Réduction du nombre de vols à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol  : le gouvernement néerlandais fait machine arrière

Le gouvernement néerlandais suspend ses plans de réduction du nombre de vols à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en raison d'un avis négatif européen, concédant que cette décision est « dure à avaler pour l'environnement » .
KLM avait fustigé la décision du gouvernement hollandais, la qualifiant « d'incompréhensible », martelant que les objectifs en matière de bruit peuvent être atteints autrement.
KLM avait fustigé la décision du gouvernement hollandais, la qualifiant « d'incompréhensible », martelant que les objectifs en matière de bruit peuvent être atteints autrement. (Crédits : Piroschka Van De Wouw)

C'est sans la fin d'un feuilleton qui dure depuis des mois. Après avoir voulu réduire pour limiter les nuisances sonores le nombre maximum de vols par an autorisés à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, le faisant passer de 500.000 à 460.000 à partir de l'année prochaine, au grand dam du groupe Air France KLM, le gouvernement hollandais a été contraint de faire machine arrière.

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L'exécutif a expliqué avoir reçu lundi une lettre de la Commission européenne des transports exprimant de « sérieuses préoccupations », et appelant les Pays-Bas à prendre « de toute urgence (...)  toutes les mesures possibles pour garantir le respect du droit européen ».

« J'ai dû faire une nouvelle évaluation », a indiqué le ministre de l'Infrastructure Mark Harbers dans une lettre au Parlement. « Le gouvernement a décidé de suspendre » ses plans de réductions « au moins jusqu'à ce que la Cour suprême se prononce sur la procédure en cassation », décision qui n'est pas attendue avant le deuxième trimestre 2024.

Des plans qui avaient suscité une vive opposition des autorités américaines

Les plans avaient suscité une vive opposition des autorités américaines début novembre. Le ministère américain des Transports a émis une ordonnance obligeant les compagnies aériennes néerlandaises à partager au préalable leurs horaires de vols avec le gouvernement américain, indique la lettre. « Aux yeux des États-Unis, la réduction de capacité serait injuste, discriminatoire et anticoncurrentielle pour les compagnies aériennes », selon le ministre, qui craint que des mesures plus sévères ne suivent.

Par ailleurs, fin juillet, plusieurs compagnies aériennes se sont pourvues en cassation contre un arrêt de la cour d'appel d'Amsterdam, qui a autorisé l'État néerlandais à réduire le nombre de vols à l'aéroport de Schiphol. Parmi elles Delta Air Lines, United Airlines, JetBlue, easyJet, Corendo, TUI fly et KLM.

La compagnie franco-néerlandaise avait fustigé la décision du gouvernement hollandais, la qualifiant « d'incompréhensible », martelant que les objectifs en matière de bruit peuvent être atteints autrement. « Cette décision entravera inévitablement la connectivité, l'attractivité et la situation de l'emploi aux Pays-Bas », ajoutait alors le groupe Air France-KLM dans un communiqué. Ourania Georgoutsakou, directrice générale d'Airlines for Europe (A4E), une association qui regroupe 15 compagnies européennes, qualifiait la décision « d'arbitraire, mal réfléchie ». Pour la responsable, « il est profondément inquiétant qu'un État membre de l'UE agisse de manière imprévisible et précipitée sur une question qui aura des répercussions massives sur les Pays-Bas et sur le marché unique de l'UE dans son ensemble ».

Une « pilule dure à avaler pour l'environnement »

Après ce volte-face, on ne s'étonnera donc pas que KLM se soit dite « satisfaite » que le gouvernement néerlandais ait décidé de suspendre la prochaine réglementation. « Il s'agit d'une étape importante pour prévenir les représailles et continuer à voler vers les États-Unis ». « Nous saluons chaleureusement le fait que le ministre ait repris ses esprits à temps », a renchéri Marnix Fruitema, président de l'organisation BARIN, qui défend les compagnies aériennes néerlandaises, cité par l'agence de presse néerlandaise ANP.

Des responsables de l'aéroport se sont de leur côté dits « déçus » de la décision, dans un communiqué soulignant que « les résidents locaux sont les plus touchés ». Mark Harbers a reconnu qu'il s'agit d'une « pilule dure à avaler pour l'environnement », mais souligne que « le gouvernement s'engage à rétablir l'équilibre entre Schiphol et son environnement ». Le gouvernement avait aussi dans ses cartons le projet de fermeture partielle de nuit de l'aéroport « afin de réduire davantage la pollution sonore ».

(Avec AFP)

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