Transition électrique : le transport routier va bénéficier d'un coup de pouce supplémentaire

Le ministre des Transports était en visite au salon lyonnais dédié à ce secteur, Solutrans, ce mardi. Pour rappel, le transport routier représente 41% des émissions des transports. Les pays membres de l'UE ont adopté fin septembre un durcissement des normes de pollution, qui vise à réduire les émissions de 39% d'ici 2035 pour les bus et camions.
Les camions, bus et cars génèrent plus de 6% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE, un quart des émissions du transport routier (Photo d'illustration).
Les camions, bus et cars génèrent plus de 6% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE, un quart des émissions du transport routier (Photo d'illustration). (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Il faut accélérer la transition énergétique du transport routier. Telle est l'ambition du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a indiqué que les aides dédiées à ce projet seraient augmentées et clarifiées en 2024. S'exprimant à l'issue d'une visite au salon lyonnais du transport, Solutrans, ce mardi, il s'est gardé néanmoins d'apporter plus de précisions.

« Nous mobiliserons plus de moyens [et devons] donner plus de visibilité sur les aides pluriannuelles, avec des niveaux de soutien garantis dans la durée », a ainsi souligné le ministre.

« On a ici des solutions fondamentales de la décarbonation à la Française, à l'Européenne », a souligné le ministre alors que le transport routier (poids lourd et utilitaires) représentait 41% des émissions des transports en général en 2019.

Des normes durcies

Le gouvernement cherche ainsi à déverrouiller cette industrie. Pour ce faire, il a demandé des « suggestions » aux professionnels afin de simplifier les dispositifs. Si la transition vers la voiture électrique reste compliquée, « nous avons l'occasion sur le véhicule utilitaire et industriel de réussir de manière souveraine l'électrification du marché », a fait valoir le ministre.

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À l'échelle du Vieux Continent, les pays membres de l'UE ont adopté fin septembre un durcissement des normes de pollution. Celui-ci vise à réduire les émissions de 39% d'ici 2035 pour les bus et camions, par rapport aux normes en place depuis 2014. La rétrofit, solution « complémentaire », doit permettre d'accélérer les dispositifs de suramortissement qui existaient pour les véhicules neufs et qui vont être étendus aux véhicules d'occasion convertis à l'électrique (un « rétrofit »).

L'enjeu est crucial : les camions, bus et cars génèrent plus de 6% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE, un quart des émissions du transport routier. En février dernier, la Commission européenne avait dévoilé ses propositions pour s'y attaquer - le jour même où les eurodéputés entérinaient la fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique en 2035.

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Selon le projet législatif initial de Bruxelles, les émissions des véhicules lourds vendus à partir de 2030 devraient être réduites d'au moins 45% par rapport à 2019, puis abaissées de 65% en 2035 et de 90% en 2040.

Une transition inévitable

Pour les poids lourds, qui marchent au diesel ou à l'essence, le virage vers l'électrique ou l'hydrogène (piles à combustible ou moteurs à combustion modifiés) s'annonce inévitable. L'Allemand Daimler et le Suédois Volvo produiront en série dès 2025 des piles à hydrogène pour camions. Et le numéro un mondial des camions, Mercedes-Benz Trucks, a récemment présenté son premier modèle de camion électrique longue distance.

Il s'agit d'une « révolution industrielle », doublée d'un « défi redoutable » que représente la production d'électricité ou d'hydrogène vert pour alimenter cette flotte décarbonée, reconnaît Bruxelles. L'Association des constructeurs européens automobiles (ACEA), elle, freine des quatre fers, s'alarmant d'« ambitions irréalisables » sans infrastructures suffisantes et de solides mesures incitatives à l'achat.

Selon elle, l'objectif 2030 représenterait plus de 400.000 camions zéro émission sur les routes, nécessitant quelque 700 stations de rechargement en hydrogène et 50.000 points publics de recharge électrique adaptés, infrastructures qui font quasi-entièrement défaut. « La décarbonation n'est pas une entreprise solitaire. Les clients doivent avoir confiance » pour acquérir ces véhicules, a souligné Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 22/11/2023 à 9:31
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"Pour rappel, le transport routier représente 41% des émissions des transports." Merci pour ce chiffre dont nous n'entendons jamais parler, tout comme la pollution générée par l'agro-industrie. Ce qui m'effraie c'est le poids des camions déjà à 45 to...

le 22/11/2023 à 10:19
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Vous avez raison Dossier 51. Silence sur le sujet (pollution de l'air et infrastructures) depuis des années... Mais tant de conséquences (ou plutôt de pressions) économiques derrière... La solution n'est probablement pas de passer aux camions électr...

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