La banque centrale du pays a déjà pointé dans de précédents documents le risque que représente l'endettement des entreprises. Il est considéré comme particulièrement important en cas d'une reprise lente de l'activité économique, car il compliquerait le remboursement des dettes contractées au printemps pour faire face au choc de trésorerie associé au premier confinement. Et serait en plus « de nature à dégrader fortement la situation financière des entreprises les plus fragiles », a souligné la banque centrale dans son rapport semestriel sur l'évaluation des risques du système financier français.
Un tel scénario, avec « une augmentation importante des défauts des sociétés non financières serait de nature à peser sur les résultats des banques, via une augmentation des pertes et provisions », a poursuivi l'institution.
Risque "stable" de crise financière
Concernant les ménages, « en cas de hausse marquée du chômage, leur solvabilité pourrait se détériorer », a noté la Banque de France, même si « pour l'instant, grâce aux mesures de soutien à l'emploi (...) il n'y a pas eu d'augmentation de l'insolvabilité », a pointé lors d'une conférence de presse virtuelle Sylvie Goulard, sous-gouverneure de l'institution.
De plus, « on a des banques et de compagnies d'assurance qui ont des niveaux de solvabilité qui sont tout à fait robustes », a ajouté Jean Boissinot, conseiller des gouverneurs de la Banque de France. En somme, le tableau dessiné par l'institution reste proche de celui d'il y a six mois, avec en plus une amélioration concernant le risque de marché.
Alors que le risque d'une crise financière était considéré comme « plutôt à la hausse » en juin, il est maintenant jugé « stable », a pointé Jean Boissinot, quand Sylvie Goulard a signalé que « le choc du premier semestre a été endigué ».
L'effondrement observé en mars a été effacé depuis et plusieurs indices boursiers ont renoué avec des niveaux records. Toutefois, « une dégradation marquée des prix d'actifs pourrait se matérialiser en cas de choc adverse », prévient le rapport.
Parmi les autres risques à surveiller, la Banque de France a également attiré l'attention sur les taux d'intérêt qui devraient rester bas ainsi que sur le changement climatique et la numérisation de l'économie, qui fait encourir des risques de cyberattaques. Pour ces derniers, ce ne sont « pas des risques préoccupants pour les trois mois qui viennent » mais il ne faut « surtout pas les perdre de vue », a souligné Jean Boissinot.
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