
Voyagez en train ! Tel est le message que veut faire passer le ministre délégué aux Transports en annonçant, ce vendredi, la mise en vente de 200.000 billets de train à tarifs réduits pour des trajets estivaux. Ces billets concerneront toutes les lignes d'Intercités (qui ne sont pas des trains grande vitesse) et par conséquent les 135 villes qui compose le réseau. Parmi elles, Paris, Bordeaux, Nantes, ou encore Nice et Hendaye. Les billets sont vendus à un prix plafonné à 19 euros. Ils sont disponibles à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 15 juillet, et concernent des trajets disponibles tout au long de l'été jusqu'au 31 août 2023 de jour comme de nuit.
Par cette annonce, Clément Beaune entend permettre à tous les Français de prendre le train pour les vacances. « Parce qu'on a droit aux vacances même quand on a plus de 25 ans et qu'on part en famille », explique-t-il. Ce projet, financé entièrement par l'Etat, va permettre de diviser par deux le prix des billets, qui s'élève généralement autour de 35 euros en juillet-août.
L'objectif est également de favoriser l'attractivité du train, mode de transport pour lequel l'engouement des Français s'est confirmé à l'été 2022 au cours duquel 23 millions de billets longue distance s'étaient vendus. Reste à voir si ces 200.000 billets convaincront les usagers de prendre le train.
Par ailleurs, si le gouvernement incite les Français à prendre le train, c'est qu'il s'agit d'un transport décarboné. Or, depuis quelques temps, l'accent est mis sur ce type de transport. En témoigne par exemple l'interdiction de vols domestiques en France, en cas d'alternative ferroviaire de moins de deux heures et demie, adoptée fin 2022.
Même si son bilan carbone est déjà satisfaisant, le train pourrait continuer sa mue avec l'arrivée des premières rames à hydrogènes, segment sur lequel le fleuron français Alstom se positionne en pointe, promesse d'un train qui garantit zéro émission. C'est en tout cas le pari que fait le gouvernement en apportant son soutien financier aux régions qui souhaitent accompagner ce développement.
Des mesures tarifaires aussi pour les TER
En parallèle, dans les régions, des mesures tarifaires très attractives sont en place afin de faciliter les déplacements pendant l'été, notamment ceux des jeunes. Le but de ces offres est de contribuer « à soulager considérablement le porte-monnaie des vacanciers cet été », souligne encore le ministre.
En Bretagne par exemple, certains trajets en TER, cars et bateaux sont gratuits, et des réductions de 50% s'appliquent sur les billets de TER du mardi au jeudi pendant tout l'été. En Centre-Val de Loire, 80.000 billets à moins de 25 euros ont été mis ensemble cet été, et, en Occitanie, du 14 juillet au 15 août, des billets à 1 euro sont disponibles pour les moins de 26 ans.
Vers un titre unique inspiré du modèle allemand
À un horizon plus lointain, le ministre des Transports poursuit sa collaboration avec les régions. Ensemble, ils veulent pouvoir proposer une offre tarifaire « plus lisible et homogène sur tout le territoire, pour l'ensemble des transports du quotidien » à l'été 2024.
« On doit se mettre autour de la table avec les régions qui font déjà de grands efforts, l'Etat qui peut en faire aussi, pour définir dans les prochains mois un passe simple, billet unique pas cher », a estimé Clément Beaune.
En avril, l'organisation écologiste Greenpeace reprochait au système de transports français la cherté de ses trains et leur manque d'intégration tarifaire au niveau national. Le dispositif à venir du titre unique permettra de voyager en illimité et à moindre coût.
En Allemagne, un dispositif similaire est déjà en place depuis le mois de mai. Il s'agit du DeutschlandTicket qui, pour 49 euros par mois, permet d'emprunter n'importe quel transport en commun, qu'il soit local ou régional.
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