La présidente du conseil d'administration d'HP est débarquée

Patricia Dunn, présidente du conseil d'administration d'HP, va être remplacée par Mark Hurd, l'actuel PDG, en janvier prochain. Elle a été sanctionnée après avoir demandé que des administrateurs de la société et des journalistes soient espionnés par des détectives privés.

C'est la fin d'un mauvais film d'espionnage qui coûte son poste à la présidente non exécutive de HP, Patricia Dunn. Mark Hurd, le PDG du groupe, lui succédera le 18 janvier prochain. Patricia Dunn conservera toutefois un poste d'administrateur au sein du conseil d'administration du constructeur d'ordinateurs américain. Elle paie ainsi le coût de son espionnite aiguë. Des administrateurs puis des journalistes notamment du Wall Street Journal et du New York Times ont été victimes des enquêtes qu'elle avait demandées pour identifier l'auteur de fuites dans les médias sur le limogeage de Carly Fiorina, l'ancienne PDG de la firme californienne, en février 2005.

Le conseil d'administration du groupe informatique qui s'est réuni à plusieurs reprises depuis dimanche dernier, a donc décidé de prendre des mesures alors que l'affaire prend de l'ampleur. La société doit en effet s'expliquer devant les autorités judiciaires californiennes de sa juridiction, mais aussi devant les autorités fédérales, ainsi qu'auprès du gendarme de la Bourse aux États-Unis, la SEC (Securities and Exchange Commission) sur les méthodes d'investigation qui ont été utilisées en 2005. Les détectives privés qui ont mené ces enquêtes à la demande de Patricia Dunn ont en effet usurpé des identités pour obtenir des relevés des conversations téléphoniques des administrateurs et des journalistes. HP encourt des poursuites pénales pour usurpation d'identité et accès illégal à des bases de données.

L'affaire a été mise sur la place publique mercredi dernier par le groupe américain après que l'un des anciens administrateurs de HP, l'homme d'affaires Thomas Perkins a demandé l'ouverture d'une enquête fédérale sur ces écoutes illégales dont il a été lui-même victime et le départ de Patricia Dunn du Conseil d'administration. Thomas Perkins est en effet remonté contre ces pratiques. Il a démissionné du conseil en mai dernier, après avoir découvert que des détectives s'étaient fait passer pour lui pour obtenir ses relevés téléphoniques. Au final, les enquêtes des détectives privés ont déterminé que c'est un autre administrateur, George Keyworth qui était à l'origine des fuites dans la presse sur les délibérations du conseil d'administration d'HP.

Patricia Dunn s'attendait à cette sanction. Vendredi dernier, elle déclarait que si le conseil d'administration réclamait sa démission, elle accepterait pleinement son jugement. Dans un communiqué, elle s'était excusée ces derniers jours, de l'emploi de techniques "inappropriées qui sont allées au-delà de ce que nous pensions". Mark Hurd affirmait lui "qu'il prendrait des actions pour s'assurer que ces techniques inappropriées ne seront plus employées à l'avenir".

En réaction à cette sanction prise par le conseil d'administration, le titre HP monte de 1,57% à 36,93 dollars, à 17h30 heure française à la Bourse de New York.

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