« Méga scandale » Danske Bank : une enquête de plus, inquiétude de Moody's

L'affaire de blanchiment estimée à 200 milliards d'euros intéresse aussi l'agence britannique de lutte contre la criminalité. L'agence de notation Moody's a dégradé la perspective de la note de la première banque danoise.
Delphine Cuny
Pour l'agence Moody's, « la perspective négative reflète les risques pouvant découler d'autres enquêtes et d'amendes réglementaires potentielles, en plus du processus de rétablissement de la confiance avec les clients, les investisseurs et les contreparties ».
Pour l'agence Moody's, « la perspective négative reflète les risques pouvant découler d'autres enquêtes et d'amendes réglementaires potentielles, en plus du processus de rétablissement de la confiance avec les clients, les investisseurs et les contreparties ». (Crédits : Danske Bank)

« C'est un méga scandale ! », a réagi Margrethe Vestager, la célèbre commissaire européenne à la concurrence, au sujet de l'affaire de blanchiment éclaboussant la première banque danoise, Danske Bank, qui suscite la stupeur dans son pays. Ce scandale, portant sur des transactions suspectes pouvant atteindre le montant colossal de 200 milliards d'euros, a enchaîné les rebondissements ces derniers jours. L'agence britannique de lutte contre la criminalité, la NCA, a indiqué ce vendredi 21 septembre enquêter sur cette affaire impliquant plusieurs sociétés enregistrées au Royaume-Uni.

Selon le rapport d'enquête indépendant rendu public par Danske Bank, les clients britanniques étaient, après les Russes, et devant ceux des îles Vierges britanniques, les contingents les plus importants du portefeuille de clients non-résidents de la filiale estonienne qui font l'objet de soupçons. L'agence Moody's  s'inquiète elle aussi de ce scandale et de ses conséquences. L'agence de notation a annoncé ce vendredi placer la note de Danske Bank sous perspective négative, laissant planer la menace d'une possible dégradation.

« La perspective négative reflète les risques pouvant découler d'autres enquêtes et d'amendes réglementaires potentielles, en plus du processus de rétablissement de la confiance avec les clients, les investisseurs et les contreparties», justifie l'agence dans un communiqué.

Pour l'instant, Danske Bank n'a passé aucune provision dans ses comptes au sujet de cette affaire.

Amendes potentielles

Le gouvernement danois a déclaré que la banque était exposée à une amende pouvant atteindre 4 milliards de couronnes (environ 540 millions d'euros). Ce qui semble assez peu au regard de la perte de valeur boursière de la banque. L'action Danske Bank baisse encore de 2,7 % ce vendred 21 septembre à la Bourse de Copenhague. Depuis le début de l'année, elle a chuté d'un tiers et capitalise un peu plus de 21 milliards d'euros.

Jeudi 20 septembre, au lendemain de la démission du directeur général de Danske Banke, Thomas Borgen, l'autorité danoise des marchés financiers (Finanstilsynet) a annoncé avoir rouvert l'enquête qu'elle avait refermé en mai dernier. Elle avait alors blâmé la banque  pour « des manquements graves dans la gouvernance » et l'avait enjoint de mettre davantage de capital en réserve  (5 milliards de couronnes danoises, environ 670 millions d'euros), estimant qu'elle présentait un risque plus élevé en matière de réputation et de conformité. Elle n'avait cependant pas jugé utile d'engager des poursuites judiciaires contre le management ou des employés impliqués.

Danske Bank fait aussi l'objet d'enquêtes criminelles au Danemark et en Estonie. Les autorités américaines auraient aussi ouvert une enquête, mais n'ont pas confirmé. Si l'audit du cabinet d'avocats, mandaté par Danske Bank, a estimé que le directeur général, le président et le conseil d'administration de la banque n'ont pas commis de faute sur le plan juridique, « nous pouvons arriver à une autre conclusion », a déclaré le procureur général de la répression de la délinquance financière internationale (SOIK), Morten Niels Jakobsen. Pour lui, « une institution bancaire doit connaître ses clients ».

Delphine Cuny

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Commentaires 4
à écrit le 23/09/2018 à 1:16
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et pendant ce temps asiatiques et américains maintiennent à fonds leur paradis fiscaux : ils sont juste un peu plus intelligent que nous,mais cela, nous le savions

à écrit le 22/09/2018 à 15:23
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Cette banque devrait partir aux usa, en ce moment on n'est pas trop regardant.

le 23/09/2018 à 1:18
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et ils ont bien raison , car cela permets à leur pays d'aller très très bien !! a l'inverse de la France qui se traîne à 0.8 % par an et qui augmente ses taxes chaque jour

à écrit le 21/09/2018 à 19:09
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« C'est un méga scandale ! » Quoi !? Vous parlez de Juncker à la tête de l'UE ? Ah non de la fraude fiscale massive européenne, ben logique qu'elle touche aussi la criminalité non ? Ya pas de petits bénéfices... Vous mettez un gars qui a passé...

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