Banques recherchent experts IFRS désespérément

Au cours des dernières années, ces quelques lettres, IFRS, sont devenues le cauchemar d'un monde financier par ailleurs bien organisé. Si la date d'application de ces nouvelles règles comptables a expiré, les recruteurs rapportent que les institutions financières sont toujours à la recherche d'experts qualifiés.

Depuis le 1er janvier 2005, toutes les sociétés cotées de l'Union européenne doivent établir leur communication financière selon le nouveau corps de normes comptables édicté par l'International Accounting Standards Board (IASB). Ces nouvelles règles initialement appelées IAS puis renommées IFRS (International Financial Report Standards) se veulent plus précises que les anciennes normes comptables locales (UK Gaap, French Gaap, ...).

Pour les banques d'investissement, les normes IAS 32 et IAS 39 sont devenues de véritables casse-têtes. "L'IAS 32 n'est qu'une norme de communication", estime Terry Harding, associé chez KPMG. "Pour les banques, il s'agit d'expliquer comment elles gèrent les risques de marché et comment elles comptabilisent les instruments dérivés qui les couvrent. L'IAS 39 traite elle aussi de la comptabilité de couverture et conduit les banques à conclure d'une autre façon ces transactions".

Selon Olivier Grundy, responsable des départements banques et maisons de titres chez Deloitte & Touche, comme pour l'ensemble des acteurs concernés par les IFRS, les nouvelles normes ont créé des besoins en comptables très qualifiés pour superviser les transactions réalisées par les équipes de front office des banques d'investissement. "Les entreprises clientes des banques ont également dû passer aux IFRS", précise-t-il, avant de poursuivre: "les montages qui pouvaient être comptabilisés hors bilan dans les anciennes normes locales sont désormais réintégrés au bilan. Les équipes du front office doivent penser les opérations en fonction de ces nouvelles contraintes".

Prime de 10% minimum

Russel Schofield Bezer, directeur général et responsable de la vente des dérivés pour les corporates d'Europe du Nord chez JP Morgan, explique que les IFRS ont généré un besoin en comptables polyvalents susceptibles d'épauler les vendeurs. "Le passage aux IFRS a amené les banques à sérieusement considérer la nécessité de recruter des gens comprenant le traitement comptable et fiscal de l'ensemble des produits dérivés", indique-t-il. "Nous cherchons des comptables capables d'appréhender les principes comptables d'un produit à tous les niveaux: dette, action, change"

Malheureusement, les spécialistes de ces nouvelles normes ne sont pas légion. "Il y a toujours une forte pression sur le marché pour trouver des gens avec les bonnes compétences dans ce domaine complexe et nouveau de la comptabilité", observe Olivier Grundy. Avec Terry Harding, ils constatent que les banques d'investissement sont venues débaucher leurs équipes de spécialistes IFRS nouvellement formées.

Les recruteurs estiment que les banques sont prêtes à payer davantage les candidats qui auraient une expérience particulière dans l'application des normes IAS 32 et 39. Tara Ricks, directeur général de Joslin Rowe Associates, situe cet effort salarial entre 10 et 20%. Le responsable de la branche "executive finance" chez Michael Page City (Londres) va même un peu plus loin. "Avec 5 ans d'expérience après le diplôme d'expertise-comptable, le salaire de base atteint généralement 65.000 livres dans une banque d'investissement. Ceux qui ont une bonne expérience des IAS peuvent prétendre à un salaire entre 80 et 95.000".

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