Le Livret A pèse sur les résultats de BPCE, le bénéfice net trimestriel en baisse de 18%

Au deuxième trimestre 2023, le bénéfice net du groupe bancaire s'établit à 973 milliards d'euros, annonce BPCE ce mercredi. La banque est notamment affectée par le taux élevé du Livret A, qui conduit les épargnants à privilégier ce produit réglementé.
Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a pour sa part baissé de 9% à 5,5 milliards d'euros.
Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a pour sa part baissé de 9% à 5,5 milliards d'euros. (Crédits : Philippe Wojazer)

Article mis à jour à 20h20

Le groupe bancaire BPCE a enregistré un bénéfice net en baisse de 18% au deuxième trimestre, freiné par le Livret A notamment. Le profit net est ainsi tombé à 973 millions d'euros, même si son recul est moindre que celui subi au premier trimestre, selon un communiqué publié mercredi. Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a pour sa part baissé de 9% à 5,5 milliards d'euros.

Lire aussiNouveau record pour le Livret A avec une collecte nette de près de 26 milliards d'euros

C'est un résultat « sans surprise » et conforme à « nos anticipations », a réagi auprès de l'AFP Nicolas Namias, président du directoire de BPCE.

Alors que la baisse du bénéfice s'élevait à 29% au premier trimestre, « la décélération de la baisse » est plutôt vue d'un bon œil par le groupe. Comme au trimestre précédent, BPCE est avant tout pénalisé par la hausse des taux. En effet, elle oblige les banques à rémunérer davantage l'épargne. L'effet bénéfique de cette hausse, via l'octroi de crédits à un taux plus élevé pour la banque, est lui plus lent à se manifester. De fait, seuls les nouveaux prêts accordés sont concernés.

62 milliards d'euros

A fin décembre dernier, le groupe BPCE conservait dans ses comptes près de 62 milliards d'euros de Livret A et de Livret de développement durable et solidaire (LDDS), de quoi représenter pas loin de 2 milliards d'euros de rémunération à servir à ses clients dans une année pleine avec un taux à 3%. C'est de loin la première banque française exposée à cette charge, devant le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel.

Le groupe a d'ailleurs calculé que hors épargne réglementé, le bénéfice net est en hausse de 10%, notamment grâce à « une dynamique commerciale forte » et à « une maitrise des charges ». Dans le détail, le pôle Banque de proximité et assurance (BPA) a vu son PNB décroître de 11% au second trimestre, tandis que Global financial services, qui regroupe les métiers dits « mondiaux » issus de la banque Natixis, a vu son activité progresser de 2%. Dans ce dernier pôle, les revenus de la banque de grande clientèle, dédiée aux grandes entreprises et institutions, ont crû de 7%, avec une forte croissance de l'activité fusion acquisition « dans un contexte de marché peu dynamique », selon le communiqué.

Un coût du risque en baisse

Avec la hausse des taux et l'incertitude économique, les fusions acquisitions ont nettement ralenti jetant un coup de froid sur le secteur. Avec 121 millions d'euros de revenus au premier semestre (+37% sur un an), cette activité reste cependant encore minime par rapport à l'ensemble du groupe BPCE. La gestion d'actifs et de fortune a de son côté connu une baisse de l'activité de l'ordre de 5% entre avril et juin.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est en baisse de 23% sur un an au deuxième trimestre, à 342 millions d'euros. Néanmoins, dans le détail, le groupe a repris 229 millions de provisions sur les encours dits sains, c'est-à-dire ceux dont le risque d'impayé n'est pas matérialisé. Mais sur les encours douteux, qui regroupe des dossiers particuliers avec un risque identifié, BPCE a plus que doublé ses provisions, sur un an, à 571 millions d'euros.

Lire aussiCasino : pourquoi le distributeur est loin d'être tiré d'affaire

Le trimestre a en effet été marqué par la déconfiture du groupe Casino, qui a fini par trouvé un accord sur son sauvetage. Il prévoit une forte réduction de sa dette, à laquelle la plupart des banques françaises, si ce n'est toutes, étaient exposées. Lors de la publication de ses résultats la semaine dernière, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a indiqué avoir passé des provisions sur ce dossier, sans en dévoiler le montant.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 03/08/2023 à 9:44
Signaler
Normal. Quand on pose la question de "qui va payer la transition écologique?" on obtient les réponses suivantes: 1) ce ne seront pas les riches (pas d'ISF vert, comme suggéré par Pisani). 2) Cela ne passera pas par les impôts des entreprises (suppres...

à écrit le 03/08/2023 à 9:23
Signaler
Rémunérer l'épargne à 3% quand l'inflation est à 5%, ce n'est tout de même pas scandaleux. Il est vrai que les banques ont de tout temps en France biberonné à la non rémunération des dépôts (même dans les années 80 où l'inflation était de 15%). Il fa...

à écrit le 03/08/2023 à 1:14
Signaler
On me reproche d'avoir alimenté mon livret A, maintenant? De m'avoir encouragé à épargner est mauvais pour la France? J'attends des explications de Le Maire.

à écrit le 02/08/2023 à 22:11
Signaler
ça m'attriste, une cagnotte en ligne peut-être pour aider ces honnêtes travailleurs?

à écrit le 02/08/2023 à 20:00
Signaler
N'oublions pas que durant la crise des dettes souveraines, le sauvetage des banques françaises a coûté (seulement) 30 milliards d’euros aux contribuables. Moi aussi je peux faire de l'ironie, comme le groupe BPCE. En 2007, avant la grande conflagrati...

à écrit le 02/08/2023 à 18:56
Signaler
On peut le voir aussi dans le sens où la BPCE se faisait du fric grâce à un taux d'intérêt ridicule du livret A et les taux proches de zéro ils ont duré très longtemps. Non non encore une fois on ne va pas pleurer pour des banquiers.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.