
C'est la dernière grande annonce du président de la République pour donner envie aux Français de prendre le train : le « Pass rail », c'est-à-dire un tarif unique pour les transports ferroviaires. Sur le modèle allemand à 49 euros par mois, le gouvernement vante « un outil simple, attractif, accessible à tous, qui engloberait au moins les Intercités et les TER voire, les transports urbains, à terme »,
« Le Pass rail est un grand projet écologique et social. L'ambition du train pour tous. Je le dis très clairement : nous ne prendrons l'argent de personne. Il ne s'agit pas d'une tentative déguisée pour recentraliser les compétences des régions en matière ferroviaire. Au contraire, l'idée, c'est de mettre en commun, de faire plus, mieux, plus simple », avait déclaré, il y a quinze jours à La Tribune, le ministre des Transports Clément Beaune.
Son objectif : proposer une première offre dès l'été prochain, co-financée par les conseils régionaux, autorités organisatrices de mobilité qui financent les trains express régionaux (TER), et l'Etat, qui finance déjà les Intercités. « Pour le Pass, on va faire ça ensemble et nous devons réussir à offrir des billets toujours moins chers », insistait Clément Beaune.
Carole Delga demande des « Assises des mobilités ferroviaires ».
Présent au Congrès des Régions ce 27 septembre à Saint-Malo dans le cadre d'un comité Etat-régions des mobilités, le ministre des Transports a réaffirmé qu'il « serait souhaitable que [le Pass rail] commence dès l'été prochain à un prix attractif ». Avec la présidente (PS) de Régions de France et du conseil régional d'Occitanie Carole Delga, et les autres présidents de région, ils ont convenu d'élaborer, d'ici à la fin de l'année, des « scénarios financiers et opérationnels ».
« Avant la fin 2023, nous nous retrouverons avec des chiffres et des modèles. L'Etat assumera ses responsabilités », a ajouté Clément Beaune, devant Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Marie-Guite Dufay (Bourgogne-Franche-Comté), François Bonneau (Centre-Val de Loire), Renaud Muselier (Sud), Franck Leroy (Grand-Est), Loïg Chesnais-Girard (Bretagne), Christelle Morançais (Pays de la Loire) et Laurent Wauquiez (AuRA).
« Nous allons travailler pour mettre à plat les paramètres de financement et les trajectoires d'investissement pour traiter ces questions dans la durée », a enchaîné le ministre des Transports. Ce à quoi Carole Delga a annoncé qu'elle proposerait à la Première ministre Elisabeth Borne, présente en clôture du Congrès des Régions le 28, des « Assises des mobilités ferroviaires ».
Valérie Pécresse refuse de jouer le jeu
L'idée : définir un modèle économique et fiscal durable, tant en matière de financements que de tarification, en dépenses de fonctionnement comme en dépenses d'investissements. Reste que Valérie Pécresse refuse - pour l'instant - de jouer le jeu.
Lors de la signature du protocole de financement d'Île-de-France Mobilités le 26 septembre avec le même Clément Beaune, la présidente (LR) du conseil régional francilien a jugé qu'un Pass rail à 49 euros serait « radicalement impossible ».
Interrogé sur ce point, Clément Beaune a jugé que le système devait être « national » et déclaré « souhaiter que tout le monde soit autour de la table »
Pas encore de prix fixé
Relancé par La Tribune sur un éventuel prix plancher ou plafond, le ministre des Transports a botté en touche. « Nous n'en avons pas fixé volontairement. Ce serait confortable, mais faux de dire le prix. Le faire à 200 euros n'aurait pas grand intérêt, mais si le prix est trop bas, cela aura un impact sur les recettes et la capacité à investir », a souligné Clément Beaune.
Même discours ou presque du côté de la présidente des Régions de France: « Cela demande un travail sérieux. Il ne faut pas faire de petite phrase, mais de l'action concrète. On ne peut pas se contenter d'avoir une mesure gadget », a conclu Carole Delga.
Sujets les + commentés