L'annonce d'Athènes en faveur du F-35 n'est pas vraiment une surprise. La Grèce a déjà plusieurs exprimé sa volonté d'acheter l'avion de combat de Lockheed Martin. Elle va commander des F-35, a confirmé jeudi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, dans un contexte où Athènes cherche à renforcer ses forces aériennes en raison des tensions récurrentes avec la Turquie voisine. "Nous avons l'intention d'acquérir un escadron de F-35, avec une option possible sur un deuxième", a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à la fin d'un sommet de l'OTAN de deux jours à Madrid. Selon Reuters, la Grèce souhaiterait acheter acheter 20 F-35. Le Premier ministre grec a précisé que la Grèce avait envoyé une lettre de demande pour une éventuelle livraison des avions "en 2027 ou 2028". Et, en même temps, mercredi, les États-Unis ont soutenu la vente potentielle d'avions de combat F-16 à la Turquie.
L'annonce de Kyriakos Mitsotakis a été critiquée par le principal parti d'opposition, Syriza, ainsi qu'un haut fonctionnaire, Nikos Filis. "Nous sommes un petit pays avec de faibles finances", a déclaré ce dernier à la radio 9,84 d'Athènes. "Le gouvernement avait dit que nous achèterions des Rafales plutôt que des F-35. Maintenant, nous recevons les deux. Cette histoire n'a pas de fin". Le F-35 fait carton plein en Europe en dépit de ses déboires technologiques et de son prix. Neuf pays européens l'ont déjà commandé (Belgique, Danemark, Finlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suisse) et trois autres devraient le faire : outre la Grèce, l'Allemagne et l'Espagne devraient passer commande prochainement.
Bras de fer entre Athènes et Ankara
En 2020, le gouvernement conservateur avait dévoilé le programme d'achat d'armes le plus ambitieux du pays depuis des décennies, après un dangereux bras de fer avec la Turquie concernant les ressources en hydrocarbures et l'influence navale dans les eaux au large de leurs côtes. En outre, l'aviation de combat viole régulièrement l'espace aérien grec. Les autorités turques accusent quant à elle la Grèce de stationner des troupes sur les îles de la mer Égée, en violation des traités de paix qui ont suivi la Première et la Seconde Guerre mondiale. Athènes rétorque que les troupes sont stationnées en réponse à la présence d'unités militaires, d'avions et de péniches de débarquement turcs sur la côte opposée.
Le gouvernement grec a déjà signé un accord de plusieurs milliards d'euros avec la France, son partenaire européen le plus fiable face à la Turquie, pour l'acquisition de Rafale (Dassault Aviation) et de frégates FDI (Naval Group), baptisées à l'export Belharra. En mars dernier, la Grèce avait signé cinq contrats avec Naval Group, Dassault Aviation et le missilier MBDA d'un montant de 4 milliards d'euros au total pour l'achat de trois frégates FDI et six Rafale armés. En janvier 2021, la Grèce avait déjà signé un contrat d'acquisition de 18 Rafale (6 neufs et 12 d'occasion). Trois contrats (Rafale, armements et soutien) qui avaient été estimés au total à 2,5 milliards d'euros.
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