HSBC France : les syndicats inquiets à la veille de la cession de la banque de détail

La filiale tricolore d'HSBC s'apprête à passer sous le commandement de la société de financements My Money Group le premier janvier 2024. Les élus syndicaux, laissés sur le pas de la porte, lancent une offensive contre la direction.
(Crédits : LIM HUEY TENG)

À compter du 1er janvier 2024, les 750.000 clients particuliers et professionnels d'HSBC France seront transférés vers une nouvelle banque, renommée pour l'occasion Crédit Commercial de France (CCF). Les 3.500 salariés seront répartis dans un bouquet de 250 agences, mais cela devrait se faire sans les représentants syndicaux. Le délégué syndical national FO Eric Poyet a fait part de sa « grande frustration » pour les 82 salariés et élus syndicaux concernés.

Après une tractation qui aura duré plusieurs années, la filiale passera sous la gestion de la société My Money Group (MMG), détenue par le fonds américain Cerberus via une société basée aux Pays-Bas.

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Un transfert refusé

L'inspection du travail s'est, en effet, opposée à ce que ces salariés dits « protégés » soient transférés dans la nouvelle entité, selon plusieurs sources syndicales.

La raison ? Elle n'avait pas en sa possession l'agrément bancaire, pourtant obtenu le 24 novembre par MMG auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des banques et des assurances.

« C'est comme si vous étiez à la gare, que le train partait et que vous restiez sur le quai », résume Eric Poyet.

Le 12 décembre, HSBC a fait appel à la décision auprès du ministère du Travail, qui a quatre mois pour confirmer ou infirmer la décision de l'inspection, toujours selon des sources syndicales.

Le délégué syndical national FO souligne « qu'il n'y aura personne » en attendant de nouvelles élections syndicales. Pour mettre de l'eau dans le vin, HSBC a proposé lors d'un comité social et économique (CSE) exceptionnel, le 27 décembre, de mettre à disposition au nouveau CCF certains de ces salariés protégés.

Ces salariés, bien qu'ils conserveront leur mandat, n'auront pas accès à leurs outils de travail. Une situation jugée « inconfortable » par Marie-Noëlle Darretche, déléguée syndical nationale adjointe au sein de la CFDT.

Les syndicats passent à l'offensive

Parmi les élus syndicaux de HSBC en France, ceux de la CFDT sont de loin les plus véhéments contre leur direction. Dans un tract publié le 22 décembre, ils dénonçaient une « maltraitance généralisée » envers les salariés et les représentants du personnel.

« Il y a de fortes inquiétudes chez les salariés qui demeurent sans perspective de leur avenir », a martelé le secrétaire général CFDT banques et assurances, Thierry Tisserand.

La société a par ailleurs enregistré de nombreux départs, principalement des démissions selon Bruno Ronsin, élu CFTC. Elle communiquait jusqu'à présent sur un effectif de 3.900 salariés à transférer, contre 3.500 aujourd'hui.

Face aux appels de phares, l'acquéreur semble faire profil bas concernant la nouvelle stratégie commerciale, d'après M. Tisserand.

(Avec AFP)

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