Société Générale : des annonces attendues lundi, 900 suppressions de postes

Selon les informations du quotidien Les Echos, le groupe bancaire prévoit d'annoncer à ses salariés lundi plusieurs centaines de suppressions de postes. La Société Générale n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade.
Pour rappel, la Société Générale emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son document de référence (Photo d'illustration).
Pour rappel, la Société Générale emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son document de référence (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le samedi 03 février 2024 à 13h14 et mis à jour à 13h53] Le groupe bancaire Société Générale s'apprête à annoncer lundi à ses salariés « en interne » qu'il va supprimer « environ 900 postes », selon un article du journal Les Echos publié samedi, que la banque n'a pas souhaité commenter. Les fonctions centrales du groupe à La Défense, près de Paris, et l'informatique devraient être principalement concernées, affirme le quotidien économique.

Cette annonce, si elle se confirme d'ici lundi, interviendrait quelques jours avant la publication des résultats de la Société Générale, le 8 février prochain, rappelle le quotidien économique ce samedi. Pour rappel, le groupe emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son document de référence. S'il se confirmait, ce plan de suppression de postes serait le premier de Slawomir Krupa, directeur général de la banque depuis mai 2023.

Et son ampleur serait quasiment doublée par rapport aux informations publiées le 19 janvier par l'agence Bloomberg, qui avait fait état d'un plan prévoyant plus de 500 postes supprimés. Contactée le mois dernier par l'AFP, la direction n'avait fait aucun commentaire.

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Réduction du nombre d'agences

Slawomir Krupa cherche à relancer la banque après une quinzaine d'années en dents de scie sous la houlette de Frédéric Oudéa, rythmées par les crises et les scandales (conséquences de l'affaire Kerviel, mise en cause de la banque dans l'affaire Panama Papers ou encore perquisition l'an dernier au siège sur le dossier « cumcum »...).

La banque avait ainsi rendu public le 18 septembre un objectif de 1,7 milliard d'euros d'économies à horizon 2026 (par rapport à 2022), lors de la présentation des orientations stratégiques de la banque par Slawomir Krupa, mal accueillie en Bourse.

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Ce chiffre intégrait des économies déjà annoncées, comme celles générées par la fusion entre les deux réseaux de banque de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, et par le rachat de Leaseplan par la filiale de crédit-bail automobile ALD.

La fusion des réseaux de la Société Générale et du Crédit du Nord s'accompagne d'une réduction importante du nombre d'agences - 1.450 agences en 2025, contre 2.100 cinq ans plus tôt - et de 3.700 postes supprimés, un « effort » réparti entre 2023 (environ 30%), 2024 (50%), 2025 (20%), sans départ contraint.

Les syndicats dans l'expectative

Plusieurs syndicats avaient fait part ces derniers jours de leurs inquiétudes. « La direction n'a pas démenti les rumeurs d'un plan de suppression d'emplois dans les services centraux parisiens », s'était ainsi alarmée fin janvier le SNB-CFE-CGC sur son site internet.

« Compte tenu du traumatisme des salariés qui voient les plans de suppression des emplois se succéder (...), il est urgent que la direction s'exprime sur ces projets éventuels », avait insisté le premier syndicat de la banque.

La CGT Société Générale (3e organisation) avait pour sa part assuré jeudi sur son site que « cela fait quelques semaines que l'ensemble des salles des tours historiques de la Société Générale de La Défense a été réquisitionné » à la date de lundi, en prévision de l'annonce du plan de suppression de postes.

« Nous attendons maintenant un exposé honnête et transparent de l'ampleur des réorganisations, de leurs réelles justifications économiques, de leurs motivations et de leurs objectifs à moyen ou long terme », avait demandé le syndicat.

Cession d'activités en Afrique

En décembre dernier, le groupe français avait annoncé avoir signé des accords en vue de la cession au groupe Vista de deux filiales, Société Générale Burkina Faso et Banco Société Générale Moçambique. « Selon les engagements pris, le Groupe Vista reprendrait la totalité des activités opérées par ces filiales, ainsi que l'intégralité des portefeuilles clients et l'ensemble des collaborateurs de ces entités », avait précisé la banque, dans un communiqué.

Elle détient 52,6% de sa filiale au Burkina Faso, pour un PNB part du groupe de 61 millions d'euros l'an dernier, et 65% de sa filiale au Mozambique, pour un PNB part du groupe non communiqué. L'acheteur, basé en Guinée, avait partagé sur son site internet son ambition de « devenir un établissement financier panafricain de classe mondiale et de participer à l'inclusion économique et financière en Afrique ».

Société Générale avait annoncé en octobre dernier la prise de fonction au 1er novembre d'un nouveau directeur des réseaux bancaires internationaux en Afrique, bassin méditerranéen et outre-mer, François Bloch. Ce dernier avait pour mission « de façonner » un modèle d'affaires « simplifié, intégré et synergétique », selon la banque, dans la droite ligne de la stratégie du nouveau directeur général, Slawomir Krupa.

La Société Générale avait annoncé le 8 juin dernier la conclusion d'accords avec deux groupes bancaires africains pour leur céder quatre de ses filiales, au Congo et en Guinée équatoriale au groupe Vista et en Mauritanie et au Tchad au groupe Coris. Entre temps, la filiale au Congo avait été préemptée par l'État, qui s'était substitué à l'acheteur aux mêmes conditions.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 03/02/2024 à 18:13
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Curieux: Le DG a de commun avec ses prédécesseurs d'avoir fait Science Po. (Bouton et Oudéa) mais lui n'a pas fait l'ENA (dont on se demande en quoi elle prépare au métier de banquier... à moins qu'elle permette d'enrichir son carnet d'adresses).

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