BNP Paribas bat déjà des records en ce début 2023

BNP Paribas a enregistré un bénéfice net record de 4,4 milliards d'euros au premier trimestre, équivalent à presque la moitié du total de son année 2022. Le groupe a été dopé par la cession de sa filiale américaine Bank of the West, qui lui a rapporté trois milliards d'euros de plus-value. La banque française ouvre le bal des publications des résultats trimestriels du secteur, qui devrait démontrer sa résilience.
Acquise en 1979, la filiale américaine de BNP Paribas, Bank of the West, a été vendue à 16,3 milliards de dollars début février.
Acquise en 1979, la filiale américaine de BNP Paribas, Bank of the West, a été vendue à 16,3 milliards de dollars début février. (Crédits : Regis Duvignau)

Après avoir engrangé 10,2 milliards de bénéfices en 2022, BNP Paribas est en bonne voie pour battre un nouveau record cette année. Sur le premier trimestre, le groupe a déjà enregistré un bénéfice net record de 4,4 milliards d'euros, annonce-t-il dans un communiqué publié ce mercredi 3 mai. Soit près de 2,5 fois plus qu'en 2022 sur la même période.

BNP Paribas ouvre donc le bal des publications des résultats des banques françaises sur une note positive. Dans son communiqué, son directeur général Jean-Laurent Bonnafé met en avant sa « solidité », sans mentionner les turbulences que connaît le secteur bancaire ces derniers mois, notamment les faillites des banques américaines ou le rachat de Credit Suisse par UBS.

Lire aussiLes banques françaises devraient se montrer résilientes au premier trimestre

Une cession pour 3 milliards de plus-value

Ces bons résultats entre janvier et mars s'expliquent notamment par la cession de sa filiale américaine Bank of the West. Acquise en 1979, elle a été vendue pour un montant de 16,3 milliards de dollars début février, ce qui a permis à BNP Paribas d'enregistrer une plus-value de près de 3 milliards d'euros.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a pour sa part progressé de 1,4% par rapport au premier trimestre 2022, « recomposé » en prenant en compte les nouvelles normes comptables internationales pour le secteur de l'assurance, en vigueur depuis le 1er janvier 2023. Il s'établit à plus de 12 milliards d'euros.

Lire aussiIFRS17: la nouvelle norme comptable internationale bouleverse le quotidien des assureurs

En revanche, le résultat avant impôt et hors cession baisse de 9,4% sur un an, à 2,4 milliards d'euros, notamment du fait de « l'impact extraordinaire » lié au durcissement par la Banque centrale européenne (BCE) des conditions des anciens prêts géants accordés aux banques. Ce changement, destiné à encourager les remboursements anticipés, a pesé pour environ 400 millions d'euros.

BNP Paribas a également eu à supporter des « coûts d'adaptation globaux » de 236 millions d'euros dans le métier du crédit à la consommation, où elle compte supprimer plus de 900 postes et se recentrer sur l'Europe.

Un résultat net « distribuable » signe de « performance »

La banque a toutefois mis en avant le résultat net « distribuable » qui, selon elle, reflète « la performance intrinsèque du groupe » : il progresse de 55%. Cet indicateur, qui s'adresse plutôt aux actionnaires, exclut la cession de Bank of the West, mais également la contribution de la BNP Paribas au Fonds de résolution unique, un dispositif européen alimenté par les banques et destiné à aider un établissement du secteur en cas de faillite.

Lire aussiBNP Paribas : la BCE valide le rachat de 2,5 milliards d'euros d'actions

En effet, la banque anticipe la fin de sa contribution à ce fonds prévu pour être abondé jusqu'à fin 2023 et prévoit, lorsqu'elle fixera le niveau de son dividende, de ne pas prendre en compte cette contribution d'environ un milliard d'euros.

Dans son plan stratégique, BNP Paribas ambitionne d'augmenter son « résultat net distribuable » d'environ un milliard d'euros par an jusqu'en 2025.

Si le cours de l'action BNP Paribas reste en hausse par rapport au début de l'année, il a été quelque peu malmené ces deux derniers mois, comme ses homologues du secteur.

Hausse générale des revenus

BNP Paribas a connu une hausse de ses revenus dans tous ses pôles d'activités. La partie dédiée aux entreprises et aux grandes institutions a crû de 4%, à 4,9 milliards d'euros, tandis que les banques commerciales et les métiers spécialisés ont vu leur activité progresser de 5,9% à 6,7 milliards d'euros.

Les métiers d'investissement et d'épargne n'ont, eux, vu leurs revenus que très légèrement augmenter (+0,6%, à 1,4 milliard d'euros).

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est resté quasi stable à 642 millions d'euros, « un niveau très bas », selon le communiqué.

Le ratio de fonds propres durs (CET1), un indicateur-clé qui mesure la capacité à surmonter une éventuelle crise, était en hausse à fin mars à 13,6% par rapport aux 12,3% de fin décembre.

Le groupe indique par ailleurs avoir 466 milliards d'euros dans sa « Réserve de liquidité immédiatement disponible ».

Lire aussiZone euro : les banques ont durci les conditions de crédit à un niveau inédit

UniCredit fait un bond par 7

La deuxième banque italienne a fait mieux que prévu au premier trimestre. UniCredit a multiplié par plus de sept son bénéfice net entre janvier et mars, à 2,06 milliards d'euros, sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt. Ce résultat, publié ce mercredi, est nettement supérieur au consensus des analystes fourni par la banque, qui tablait sur un bénéfice net de 1,3 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires du groupe a, lui, augmenté de 18,3% à 5,93 milliards d'euros, dépassant là aussi les attentes des analystes qui tablaient sur 5,29 milliards d'euros. Le revenu net d'intérêts a bondi de 43,6% à 3,29 milliards d'euros, dopé par la hausse des taux sur les marchés. À l'inverse, les commissions ont subi un léger recul de 2% à 1,99 milliard d'euros. Le ratio de fonds propres (CET1) de la banque, indice très suivi par les analystes car il mesure sa capacité à faire face à des crises, est passé à 16,05%, contre 14% au premier trimestre 2022.

UniCredit a ainsi relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, en dépit des incertitudes pesant sur l'économie mondiale. Elle prévoit de dégager en 2023 un bénéfice net supérieur à celui enregistré l'an dernier, soit 6,5 milliards d'euros, son meilleur résultat annuel depuis une décennie. Parallèlement, le groupe a revu à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires pour l'année, à plus de 20,3 milliards d'euros, contre 18,5 milliards d'euros estimés fin janvier.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.