Prêt immobilier : les banques plus disposées à en accorder, le gouverneur de la Banque de France appelle à les tester

François Villeroy de Galhau a assuré ce mercredi que les banques françaises sont à nouveau disposées à accorder des prêts immobiliers. Le gouverneur de la Banque de France appelle même les Français à aller « tester » leur banquier.
Les Français « restent assez attentistes » sur le marché immobilier selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.
Les Français « restent assez attentistes » sur le marché immobilier selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Bonne nouvelle pour les Français ayant un projet d'achat immobilier : les prêts devraient être plus faciles à obtenir à l'avenir. « Les banques se sont remises en position de faire des crédits immobiliers », s'est réjoui le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ce mercredi, au micro de France info.

Même s'« il y a peut-être encore cette question sur les banques qui ne prêtent plus. Je crois vraiment qu'il faut aller tester son banquier », a-t-il conseillé.

Le gouverneur de la Banque de France reconnu que « la production de crédit immobilier est tombée à un niveau très bas », parlant même de derniers chiffres « décevants ». Mais il estime « qu'aujourd'hui ce n'est plus un problème d'offre de crédit ». « D'ailleurs, si jamais on a un refus, nous avons demandé aux banques de mettre en place une procédure de réexamen » des demandes de crédit, a-t-il rappelé.

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Pour rappel, le montant des nouveaux crédits accordés à l'habitat, hors renégociations, a baissé en janvier, selon les données de la Banque de France publiées la semaine dernière. Le chiffre est tombé à 7,6 milliards d'euros au cours du premier mois de l'année, contre 8,2 milliards le mois précédent, du jamais vu depuis l'automne 2014. Le montant a été divisé par trois depuis le pic du printemps 2022, à plus de 22 milliards d'euros.

Des Français « attentistes »

Si moins de crédits ont été débloqués, ceux octroyés l'ont par contre été à des taux d'intérêt plus intéressants que précédemment. Le taux moyen (hors frais et assurances) est repassé sous les 4% pour s'établir à 3,99% en février, soit 16 points de base de moins qu'en janvier, selon le dernier pointage de l'Observatoire Crédit Logement/CSA. La baisse amorcée en janvier s'est même accélérée en février. Les baisses de taux seraient en revanche plus modérées en mars, d'après le courtier VousFinancer.

En parallèle, les prix des biens ont baissé. Ainsi, au quatrième trimestre 2023, ceux de l'ancien ont plongé de 4% sur un an, d'après l'indice Notaires-Insee de référence publié fin février, autant pour les appartements (-4,1%) que pour les maisons (-3,8%). Des prix qui ont reculé à cause d'une plus faible demande historique. En effet, le nombre de transactions enregistrées en 2023 a lui aussi chuté, à 869.000 contre 1,12 million un an auparavant, notamment en raison de ces difficultés d'accès au crédit.

Pour autant, les Français « restent assez attentistes » sur le marché immobilier, observe François Villeroy de Galhau. Toujours selon ce dernier, cet attentisme ne s'explique pas nécessairement par l'espoir de voir les prix des logements baisser dans les prochains mois. Au-delà du prix du logement et des taux d'intérêt, un projet immobilier se décide aussi « selon des variables personnelles », comme le « projet familial » des acheteurs, a-t-il rappelé.

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Pour relancer le marché de l'immobilier, la Banque de France table sur la stabilisation voire la baisse des prix. Même objectif pour le gouvernement mais solution différente : le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu en a récemment appelé aux banques en mettant en avant les prêts in fine et les crédits hypothécaires. Des propositions accueillies fraîchement par la Fédération bancaire française (FBF) et la Banque de France.

Un système à repenser

Plus généralement, les difficultés du secteur immobilier, « qui allait très bien » avant 2022 lorsque les taux d'intérêt étaient au plus bas - ils se sont ensuite rapidement envolés suite à la politique de resserrement monétaire de la Banque centrale européenne pour dompter l'inflation galopante - ne sont pas liées qu'au « financement et au crédit », a fait valoir le gouverneur.

« Il y a des normes, des problèmes d'offre foncière... Quand le Premier ministre [Gabriel Attal a parlé de simplifier, de débureaucratiser, je crois qu'il y a vraiment du grain à moudre », a conclu François Villeroy de Galhau.

Lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale fin janvier, le nouveau Premier ministre s'est fait l'écho de plusieurs « solutions immédiates » pour faire face à la crise du logement. Il a évoqué un « choc d'offre », une simplification « massive » des normes ou encore une désignation de « vingt territoires engagés pour le logement ».

Reste qu'il s'agit de mesures déjà connues et anciennes qui n'ont pas fait leurs preuves. Le gouvernement s'affiche en tout cas proactif. Mardi, le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, a présenté une batterie de mesures pour relancer la construction. D'autant plus attendues que l'immobilier neuf a connu une année 2023 « cataclysmique » pour la Fédération française du bâtiment et que les perspectives sont encore plus sombres pour 2024.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 13/03/2024 à 15:31
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Les Français risquent en effet d'être attentistes vu que ça fait des décennies que le marché se grippe dès que l'Etat ferme le robinet d'argent public...

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