Les TPE françaises, en particulier franciliennes, craignent pour leur survie. Déjà à la fin 2019, elles étaient une large majorité à s'inquiéter pour la pérennité de leur activité dans les 3 à 6 prochains moins.
De leur côté, les commerçants espèrent que les soldes d'hiver qui débutent ce mercredi 8 janvier pour quatre semaines leur permettront de renflouer leurs caisses, même si cet évènement commercial attire moins les foules qu'auparavant. A noter que pour la première fois, ces soldes dureront quatre semaines, contre six auparavant.
Malgré les grèves dans les transports, notamment parisiens, «58% des consommateurs français affirment que le contexte de mouvements sociaux actuel n'aura pas d'impact sur leurs achats, et 2% (y) consacreront même un budget plus élevé».
Des pertes à Paris et dans les grandes villes
Pour les commerçants, l'enjeu est effectivement de taille: «Les soldes d'hiver et d'été représentent 30% des volumes des ventes annuelles dans l'habillement, c'est plus important que Noël», explique à l'AFP Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du commerce.
«Nos adhérents sont (donc) très inquiets", ajoute-t-il, les tendances restant négatives ces jours-ci, avec des pertes d'activité importantes à Paris et dans les grandes villes, «de l'ordre de -25 à -30% en moyenne».
A Paris, selon Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, la Fédération du commerce spécialisé qui représente 260 enseignes, «on était (plutôt) sur des baisses de chiffre d'affaires de 18% en moyenne au 29 décembre».
Un rattrapage partiel
D'ailleurs, «20% des Français interrogés entendent renoncer aux soldes, un pourcentage qui reste élevé» et s'explique en bonne partie par la multiplication des périodes promotionnelles toute l'année et une tendance globale à la déconsommation.
«Même si cet évènement est désormais concurrencé et donc moins puissant - c'est pour cela qu'il fallait le réviser -, il reste pour autant inscrit dans le calendrier de dépenses des Français», souligne Yves Marin, expert en distribution au sein du cabinet Bartle.
Des formalités «qui prennent du temps»
Quant aux secteurs des jouets, de l'alimentaire ou de la restauration par exemple, ils ne profitent pas des soldes, rappelle Emmanuel Le Roch. Le rattrapage par rapport aux grèves, s'il a lieu, ne sera par conséquent que "partiel".
Face à ces incertitudes, l'Alliance du commerce appelle le gouvernement à aller «plus loin dans les mesures de soutien» aux commerçants et artisans annoncées courant décembre: il plaide pour «des abattements pour cette période de grèves» et non uniquement pour des reports de charges sociales et fiscales. Et ce, via une procédure «automatique». Car, bien que simplifiées par Bercy, les demandes de report nécessitent des formalités administratives qui prennent du temps, selon l'Alliance.
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