Voitures électriques : le fabricant chinois de téléphones Xiaomi va lancer son propre véhicule fin mars

Le fabricant d'appareils électroniques et de smartphones Xiaomi a annoncé ce mardi qu'il commercialisera sa première voiture électrique d'ici fin mars. Un nouveau concurrent chinois dans l'industrie automobile électrique qui pourrait accentuer la compétition pour les acteurs déjà en place, notamment européens.
Equipée par Xiaomi pour la partie logicielle et électronique, la SU7 est cependant produite par le constructeur local BAIC.
Equipée par Xiaomi pour la partie logicielle et électronique, la SU7 est cependant produite par le constructeur local BAIC. (Crédits : Reuters)

Un nouveau challenger va faire son entrée dans le marché chinois des véhicules électriques. Xiaomi, numéro trois mondial du smartphone, qui produit également des tablettes tactiles, des montres connectées, des écouteurs, des trottinettes ou encore des scooters, a annoncé, ce mardi, qu'il commercialisera fin mars sa première voiture électrique : la SU7.

« La Xiaomi SU7 sera officiellement commercialisée le 28 mars », a écrit le patron de Xiaomi, Lei Jun, sur le réseau social chinois Weibo. L'annonce est accompagnée d'une photo du véhicule présenté pour la première fois à la presse en décembre. L'action Xiaomi prenait mardi à la mi-journée près de 10% à la Bourse de Hong Kong, où le groupe est coté.

Equipée par Xiaomi pour la partie logicielle et électronique, la SU7 est cependant produite par le constructeur local BAIC. Les batteries de la SU7 sont fournies par le chinois BYD, par ailleurs constructeur automobile incontournable sur l'électrique, et son compatriote CATL. Leur autonomie peut monter jusqu'à 800 km.

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Un nouveau concurrent de taille dans le monde automobile

Xiaomi a de grandes ambitions dans l'automobile. Le groupe, dont le siège se trouve à Pékin, avait annoncé en 2021 se lancer sur le créneau très convoité des véhicules électriques. Et ce dernier affiche un objectif clair : « Devenir l'un des cinq premiers fabricants au monde au prix de 15-20 ans de durs efforts », avait déclaré en décembre Lei Jun. Le géant chinois est, en effet, habitué des défis difficiles. Fondé en 2010, Xiaomi a connu un essor fulgurant ces dernières années en proposant des appareils haut de gamme à prix abordable, et en les vendant au départ directement en ligne. Quasi-inconnue à l'étranger à ses débuts, la marque était à l'époque régulièrement moquée pour ses produits fortement inspirés par l'iPhone d'Apple.

Reste qu'il n'est pas le seul ambitieux sur le marché de l'électrique, loin de là. Alors que la Chine est le premier marché automobile mondial, des dizaines de marques locales innovantes ont investi ces dernières années le créneau de l'électrique, sur lequel les constructeurs étrangers peinent à s'adapter. Les plus gros constructeurs chinois comme BYD, MG ou encore NIO menacent particulièrement les constructeurs européens sur le créneau des voitures électriques d'entrée de gamme.

Au premier semestre 2022, la moyenne d'un véhicule électrique chinois était de 31.829 euros contre 55.821 euros en Europe (hors subventions dans les deux cas), soit 75 % plus élevé, d'après une étude du cabinet spécialisé Jato, basé en France. Un an plus tard, cet écart s'est encore creusé, il était alors de 115 %, avec une moyenne européenne qui atteint même les 68.023 euros tout véhicule électrique confondu, selon les chiffres du cabinet ainsi que divers relevés du marché (Agence internationale de l'énergie, association des constructeurs européens...). Même constat entre la Chine et les Etats-Unis. Les prix des voitures chinoises, de leur côté, ne font que baisser.

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L'Europe tente de défendre ses constructeurs

D'ailleurs, l'Union européenne est aujourd'hui préoccupée par la concurrence potentiellement déloyale des véhicules électriques chinois. Elle a même officiellement lancé une enquête sur les subventions accordées par Pékin aux constructeurs chinois.

En effet, pour développer à grande vitesse le marché de l'électrique, le gouvernement chinois a mis en place des aides à l'achat. Un soutien financier auquel il a toutefois mis fin depuis décembre 2022, mais qui n'a pas manqué d'attirer l'attention de la Commission européenne qui a ouvert, en septembre 2023, une enquête sur ces subventions, présumées illégales, de Pékin à ses constructeurs. Si, au terme de son enquête, la Commission constate des infractions aux règles commerciales, elle pourrait infliger des droits de douane punitifs aux véhicules chinois, au risque de déclencher une guerre commerciale avec Pékin.

De son côté, la France a, elle, privé les constructeurs chinois de son bonus à l'achat. Pour rappel, le bonus écologique vise à aider les Français à acquérir un véhicule électrique. Mais tous les modèles ne sont pas concernés par cette aide qui se base désormais sur des critères prenant notamment en compte l'empreinte carbone de la fabrication de véhicules. Seuls les modèles produits en France et en Europe sont donc éligibles.

Un véritable un coup de massue pour certains constructeurs chinois. « Si la France n'avait pas enlevé le bonus, j'aurais présenté un plan à 60.000 voitures commercialisées cette année », affirmait Julien Robert, le directeur des ventes et du réseau de MG Motor France, fin janvier. Mais c'est finalement un objectif de 30.000 unités vendues en France pour 2024 qui a été affiché lors de la présentation des vœux de MG, la marque appartenant au groupe automobile chinois SAIC.

(Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 12/03/2024 à 11:50
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SFR va commercialiser fin mars un VE entierement made in France. Meme les batteries seront francaises. Le prix n'est pas annonce, mais ce sera pas cher. Dixit lemaire, l'economiste lunaire.

à écrit le 12/03/2024 à 11:09
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J'ai du mal à croire aux capacités de conglomérat de xiaomi, surtout dans le domaine de la voiture électrique particulièrement encombré. Faire des téléphones, des brosses à dents, des robots aspirateurs, des voitures, des trottinettes... Apple a ab...

à écrit le 12/03/2024 à 10:02
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Avec l'effondrement prévisible du pouvoir d'achat de l'Européen moyen, les Chinois vendront à qui toutes ces voitures dont les constructeurs se voient tous dans les premiers mondiaux ?

le 12/03/2024 à 11:51
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Tous les constructeurs ont investi des milliards de dollars , d'euros et autres , ils trouveront bien les clefs pour écouler leurs productions avec le concours des banques avec des formules commerciales comme la location .

à écrit le 12/03/2024 à 8:52
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On n'est pas non plus obligé d'acheter une voiture électrique. Un véhicule à essence convient parfaitement pour la plupart des usages routiers. Quand aux Chinois si on leur ferme les portes de l'UE, ils vont les exporter OÙ leurs voitures électriqu...

à écrit le 12/03/2024 à 8:26
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Le " (petit) monde" a fait un gros cadeau aux chinois en imposant le véhicule électrique, c'est peut-être pour cela qu'ils ne râlent pas trop malgré une croissance économique franchement amputée du fait de la crise mondiale.

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