Solide, le Groupe ADP déroule sa feuille de route au premier semestre

Tous les indicateurs sont en hausse, comme prévu. Le Groupe ADP a sorti une solide performance au premier semestre, bien aidé par la croissance de ses revenus commerciaux à Paris et le dynamisme de son trafic à l'étranger. De quoi confirmer ses objectifs annuels.
Léo Barnier
Le Groupe ADP, dirigé par Augustin de Romanet, a signé une performance solide au premier semestre.
Le Groupe ADP, dirigé par Augustin de Romanet, a signé une performance solide au premier semestre. (Crédits : PHILIPPE WOJAZER)

Après l'agitation des dernières années, la perspective d'un semestre sans surprise a sans doute de quoi réjouir l'État-major du Groupe ADP. Et le fait est que le gestionnaire des aéroports parisiens a publié des résultats conformes à ses prévisions pour le premier semestre de l'année 2023. Il est ainsi en route pour retrouver un niveau de trafic - avec l'apport de son réseau d'aéroports à l'étranger - et un niveau de rentabilité équivalent à ses performances d'avant la crise sanitaire.

Comme l'a annoncé d'entrée Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP : « Nous sommes en ligne avec nos prévisions. [...] Nous continuons à déployer notre feuille de route Pioneers 2025 ». Le groupe profite de la progression continue de son trafic en France comme à l'étranger. Avec plus de 155 millions de passagers, il a retrouvé plus de 97 % de son trafic de 2019. C'est une hausse de plus de 30 % par rapport au premier semestre 2022.

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Paris va moins vite que l'international

Il y a tout de même une distinction à faire entre les aéroports parisiens et le reste du groupe. Comme l'explique Philippe Pascal, directeur financier, les plateformes parisiennes accusent encore du retard dans le rétablissement de leur trafic vers l'Asie, notamment la Chine. Celui-ci n'est encore qu'à 61 % de son niveau de 2019, et repart plus lentement que d'autres secteurs comme l'Afrique et l'Amérique du Nord. Paris Aéroports n'a ainsi récupéré pour l'instant que 90 % de son trafic de 2019, soit 47 millions de passagers, quand ses partenaires turc TAV Aiports est à 96 % et indien GMR Airports est à 108 %.

Augustin de Romanet a rappelé que cela était conforme avec les prévisions faites en début d'année qui tablent sur une récupération du trafic entre 95 et 105 % du niveau de 2019 pour le groupe - ce qui l'emmènerait entre 320 et 350 millions de passagers - et seulement entre 87 et 93 % pour les aéroports parisiens.

Sur le plan financier, Philippe Pascal s'est réjoui d'une « croissance solide de tous les indicateurs ». Le fait est que le chiffre d'affaires a progressé de 27 % pour se situer au-delà de 2,5 milliards d'euros. Cette performance est due à la hausse du trafic, mais aussi à la croissance des revenus non-aéronautiques à Paris. Les plateformes parisiennes ont vu leurs activités de commerces et de services progresser de 31 % pour un chiffre de 818 millions d'euros. Malgré le retour tardif des passagers chinois, le chiffre d'affaires par passager en zone réservée tutoie désormais les 30 euros contre 25 euros il y un an et 22,5 euros avant la crise. De quoi conforter le Groupe ADP dans le développement de son offre commerciale dédiée Extime.

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Une marge en légère baisse

La hausse des revenus est néanmoins en grande partie compensée par la hausse des dépenses opérationnelles, notamment pour les services externes avec la hausse du trafic ou encore la masse salariale entre les mesures pour les employés et les recrutements, comme le précise Philippe Pascal. La progression de l'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) est notable, avec 23 % de croissance à 863 millions d'euros, mais s'avère moins rapide que celle du chiffre d'affaires.

La marge d'Ebitda recule donc d'un point mais reste tout de même à près de 34 %. Le résultat opérationnel courant comme le résultat net progressent eux plus vite, à près de 32 %, pour se situer respectivement à 449 millions d'euros et 211 millions d'euros.

Tout cela amène Augustin de Romanet a confirmé les objectifs annuels déjà annoncés, à savoir un Ebitda au moins équivalent à celui de 2019 - soit plus de 1,77 milliard d'euros - et une marge comprise entre 32 et 37 %. Le résultat net devra être quant à lui positif.

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Une dette en hausse

Malgré cette performance opérationnelle et financière, le Groupe ADP a vu sa dette augmenter de 9 % environ à un peu plus de 8 milliards d'euros. Cela est dû au versement de 309 millions d'euros de dividendes et à des investissements à hauteur de 353 millions d'euros, mais aussi à deux évènements ponctuels : la souscription à 331 millions d'euros d'obligations en devises étrangères convertibles (FCCB) émises par GMR Airports Infrastructure (GIL) dans le cadre de sa fusion avec GMR Airports (GAL), et le paiement de 119 millions d'euros à l'Autorité aéroportuaire turque pour le paiement anticipé de 25 % de la concession d'Ankara.

Le Groupe ADP maintient son ratio dette nette/Ebitda à 4,3, soit un niveau équivalent à celui de l'an dernier. Il reste ainsi dans les clous pour son objectif d'un ratio compris entre 3,5 et 4,5 en 2025.

Par ailleurs, Augustin de Romanet a annoncé le lancement d'une opération d'actionnariat salarié dans le périmètre des aéroports parisiens. Déployée entre 2023 et 2024, elle sera constituée d'une attribution gratuite d'actions aux salariés, puis de la possibilité d'acquérir davantage de titres à des conditions préférentielles.

Léo Barnier

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Commentaires 2
à écrit le 28/07/2023 à 12:41
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vendre les moins rentable et comme cela ne suffit pas on transfert a l'etranger pour finir le sabordage exp vatry ex aeroport de paris et on transfert le fert a liege ceci est malhonnete

à écrit le 28/07/2023 à 7:43
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Individualisation des gains et socialisation des pertes n'augurent d'aucun mérite. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire devrait être la devise du néolibéralisme.

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