Le Big Pharma italien Chiesi s’affiche en champion de la décarbonation

LOIR-ET-CHER. La filiale française du géant pharmaceutique italien Chiesi investira encore 60 millions d’euros d’ici 2026 sur son site du Loir-et-Cher. Objectif notamment, limiter de 90% l’impact carbone de ses futurs aérosols de traitement des maladies respiratoires.
La future génération d’aérosols permettra de limiter de 90% son empreinte carbone par rapport aux dispositifs existants.
La future génération d’aérosols permettra de limiter de 90% son empreinte carbone par rapport aux dispositifs existants. (Crédits : Reuters)

Franck Vilijn, directeur général délégué de Chiesi France, est formel. D'ici 2026, temps nécessaire à l'obtention des différentes homologations règlementaires, notamment celle de l'EMA, l'Agence européenne des médicaments, la production d'une nouvelle génération de spray à faible émission de carbone pour le traitement des formes d'asthmes sévères, ainsi que les bronchites chroniques obstructives (BPCO), sera opérationnelle sur le site de la Chaussée-Saint-Victor.

Le laboratoire italien Chiesi, dont la France constitue le principal site de conditionnement de d'aérosols et de dispositifs inhalés sous forme de poudre sèche, opère très majoritairement (80%) dans les traitements respiratoires. Le reste de l'activité, soit 20%, est orienté vers les maladies rares, ainsi que vers les compléments alimentaires. Basé à Parme, la maison mère emploie quelque 6500 collaborateurs dans le monde et a réalisé 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022. Sa filiale hexagonale, dont le siège est situé à Bois-Colombes (92) et qui détient le laboratoire niçois NHCO spécialisé dans les compléments alimentaires, salarie au total quelques 500 collaborateurs dont 160 sur le site du Loir-et-Cher. Elle a généré 185 millions d'euros de recettes en 2022 et table sur une hausse de 12% cette année.

A la clé pour Chiesi France, la substitution du gaz propulseur (HFA 134-A) par un autre gaz (le HP 152 A), dont l'empreinte est réduite de 90%. Chiesi, dont le département de Recherche & Développement est à pied d'œuvre sur cette avancée depuis 2019, prévoit dans ce cadre une nouvelle tranche de 60 millions d'investissement jusqu'en 2026. Le laboratoire italien aura injecté au total 150 millions dans son usine française pour opérer cette mutation stratégique. De quoi en faire une des vedettes du sommet Choose France en juin dernier, dédié à l'attractivité de l'économie hexagonale vis-à-vis des investissements étrangers. Outre la R&D, l'enveloppe financera aussi le doublement de la surface de l'unité de production des aérosols, qui sera portée à 5.000 m2. Enfin, 120 recrutements supplémentaires sont prévus jusqu'en 2026. Via l'extension future de ses capacités industrielle et humaine, Chiesi France prévoit de porter la production annuelle des nouveaux aérosols décarbonés à 43 millions de produits en 2026 (17 millions en 2023).

Société à mission

« Face à son principal concurrent, le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), qui vient d'annoncer un premier investissement de 80 millions d'euros en faveur de la décarbonation de ses aérosols dans son usine d'Evreux dans l'Eure, Chiesi France dispose d'une longueur d'avance, assure un porte-parole de la filiale française. Elle lui permet de mener sereinement d'autres actions à impact positif au sein de son éco-système ».

Premier laboratoire hexagonal (devant Expanscience) à avoir adopté en 2021 le statut de société à mission, Chiesi France a ainsi entamé d'autres chantiers en faveur de l'environnement. Assurant déjà 18% de sa propre consommation énergétique via des panneaux photovoltaïques, le site du Loir-et-Cher portera à 28% la part d'auto-production grâce à la couverture complète de sa future extension.

Chiesi France, qui a pour objectif de ne plus générer de gaz à effet de serre en 2035, dispose déjà d'un système de récupération de chaleur ainsi que d'une station de retraitement de l'eau. En tant que société à mission, le laboratoire parachève enfin ses engagements sociétaux en développant son département consacré aux maladies rares. Chiesi mène ainsi une stratégie active de partenariats et d'acquisitions de structures expertes dans ces différents domaines. Objectif, lancer rapidement de nouveaux traitements, comme celui prévu en 2024 contre la maladie de Fabry, un trouble du métabolisme dû à un déficit d'enzyme digestive.

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