Eric Trappier convoitait à tout prix ce poste stratégique au sein de l'empire Dassault. Il l'a eu, comme l'a révélé vendredi dernier le journal l'Informé. Le PDG de Dassault Aviation a bien été nommé par le conseil de surveillance du Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD) président de GIMD (dit Groupe Dassault), a annoncé un communiqué de GIMD publié mercredi. Tout en conservant sa fonction de PDG de Dassault Aviation (Rafale et avions d'affaires Falcon), il prendra ce nouveau poste à partir du 9 janvier 2025, date à laquelle le mandat du très redouté et redoutable Charles Edelstenne (86 ans) prendra fin. L'homme fort du groupe Dassault dirige depuis le 28 mai 2018, date de la mort de Serge Dassault.
GIMD, qui est composé de Dassault Aviation, Dassault Systèmes, Le Figaro, Immobilière Dassault (société foncière cotée), Dassault Wine Estates (Château Dassault) et Artcurial (maison de ventes aux enchères pluridisciplinaire), pèse près de 13 milliards d'euros (2022), hors Thales détenu à 26,05% par Dassault Aviation. La famille Dassault, dont les intérêts sont représentés par GIMD, possède notamment 64% de Dassault Aviation et 40% de Dassault Systèmes. Ces participations en font la sixième fortune familiale française avec 32 milliards d'euros, selon le classement 2023 du magazine Challenges.
Choisi à l'unanimité
Voulant couper court à toutes polémiques, le communiqué de GIMD est clair. La famille Dassault a choisi à l'unanimité Eric Trappier, qui était notamment en compétition avec Bernard Charlès, le président du conseil d'administration de Dassault Systèmes, qui rapportera directement au conseil de surveillance. Le communiqué cite la fille et les deux fils de Serge Dassault, respectivement Marie-Hélène Dassault-Habert, Thierry Dassault, président du conseil de surveillance de GIMD, et Laurent Dassault ainsi que Héléna Dassault-Meilhan, fille aînée d'Olivier Dassault décédé dans un accident d'hélicoptère en mai 2021. Présidé par l'ex-PDG de Veolia et d'EDF Henri Proglio, le comité des sages, qui sert d'intermédiaire en cas de désaccord dans la famille, n'a pas eu à intervenir, explique-t-on à La Tribune.
La nomination d'Eric Trappier semble être une suite des plus logiques dans l'histoire du groupe Dassault. Âgé de 64 ans, le PDG de Dassault depuis 2013 pourrait d'ailleurs rester 20 ans à la tête de GIMD jusqu'à ses 85 ans. Ce proche de Charles Edelstenne, qui est celui qui a vendu le Rafale à l'exportation à plusieurs reprises (Égypte, Inde, Qatar, Grèce, Émirats Arabes Unis, Indonésie), a mis à l'abri l'avionneur pour au moins une dizaine d'année avec un carnet de commandes (211 Rafale, dont 141 à l'export, et 84 Falcon). Outre Bernard Charlès, le scénario d'une présidence à trois (Eric Trappier, Bernard Charlès, Olivier Costa de Beauregard, directeur général de GIMD) a été étudié. Mais cette hypothèse a rapidement été écartée. Enfin, Groupe Dassault n'aurait pas examiné de candidatures externes, assure-t-on à La Tribune.
Charles Edelstenne est quant à lui nommé président d'honneur de GIMD, « en témoignage de la reconnaissance de la famille pour l'ensemble de sa carrière dans le Groupe Dassault ». C'est l'homme qui connaît le mieux la maison et la famille Dassault et qui a fermement tenu la barre de l'avionneur au début des années 2000. C'est lui également qui connaît le mieux l'industrie de la défense française. Il est l'une des très grandes figures de cette industrie cruciale pour la souveraineté de la France.
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