À l'heure où le marché de la seconde main est estimé à 105 milliards d'euros à l'échelle mondiale, selon une enquête de Bpifrance, et à 7 milliards d'euros en France, d'après une étude de l'entreprise Tripartie, les achats d'occasion prennent une place toujours plus grande dans la consommation. Les chiffres confirment cette tendance : au regard d'un sondage réalisé par Ifop auprès de 2.000 Français, 64% d'entre eux disent avoir acheté au moins un produit d'occasion durant les douze derniers mois et 52% des non-consommateurs de produits d'occasion envisagent de le devenir
Tant est si bien que la concurrence fait rage dans le monde de l'occasion et de plus en plus nombreux sont les acteurs à se positionner sur ce marché florissant. Parmi eux, figure celui qui se présente comme le leader européen de l'achat-revente de produits d'occasion liés à l'univers de la maison : Happy Cash France. Le groupe, dont le siège historique est basé à Saint-Hermine (Vendée), réunit les enseignes Happy Cash (105 magasins), Happy Troc et Happy Repair (réparation de smartphones, tablettes) où les étiquettes affichent des réductions allant de -10% jusqu'à -80% par rapport au prix du neuf. Il se partage ce marché avec des plateformes d'achat et vente d'occasion (E-bay, Leboncoin, Vinted, etc.) et des acteurs physiques, comme Troc.com, La Trocante, Troc de l'île, Cash Converter, Cash Express ou encore Easy Cash.
« Le marché de la seconde main en plein essor depuis 15 ans, avec une croissance régulière de 5% », indique Pascal Lebert, son président.
Si la motivation écologique peut être présente, ce n'est pas ce qui va déterminer l'achat, d'après lui. Il estime entre 5% et 10% seulement la part des achats qui serait dictée par une prise de conscience écologique. Acheter d'occasion est surtout une manière de faire des économies.
Le « boom » de Noël
Inflation oblige, l'occasion prend donc de plus en plus le pas sur le neuf. Et les achats réalisés à l'occasion des fêtes de fin d'année en sont une parfaite illustration. Cette année, le budget moyen des Français pour Noël est de 549 euros, c'est 19 euros de moins qu'en 2022, d'après une enquête Cofidis. Offrir à cette occasion un cadeau de seconde main devient donc une pratique totalement assumée. Pour preuve : 38% des Français ont l'intention d'acheter cette année un ou plusieurs cadeaux de seconde main pour Noël, toujours selon le sondage Ifop.
Sans surprise, le groupe Happy Cash observe une hausse de ses ventes à l'approche des fêtes, qui représentent 16% à 17% de son chiffre d'affaires annuel. Parmi les produits phare de cette fin d'année : la téléphonie, les jeux vidéo, le libre-service (livres, BD, CD....), les ordinateurs pour gamers, les jeux de société... Cette année encore le groupe vendéen va donc clore une année sous le signe de la croissance.
« En 2022, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 126 millions d'euros, en hausse de 8% par rapport à 2021. Cette année, il devrait connaître une hausse comprise entre 8% à 10% et nous tablons sur une progression de 15% à 20% l'année prochaine », prévoit Pascal Lebert.
En moyenne, selon un baromètre réalisé en interne, un magasin du groupe Happy Cash attire entre 200 et 1.400 clients par jour dont le panier moyen avoisine 50 euros à 60 euros.
15 à 20 nouveaux magasins par an
Signe d'un marché en plein essor, son réseau de magasins ne cesse de grandir depuis les premières ouvertures en 1979. Il comptabilise aujourd'hui 170 points de vente, dont 145 en France (les autres sont en Belgique, au Luxembourg, en Espagne et en Allemagne), sous forme de franchises principalement mais aussi de succursales (une dizaine).
« Nous ouvrons 15 à 20 magasins par an en moyenne. Cette année, nous comptons 16 ouvertures (2 Happy Troc et 14 Happy Cash) et, l'année prochaine, entre 15 et 30 magasins viendront étoffer le réseau », assure le patron.
Observant une réelle demande pour la réparation de téléphones, une nouvelle enseigne a vu le jour en 2023 : Happy Repair présente sous forme de corners. Le groupe en a déjà ouvert cinq et table sur une trentaine en 2024.
Un concept qui s'exporte
Si, en France, le marché de l'occasion s'affirme comme un segment solide de la distribution, c'est le cas aussi au Maroc. Une aubaine pour le groupe vendéen Happy Cash qui vient de nouer un partenariat stratégique avec le leader de la distribution locale, le groupe Marjane, dont l'actionnaire majoritaire est la Holding Al Mada et dont le pôle distribution comprend les enseignes Marjane avec 38 hypermarchés, Acima avec 40 supermarchés et Electroplanet avec 24 magasins. Le but de cette collaboration franco-marocaine vise à « répondre aux attentes des consommateurs en quête de produits plus accessibles », souligne Pascal Lebert.
« Dans le cadre de ce contrat de conseil, nous allons l'accompagner dans le développement de ce concept d'achat-revente de produits d'occasion, du lancement à l'animation », poursuit le président.
Une équipe d'une dizaine de personnes du groupe Happy Cash sera affectée au projet. « Nous apporterons notre expertise et notre expérience métier pour imaginer avec eux les espaces au sein des magasins, l'organisation des flux, le sourcing des produits, les approvisionnements, etc », enchaîne Pascal Lebert.
Sous une marque propre en cours de développement, les trois premiers espaces de vente dédiés aux achats d'occasion liés à l'univers de la maison seront disponibles au cours du premier trimestre 2024 dans les magasins pilotes du groupe marocain à Casablanca, Marrakech et Mohammédia. « L'objectif est d'ouvrir 30 à 40 magasins d'ici à un an », affirme encore le patron.
Si ce partenariat est une première pour le groupe vendéen, d'autres devraient suivre, si l'on en croit Pascal Lebert qui aurait été approché par des groupes français et étrangers. « Des projets pourraient voir le jour dans les mois à venir », promet-il.
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