Dassault Aviation a perdu de l'altitude en 2023

Après une année commerciale stratosphérique en 2022, Dassault Aviation a perdu de l'altitude en 2023. Pour autant, ce millésime reste de belle facture.
Michel Cabirol
Dassault Aviation n'a livré en 2023 que 26 Falcon et 13 Rafale alors qu'il visait dans ses prévisions 35 avions d'affaires et 15 avions de combat.
Dassault Aviation n'a livré en 2023 que 26 Falcon et 13 Rafale alors qu'il visait dans ses prévisions 35 avions d'affaires et 15 avions de combat. (Crédits : Dassault Aviation)

De stratosphérique à une altitude de croisière... En dépit d'une nette décélération des résultats commerciaux l'an dernier, Dassault Aviation reste à une belle altitude de croisière. Il était difficile de faire aussi bien en 2023 qu'en 2022 pour l'avionneur tricolore même si cela aurait pu être possible si tous les astres s'étaient alignés : la commande indienne attendue (26 Rafale Marine) et la dernière tranche indonésienne (18 appareils). Mais, la troisième et dernière tranche du Rafale Indonésie est arrivée un poil trop tard (8 janvier) et l'Inde prend son temps pour finaliser le contrat. Au total, Dassault Aviation a engrangé en 2023 dans son carnet de commande 60 Rafale supplémentaires (contre 92 en 2022) et 23 Falcon (contre 64 en 2022).

En dépit de cette décélération, le carnet de commande de Dassault Aviation a battu un nouveau record en devenant le plus important de l'histoire de l'avionneur : au 31 décembre 2023, le carnet de commandes se composait de 211 Rafale (141 export, dont 80 pour les Émirats Arabes Unis, et 70 pour la France), contre 164 Rafale fin 2022, et de 84 Falcon (contre 87 Falcon au 31 décembre 2022).

Gros coup de frein sur les ventes de Falcon

Lors d'une rencontre avec l'Association des journaliste de défense (AJD), le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier avait estimé début décembre que le marché de l'aviation d'affaires n'était « pas très bon », en raison d'un ralentissement de l'économie « un petit peu partout dans le monde. C'est vrai aux Etats-Unis, c'est vrai aussi en France et en Europe ». En outre, « la lutte contre l'inflation rend l'argent beaucoup plus cher et, par conséquent, cela ralentit les investissements des sociétés », avait-il précisé. Cela pèse sur les achats d'avions d'affaires. Et logiquement, cette tendance s'est répercutée sur les ventes de Falcon après « une très bonne année (2022, ndlr) en termes de prise de commandes ». La chute est sévère : - 78% de ventes de Falcon entre 2022 et 2023.

« Ceci dit le carnet de commandes est bien rempli, quasiment 90 avions en carnet de commandes Falcon à la mi-2023. Cette situation ne nous inquiète pas », avait alors expliqué le patron de Dassault Aviation.

Parmi les difficultés de l'aviation d'affaires, Eric Trappier avait également reconnu que Dassault Aviation, comme tous les autres avionneurs, avait « une vraie difficulté » : celle « de livrer les avions » en raison d'une « supply chain », qui souffre énormément pour atteindre les objectifs de livraisons des maîtres d'oeuvre. « Le contre-coup du Covid-19 avec un arrêt des productions, puis la reprise rapide (ramp up) pour nous aviation d'affaires et pour l'aviation commerciale, mettent difficulté les sous-traitants qui ont du mal à embaucher, à trouver le bon rythme pour suivre la montée en puissance » des maîtres d'oeuvre, avait expliqué le patron de Dassault Aviation. Résultat, « les maîtres d'oeuvre souffrent tous. Cette situation n'est pas propre à la France. C'est vrai aussi aux Etats-Unis. Nous avons les mêmes difficultés avec nos fournisseurs américains », avait-il précisé.

« On commence à voir des défaillances (dans la supply chain, ndlr). Donc nous sommes obligés d'envoyer des personnels de Dassault Aviation pour réaliser le travail chez les entreprises défaillantes, voire reprendre le travail parce que la défaillance est un peu plus grave », avait expliqué Eric Trappier.

Enfin, il estimait que cette situation perdurerait en 2024, « le temps que toute la chaîne amont se remette complètement en ordre de marche et en ligne avec nos cadences ». Il avait constaté que la supply chain Rafale avait « des problèmes similaires » mais à un degré bien moindre que celle des Falcon pour lesquels Dassault Aviation entretient cinq chaînes de production (Falcon 900, Falcon 2000, Falcon 8X, Falcon 7X, Falcon 6X).

Des livraisons de Falcon en nette baisse

Cette situation a perturbé les livraisons de 2023. Ainsi l'avionneur n'a livré que 26 Falcon (contre 32 en 2022) alors qu'il visait dans ses prévisions 35 avions d'affaires livrés. « Certifié le 22 août 2023, le Falcon 6X incluant l'application des améliorations post certification approuvées par l'EASA (Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne, ndlr) est entré en service en fin d'année 2023 », a également précisé Dassault Aviation dans son communiqué publié vendredi. Sur l'aviation de combat, Dassault Aviation n'a pu livrer que 13 Rafale (11 France, deux à l'export) contre une prévision de 15 livraisons. En 2022, 14 Rafale (13 à l'export, un à la France) avaient été livrés. Si Dassault Aviation rencontre des difficultés passagères, les fondamentaux de l'avionneur, dont le carnet de commandes, restent extrêmement solides.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 14/01/2024 à 12:11
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Bonjour, Mr Dassault n'as pas favoriser le développement de sont Done de combats, se qui est fort regrettable... L'avenir sera en grande partie des avions sans pilote, l'IA devient chaque jour plus performente et le combats aériennes plus difficil...

à écrit le 13/01/2024 à 13:02
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Ça ne peut pas être exceptionnel toutes années! Dans tous les domaines et encore plus dans des secteurs de pointe.

à écrit le 13/01/2024 à 10:54
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Et pk ça?Il y a des megacomandes en Inde p des Rafales Marines en Arabie Saudique des commandes aupres de Kazakhstan Uzbeknistan Kyrgizstan Serbie etc.

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