Tesla ne connaît pas la crise... Le constructeur californien de voitures 100% électriques a déjoué les pronostics en annonçant une hausse de 20% de ses livraisons au troisième trimestre au moment-même où les constructeurs automobiles voient leurs livraisons fondre, faute de semi-conducteurs. Tesla a donc livré près de 241.300 voitures entre juillet et septembre, là où les analystes s'attendaient à 220.000 livraisons.
Tesla a gardé ses capacités de production
Le groupe fondé par le flamboyant Elon Musk est parvenu à limiter l'impact de la pénurie de semi-conducteurs. D'abord, parce que Tesla n'a jamais perdu ses "slots" de livraison de puces auprès des sous-traitants, là où ses concurrents les avaient suspendus en 2020 faute de production après la fermeture des usines en pleine crise du Covid 19. Ces derniers n'ont pas retrouvé les capacités dédiées qui ont été immédiatement accaparées par l'industrie des télécoms. A l'inverse, Tesla, lui, était en pleine montée en cadence de sa production et avait donc besoin de maintenir sa chaîne d'approvisionnements telle quelle. Mais cela n'explique qu'en partie seulement l'exploit de Tesla puisque ses modèles sont particulièrement gourmands en puces électroniques.
Les équipes d'ingénieurs sont parvenus à modifier le système logiciel de ses différents modèles pour qu'il puisse s'adapter à d'autres puces. Ainsi, Tesla a pu s'adresser à divers fournisseurs de semi-conducteurs pour compenser les ruptures d'approvisionnements.
Si l'on en croit Elon Musk, le troisième trimestre aura été le plus critique en termes d'approvisionnements en puces électroniques. Autrement dit, les ventes auraient pu être encore meilleures. L'entrepreneur d'origine sud-africaine a récemment affiché sa confiance quant à la résorption de cette pénurie, jugeant qu'au rythme actuel de construction de nouvelles usines de semi-conducteurs, la crise serait terminée en 2022.
Cap vers les 750.000 voitures vendues
Pour Tesla, la route semble donc dégagée pour poursuivre la forte ascension de ses ventes. La marque a vendu 627.000 voitures sur les trois premiers trimestres, ce qui met à portée de main l'objectif de 750.000 livraisons sur l'année, soit une progression de quasiment 50% sur un an. Cette hausse correspond à l'objectif de progression annuelle que Tesla a communiqué aux investisseurs pour les prochaines années. L'arrivée de plusieurs nouveaux sites de production comme la très attendue usine de Berlin en Allemagne va permettre de nourrir ce rythme de croissance quasi-exponentiel.
Pour Elon Musk, c'est une victoire industrielle majeure. L'entrepreneur démontre que Tesla est définitivement sorti de ses difficultés à monter la cadence industrielle. En 2016, il avait annoncé qu'il atteindrait une capacité de 500.000 voitures par an en 2018... Un seuil qu'il n'a franchi qu'en 2020 en raison de process industriels insuffisamment rodés. Cet écueil avait également repoussé d'autant les profits qu'Elon Musk avait promis plusieurs années auparavant.
Des profits record
En 2021, Tesla gagne désormais de l'argent et sa trajectoire de croissance industrielle est en ligne avec les ambitions. Au fil des trimestres, la marque automobile californienne enchaîne les records de ventes et de profit. Au deuxième trimestre, elle avait même annoncé, pour la première fois, un bénéfice net supérieur à un milliard de dollars, avec un chiffre d'affaires presque doublé à 12 milliards.
Ces bonnes nouvelles ont permis d'effacer les doutes des marchés qui avaient sanctionné l'action Tesla passé de 760 dollars en avril à un plus bas de 550 dollars mi-mai. Aujourd'hui, le titre caresse les 800 dollars, ce qui valorise Tesla autour du chiffre incroyable de 782 milliards de dollars (671 milliards d'euros). Soit, dix fois Volkswagen, le premier groupe automobile mondial...
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