L'Etat va dégager 8,6 milliards d'euros pour développer les transports régionaux

L'Etat veut consacrer dans les cinq années à venir 8,6 milliards d'euros aux transports régionaux, une somme en hausse « de 50% » par rapport aux précédents contrats de plan passés avec les exécutifs régionaux. Au-delà de la France, c'est le monde entier qui cherche à développer les transports en commun, avec des trains et, aussi, des bus électriques.
Pour Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, « la part du routier va reculer puisque 70% des crédits seront consacrés au train et aux transports publics ».
Pour Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, « la part du routier va reculer puisque 70% des crédits seront consacrés au train et aux transports publics ». (Crédits : Reuters)

Un plan à 8,6 milliards d'euros pour les cinq prochaines années (2023-2027) afin de développer les transports régionaux. Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, qui s'est exprimé dans plusieurs titres de la presse quotidienne régional souligne que ce montant, qui devrait être acté ce mercredi en Conseil des ministres, correspond à une « augmentation de 50% les crédits annuels consacrés par l'Etat aux transports par rapport aux contrats précédents » qui portaient sur la période 2015-2022.

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« Dans les contrats précédents, l'Etat mettait moins de 50% et les régions un peu plus. On attend à peu près la même répartition », a relevé le ministre. « La priorité est donnée au ferroviaire et aux transports publics dont l'enveloppe augmente de 90% par an », un « quasi-doublement de l'effort ». Les grands projets, comme la modernisation du réseau ferré ou les nouvelles lignes à grande vitesse, ne sont pas compris dans les plans Etat-région (CPER) , et « bénéficient de financements ad hoc ».

800 millions d'euros pour les futurs RER métropolitains

Au-delà des régions, les collectivités seront aussi consultées dans le cadre des lancements des futurs RER métropolitains, voulus par Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a donné l'impulsion pour le lancement d'ici une décennie de « services express régionaux métropolitains », soit une adaptation des RER parisiens pour dix métropoles de province.

L'enveloppe prévue par l'Etat est de 800 millions d'euros. Clément Beaune cite Strasbourg, déjà lancé mais à améliorer pour cause de dysfonctionnements, le projet de Lille qui est « très avancé », et rien que dans l'Ouest, Nantes, Rennes et Rouen. Pour le fret, il prévoit 900 millions.

« On augmente aussi les crédits sur le fluvial, le portuaire et les vélos-routes. La part du routier va reculer puisque 70% des crédits seront consacrés au train et aux transports publics. Il faudra donc être plus sélectif sur les projets routiers », a ajouté le ministre, selon lequel, « l'objectif est de signer tous les contrats d'ici l'automne ».

Le monde entier veut développer des trains suburbains

La volonté de la France de développer ses transports régionaux s'inscrit dans un contexte mondial, où le développement des trains suburbains « devient une des tendances actuelles du marché », a  déclaré Henri-Poupart Lafarge, PDG d'Alstom, lors du sommet de l'Union internationale des transports publics (UITP) à Barcelone.

Grand Paris Express, Elizabeth Line à Londres, RRTS à New Delhi... Cette tendance à connecter les villes à leurs banlieues plus ou moins lointaines est en effet planétaire, d'après le patron du constructeur ferroviaire. « C'est intéressant par exemple en Chine. Jusqu'à maintenant vous aviez d'un côté le développement du train à très grande vitesse et de l'autre, celui du métro dans les villes » mais un nombre considérable de projets de trains rapides régionaux est en train de voir le jour autour de plusieurs villes majeures, relève-t-il.

Même aux Etats-Unis, la voiture perd de sa superbe

A New Delhi, le gouvernement a lancé la construction de trois lignes à grande vitesse pour connecter le centre de la ville-capitale aux villes alentours — le Regional Rapid Transit System (RRTS). La première ligne de 82km entre Delhi et Meerut doit ouvrir d'ici deux semaines et l'objectif est de décongestionner le centre de la ville-capitale. Même aux États-Unis, où la voiture reste reine, « l'état d'esprit est en train de changer », selon David Scorey, PDG de Keolis Amérique du Nord.

Electrification des bus

Une partie de ces investissement est aussi fléchée vers l'électrification des bus. « Un grand défi » pour Lluis Alegre, directeur mobilité à l'autorité des transports de la métropole de Barcelone. « On ne pourra pas faire du train partout » souligne Thierry Mallet, PDG du groupe français Transdev. « C'est quand même des solutions à dix ans alors que la route est disponible dès maintenant », plaide-t-il. D'après lui, il faut miser sur les liaisons de bus express comme à Madrid où 300 à 400.000 personnes les empruntent quotidiennement, avec des voies dédiées, pour relier les centres des villes aux banlieues. Le train « est une solution qui est chère et le car va devenir propre très rapidement ».

Reste la question du financement de ces réseaux de transport. Les recettes tirées de la billettique ne couvrent pas les dépenses de fonctionnement et « très peu de réseaux peuvent fonctionner sans être subventionnés », assure Sylvain Haon, directeur stratégie à l'UITP.

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Commentaires 5
à écrit le 07/06/2023 à 19:08
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C'est GEODIS qui va être content, car il ne faut pas trop compter sur la SNCF: tant pis pour ces kilomètres de voies ferrées tristement désertées et ces gares ou haltes fantômes.

à écrit le 07/06/2023 à 15:06
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Encore de l'argent gaspillé ! Décidément, c'est une constante quoi qu'il en coûte.

à écrit le 07/06/2023 à 10:47
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Se passer de la SNCF, OUI, la renflouer et en plus ne pas pouvoir compter sur la ponctualité, la fiabilité et des prix acceptables: NON. Donc parallèlement allègement des contraintes existantes pour l'ouyverture à la concurrence, freinée par les turp...

à écrit le 07/06/2023 à 10:05
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encore des cheques ultra tolerants tires sur la cagnotte grisbi......'et en meme temps', la france va reduire son deficit, sinon c'est la faillite..bon, he ben va pour les cheques quoi qu'il en coute et la faillite de gauche, alors, esperons que la f...

à écrit le 07/06/2023 à 8:39
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Faites fonctionner la SNCF et nous verrons ensuite!

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