à bord de son navire, le World Navigator, forcé de rejoindre le port de Buenos Aires (Argentine). Cette même compagnie a annulé, hier 6 janvier 2022, une autre croisière en Antarctique, pour plusieurs cas de Covid détectés parmi les passagers comme parmi l'équipage. (Crédits : Reuters)

Depuis le début de la pandémie, de nombreuses croisières sont interrompues et déroutées à cause de cas de Covid détectés après l'embarquement. Mais la situation s'accélère encore avec le variant Omicron, extrêmement contagieux. Pour le secteur des croisières, qui représentait encore en 2019 quelque 49 milliards de dollars, c'est, après la mise à l'arrêt complète des débuts de la pandémie, un nouveau terrible coup de bambou, affirme une étude du cabinet Roland Berger.

"Ce secteur a été extrêmement pénalisé. Ils ont perdu des dizaines de milliards de dollars", explique Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé français Protourisme. Avec Omicron, "ils vont subir la médiatisation (des cas) et la perte de clients", prédit-il.

Et pourtant, fin décembre, malgré ce nouveau variant Omicron, Richard Fain, PDG du Royal Caribbean Group voulait y croire, avec sa version "optimiste" qui prévoyait une "année de transition solide en 2022 et une très bonne année 2023".

Las, malgré l'argument avancé par les croisiéristes selon lequel le pourcentage de passagers concernés est faible et qu'il s'agit essentiellement de cas asymptomatiques, le variant Omicron met sens dessus dessous l'écosystème des croisières, avec force passagers mis à l'isolement, et nombre de bateaux détournés ou en quarantaine, le tout fortement médiatisé.

Bateau dérouté et mis en quarantaine, bracelet électronique pour les passagers...

Ainsi, mercredi, un bateau effectuant une croisière au large de Hong Kong avec 3.700 personnes à bord a été forcé de revenir au port en raison de la présence à bord de 9 cas contacts d'un foyer de contamination au variant Omicron du coronavirus, selon les autorités.

Les autorités sanitaires de Hong Kong ont ordonné au Spectrum of the Seas de la compagnie Royal Caribbean Cruises de revenir un jour plus tôt que prévu (voir photo Reuters ci-dessous), après avoir découvert la présence à bord de 9 personnes (sur 3.700, donc) ayant été en contact avec un porteur du variant Omicron du coronavirus. Les quelque 2.500 passagers et 1.200 membres d'équipage ne seront autorisés à débarquer qu'après avoir été testés négatifs au Covid-19. En attendant, "nous devons porter des bracelets électroniques pour tracer nos mouvements à bord", a raconté par téléphone une passagère à l'AFP.

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Royal Caribbean Cruise

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De fait, les "bulles sanitaires" (vaccination obligatoire, tests multiples) mises en place par les compagnies sur leurs bateaux lors de la reprise des voyages au printemps 2021, ne sont pas efficaces à 100%.

Autre exemple, en Italie, au moins 45 vacanciers sur les 4.813 du paquebot Grandiosa de la compagnie MSC ont été placés en quarantaine dans le port de Gênes, et en Espagne, 3.000 passagers de l'AIDAnova ont été débarqués à Lisbonne au lieu des Canaries après la détection de 68 cas positifs.

Au Brésil, les compagnies de croisières ont annoncé elles-mêmes suspendre les voyages jusqu'au 21 janvier en raison de "divergences" avec les autorités sanitaires sur l'application des protocoles Covid décidés il y a deux mois.

Covid, cruises, The Queen Elizabeth,

[Photo: le 4 janvier, le navire de croisière 'Queen Elizabeth', amarré en Galice à La Corogne (Espagne), après que 22 cas positifs aient été détectés parmi les 1.281 passagers qu'il accueille et les 976 membres d'équipage qui y travaillent après l'embarquement la veille. L'un des passagers positifs a été transféré dans un hôpital et le reste des personnes infectées (et leurs proches) ont été isolés dans un hôtel de la ville. Crédit: Reuters]

Les croisiéristes mécontents de l'avertissement du CDC américain

Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires (CDC) ont remonté le seuil d'alerte et recommandé d'éviter les croisières, y compris pour les personnes vaccinées. La clientèle américaine représentait en 2019, avant pandémie, 48% des 30,5 millions de passagers dans le monde, selon une étude du cabinet Roland Berger.

La décision du CDC "laisse particulièrement perplexe", a réagi dans un communiqué l'association internationale des croisiéristes, CLIA, qui avance que "les cas identifiés sur les navires de croisière ne représentent qu'une infime minorité de la population totale à bord - bien moins que sur la terre ferme - et que la majorité de ces cas sont asymptomatiques ou de nature bénigne, ne représentant qu'une charge minime, voire nulle, pour les services médicaux à bord ou à terre".

"Ce que nous avons appris tout au long de cette pandémie, c'est que rien n'est à l'épreuve du virus à 100%, rien", se défend auprès de l'AFP un cadre d'une grande compagnie mondiale souhaitant rester anonyme.

"Tous les passagers sont entièrement vaccinés et 100% de la population - équipage et passagers - est testée à plusieurs reprises avant et pendant la croisière", ajoute-t-il, "aucun hôtel, centre de vacances, train, bus, ne teste 100% de ses clients comme nous le faisons".

Moins de baisses de réservations et d'annulations qu'avec Delta

Fin décembre, la compagnie Royal Caribbean Cruises, annonçait déjà dans un communiqué, "une baisse des réservations et une augmentation des annulations pour les navigations à court terme mais à un degré moindre que celui connu avec le variant Delta".

Norwegian Cruise Line, autre géant du secteur, a annulé huit destinations entre le 5 janvier et le mois d'avril "en raison des restrictions de voyages actuelles".

Les compagnies font aussi face au cas positifs dans leur personnel naviguant. Au Brésil, 60% des cas positifs recensés par les autorités sanitaires étaient des membres d'équipage tout comme 60 des 68 cas en Espagne sur l'AIDAnova.

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Commentaires 6
à écrit le 07/01/2022 à 11:58
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La faiblesse des croisiere est dû au personnes qui ne porte pas le masque dans les zones de rassemblement ex salle de spectacles ou Bar. Et x est pas les plus jeunes. Les vroisieriste devrait exiger une validation vaccinale obligatoire

à écrit le 06/01/2022 à 19:04
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assez logique: les croisieres ont pour clientele les vieux et ceux ci ont peur du covid (a raison, si c est benin pour un jeune il peut etre mortel pour un octogenaire, le coeur de cible des croisieristes)

le 07/01/2022 à 9:38
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(a raison, si c est benin pour un jeune il peut etre mortel pour un octogenaire, le coeur de cible des croisieristes) Ce qui le cas aussi de la grippe saisonnière.En 2016, il y avait le même nombre de morts par jour dans les hôpitaux qui étaient ...

à écrit le 06/01/2022 à 18:05
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Sur terre aussi on ne s'amuse plus. En France tout du moins.

à écrit le 06/01/2022 à 17:44
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Peut on encore appeler croisière un séjour sur l'eau dans une HLM flottante, dont les activités proposées à bord et en escale sont purement commerciales ? Quel autre plaisir que de naviguer à la voile en équipage, éviter les ports, se contenter d'un...

à écrit le 06/01/2022 à 17:26
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Ils souffrent surtout d'une clientèle particulière,partir en vacances dans une chambre de 9 m2 dans une centre commercial flottant reste particulier.

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