
BNP Paribas a annoncé dans un communiqué de presse publié ce vendredi matin avoir reçu l'approbation de la BCE pour la première tranche de son rachat de 2,5 milliards d'euros, entre le 3 avril et le 3 août 2023. Si l'autorisation de la Banque centrale européenne a été obtenue pour la première tranche, la banque prévoit aussi le lancement d'une seconde tranche. Il interviendra au second semestre 2023, portant ainsi le montant maximal total à 5 milliards d'euros.
Dans le détail, 4,04 milliards d'euros sont versés dans l'intention de compenser l'effet de la dilution du bénéfice net par action, liée à la cession de Bank of the West, le 1er février 2023.
Une année 2022 record pour BNP
Pour rappel, BNP Paribas a l'intention de distribuer cette année un total de 10 milliards d'euros aux actionnaires (15% de la capitalisation boursière actuelle), dont 5 milliards d'euros via un dividende en numéraire et 5 milliards d'euros via des rachats d'actions. Au total, le rendement de l'action devrait grimper à 13%, entre le dividende et le rachat d'actions, sur la base de la capitalisation actuelle. Pour mémoire, la banque avait versé 4,5 milliards en 2022 à ses actionnaires, uniquement sous forme de dividendes, soit 7% de sa capitalisation moyenne.
Après le rachat d'actions, la banque dispose toujours de quelque 7,6 milliards d'euros de « capital Tier 1 libéré » sur la vente de la filiale américaine. « Jamais le groupe n'a disposé d'une telle manne de capitaux », s'est félicité Jean-Laurent Bonnafé.
Malgré de bons résultats, le cours de la banque a été plombé par les craintes d'une crise bancaire après la faillite de Silicon Valley Bank et du rachat de Credit Suisse par UBS. L'action de BNP Paribas a perdu plus de 16% entre le 28 février et le 31 mars, s'établissant à 55,17 euros ce vendredi 31 mars.
Un signal positif pour les banques
Cette semaine, la banque italienne Unicredit a déclaré qu'elle avait obtenu l'approbation de la BCE pour son propre programme de rachat de 3,34 milliards d'euros. Quant à la banque espagnole BBVA, elle a fait savoir ce mois-ci qu'elle recommencerait à racheter des actions pour un montant pouvant aller jusqu'à 1 milliard d'euros au cours des deux ou trois prochains mois.
Le feu vert accordé à BNP Paribas intervient ainsi comme un signe de confiance de la BCE dans la robustesse des banques.
« C'est évidemment positif pour le secteur de voir que BNP, tout comme UCG en début de semaine, s'est vu accorder l'autorisation de rachat par la BCE dans ce contexte. Cela signale que, non seulement le régulateur, mais aussi les équipes de direction des banques, se sentent suffisamment en confiance pour procéder à des rachats malgré le contexte plus volatil », estime Flora Bocahut, analyste chez Jefferies.
Outre le message rassurant de la BCE, les investisseurs restent positifs sur la robustesse du secteur. « Nous nous attendons à ce que les résultats du premier trimestre soient un catalyseur positif pour le secteur, avec d'autres rachats annoncés ou lancés - en plus de BNP, BBVA, UCG comme mentionné ici, nous prévoyons également que HSBC, ING et KBC lanceront des rachats début mai », ajoute l'analyste.
Néanmoins, l'instance de supervision bancaire de la Banque centrale européenne (BCE) a récemment appelé les banques de la zone euro à préserver leurs fonds propres, face à la détérioration des perspectives économiques, ont déclaré plusieurs sources proches du dossier.
(Avec Reuters)
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