Covoiturage : la prime du gouvernement booste les trajets de courte distance

Les trajets de courte distance ont recruté des dizaines de milliers d'adeptes depuis janvier, grâce à la prime offerte aux conducteurs inscrits pour la première fois sur les plateformes de covoiturage. Au total, 80.000 nouveaux conducteurs sont éligibles aux 100 euros promis par le gouvernement pour inciter au « covoiturage du quotidien ». L'objectif de l'État est d'atteindre les 3 millions de trajets par mois d'ici à 2027.
Le gouvernement lance par ailleurs une campagne de communication ce mardi 11 avril avec notamment des spots radio pour inciter à covoiturer non seulement vers son lieu de travail, mais aussi jusqu'à l'école des enfants ou le supermarché.
Le gouvernement lance par ailleurs une campagne de communication ce mardi 11 avril avec notamment des spots radio pour inciter à covoiturer non seulement vers son lieu de travail, mais aussi jusqu'à l'école des enfants ou le supermarché. (Crédits : Père Igor via Wikipedia (CC BY-SA 4.0))

Pour la première fois, les plateformes de covoiturage ont dénombré plus d'un million de trajets de moins de 80 km en un mois, en mars, le « covoiturage du quotidien » pour les trajets domicile-travail que le gouvernement veut voir augmenter. C'est ainsi « deux fois plus qu'un an plus tôt », a salué le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ce mardi 11 avril.

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Cette augmentation est attribuée au versement de la prime de 100 euros du gouvernement destinée aux nouveaux inscrits sur certaines plateformes de covoiturage. Annoncée mi-décembre, elle est en place depuis le 1er janvier 2023. Concrètement, les automobilistes qui se mettent au « covoiturage du quotidien » peuvent toucher 25 euros dès le premier trajet, puis 75 euros supplémentaires, si neuf trajets sont réalisés dans les trois mois suivants.

Au total, 80.000 nouveaux conducteurs seraient ainsi éligibles à cette prime depuis janvier. Le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher y voit une « dynamique très positive », alors même que le gouvernement aimerait que le covoiturage, « bon pour la planète, bon pour le pouvoir d'achat », devienne un « réflexe pour les Français ».

Lancement d'une campagne de communication

Après un premier plan en 2019, et des années marquées par les effets de la crise sanitaire du coronavirus, le gouvernement veut donner un coup d'accélérateur à la pratique. Avec son nouveau plan « covoiturage du quotidien », il s'est fixé pour objectif de passer de 900.000 trajets de courte distance réalisés en covoiturage chaque mois (une estimation comptant aussi le covoiturage informel, sans l'entremise des plateformes spécialisées) à trois millions à l'horizon 2027.

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Le gouvernement prévoit ainsi différentes aides aux particuliers et aux collectivités territoriales. Pour rappel, l'opération est financée par le dispositif des certificats d'économies d'énergie. Il oblige les fournisseurs de gaz, électricité ou carburant à financer des actions d'économies d'énergie sous peine de pénalités.

Reste que l'objectif de quasiment tripler les trajets en l'espace d'à peine quatre ans étant « très ambitieux », selon le cabinet du ministre délégué aux Transports Clément Beaune, une campagne de communication est lancée ce mardi 11 avril. Avec notamment des spots radio pour inciter à covoiturer non seulement vers son lieu de travail, mais aussi jusqu'à l'école des enfants ou le supermarché.

Une pratique vertueuse à tous les niveaux

Le gouvernement estime qu'environ 100 millions de déplacements sont effectués en voiture chaque jour en France pour se rendre au travail, à l'école ou faire des courses. « La grande majorité de ces trajets sont effectués avec une seule personne dans la voiture », indique-t-on de source ministérielle.

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Tripler le nombre de covoitureurs permettrait d'éviter 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, selon le ministère des Transports. Outre des bénéfices sur le plan environnemental, pratiquer le covoiturage est aussi bon pour le porte-monnaie des utilisateurs.

« Un conducteur qui choisit de covoiturer régulièrement sur ses trajets du quotidien peut économiser plus de 1.000 euros par an », exposait en décembre le cofondateur de BlaBlaCar, Nicolas Brusson.

Le gouvernement table même sur une économie de 2.000 euros annuels pour « un salarié automobiliste qui habite à 30 km de son lieu de travail et qui covoiture quotidiennement en alternance avec un voisin ou un collègue », peut-on lire sur la page dédiée au plan sur son site internet.

Outre l'intérêt financier, c'est aussi le gain « social » qui est important, estime Olivier Binet, président de la plateforme de covoiturage Karos. « On rencontre des gens, des amis, des collègues. C'est sympa de covoiturer et on se rend compte que ça ne change pas grand-chose à notre quotidien », estime-t-il.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 12/04/2023 à 17:11
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Comment est traité la responsabilité pénale en cas d'accident ? Qui est assuré (obligatoirement ou non ?) , qui est-ce qui est couvert par l'assurance et comment, notamment en cas d'accident corporel grave ? Existe-t-il une base juridique, une jurisp...

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